Soul Keeper Vol.4 - Actualité manga
Soul Keeper Vol.4 - Manga

Soul Keeper Vol.4 : Critiques

Hito Hitori Futari

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 04 Novembre 2016

Au service de Daiki, député et fils de l'ancien premier ministre Jun Izumi qui s'est rallié à Kasuga, le puissant et inquiétant medium Koji Kubo s'est attaqué au fils de l'actuel premier ministre, désormais plongé dans le coma. Pour le sauver, la seule solution serait que Kasuga sacrifie son énergie vitale et réduise encore son espérance de vie... mais le peut-il, alors qu'il s'est juré de tout donner pour la nation ?

Bien que toujours présente, la menace Kubo reste ici un peu plus discrète et continue de se mouvoir plutôt dans l'ombre, le sombre medium cherchant à rendre toujours plus noir le coeur de Daiki Izumi, quitte à le monter même contre son propre père. De même, le tiraillement difficile de Kasuga entre son désir de sauver son fils et ses obligations envers le Japon n'occupent pas trop les pages, mais ont le mérite de faire ressortir l'essentiel sans pathos, surtout vers la fin du volume qui cristallise bien la détermination du Premier ministre de servir la nation.

Cette détermination, on la retrouve bien dans l'élément qui anime le plus les pages de ce tome : la volonté de Kasuga de faire sortir le Japon du nucléaire. Pour cela, il décide de réunir trois personnes compétentes dans un gouvernement parallèle qui l'aideront dans cet objectif. Objectif qui, forcément, voit très vite Kasuga s'attirer les foudres de nombre de personnes...
Concrètement, hormis la femme qui se dégage un peu du lot, pour l'instant les trois personnes embauchées dans le gouvernement parallèle restent discrètes, même si elles ont toutes les trois une personnalité assez marquée et un passif inattendu et loin d'être tout beau.
Par contre, là où Tsutomu Takahashi promet de faire des merveilles, c'est dans le traitement même de l'épineux sujet du nucléaire, entamé dans le précédent volume et s'enrichissant beaucoup ici. Mine de rien, tout en évoquant directement le drame du 11 mars 2011 et en nous promettant un prochain tome qui devrait nous immiscer à Fukushima, Takahashi prend ici pleinement parti contre le nucléaire, présentant les méfaits du puissant lobby de l'atome qui est bien décidé à réduire à néant les projets de Kasuga, accusant quelque peu le peuple de faire semblant d'ignorer une situation dont il sait très bien qu'elle est dans l'impasse, s'en prenant aux politiques et aux patrons au service du lobby... Le mangaka va même plus loin en esquissant quelques pistes pour solutionner le problème économique qu'engendrerait la fin des centrales dans les régions concernées, et en critiquant de façon détournée le rôle du Premier ministre japonais dans l'affaire, puisque Kasuga affirme clairement avoir mal fait son travail au moment de la catastrophe. Le Kasuga du passé serait alors une représentation de ces politiques ne faisant rien de bon concernant le nucléaire et s'écrasant face aux puissants. Tandis que le Kasuga nouveau, celui qui a émergé avec l'arrivée de Riyon, serait le Premier ministre déterminé et ne cédant pas tel que l'aimerait l'auteur.

Tout en exploitant efficacement sa dose de fantastique inquiétant qui a un peu fait sa marque de fabrique sur plusieurs de ses précédentes séries pour offrir un immersif récit à suspense, Tsutomu Takahashi accentue ici sa vision de certaines réalités de son pays sur les méfaits du nucléaire, offrant dès lors à Soul Keeper une nouvelle portée plus profonde qui promet de s'enrichir par la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs