Soul Guardians Vol.1 - Actualité manga
Soul Guardians Vol.1 - Manga

Soul Guardians Vol.1 : Critiques

Butterfly Storage

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 09 Novembre 2017

Dans un monde qui ressemble au nôtre, une différence notable existe : quand quelqu'un meurt, son âme se matérialise sous la forme d'un papillon tandis que son enveloppe charnelle se décompose immédiatement. Ces papillons, qui contiennent toutes les données de la vie du défunt, permettent alors aux proches du mort de pouvoir encore communiquer avec lui, mais leur existence n'est que de 49 jours. La "Soul Brigade" a été créée pour veiller sur ces papillons : grâce à une technologie de conservation cryogénique, cette unité spéciale conserve dans son QG les papillons au-delà de la limite des 49 jours, permettant alors aux proches de venir communiquer avec le défunt sous forme d'hologramme quand ils veulent. Mais les papillons attirent également bien des convoitises : il existe tout un commerce illégal, où des papillons sont volés et vendus au plus offrant. Les Soul Guardians, membres de la Soul Brigade, ont alors aussi pour mission d'empêcher cela, en luttant contre les voleurs, revendeurs et acheteurs, le tout en évitant toujours de tuer leurs adversaires. Ono, un jeune homme de 25 ans, a intégré récemment l'équipe de Soul Guardians d'Araï. Avec ses acolytes, il combat le mal jour après jour avec passion, tout en espérant un jour retrouver la trace de l'homme qui, quelques années auparavant, a volé le papillon de sa soeur jumelle adorée Senri, la laissant alors en état de coma...


Surtout connue au Japon pour ses josei à tendance surnaturelle, la mangaka Ikori Andô a déjà été publiée une fois en France aux éditions Komikku, avec le très bon one-shot Snow Illusion début 2015. Avec Soul Guardians, sa dernière série en date plus connue au Japon sous le nom Buttlerfly Storage, l'artiste change complètement de registre en s'essayant pour la première fois à l'action, avec une certaine réussite.


Sur ce premier tome, Andô a le mérite de poser plutôt bien les bases de son univers, en amenant petit à petit quelques informations supplémentaires autour de son concept de papillons. Ainsi, on n'est jamais perdu à la lecture, le lecteur a le temps d'assimiler petit à petit les choses, tout en se plongeant dans un récit qui joue avant tout sur l'action ! Et de ce côté-là, on est servi. Que ce soit lors de missions ou de phases d'entraînement, la mangaka ne se prive pas pour saupoudrer son récit surnaturel de différentes scènes de combat qui, dans l'ensemble, sont pleines de promesses. Pour un premier essai dans ce registre, l'artiste n'est évidemment pas parfaite et flanche parfois sur certains raccourcis dans le découpage, mais elle a clairement pour elle un bon sens du rythme, un dessin assez dense et léché, et des choix d'angles de vue qui offrent régulièrement aux coups un aspect asse chorégraphié. On a donc plus que hâte de voir la dessinatrice peaufiner encore son style et gommer ses petits défauts, car le potentiel est bien là pour offrir un très bon divertissement d'action.


En dehors de ça, Ikori Andô parvient à poser en ces Soul Guardians un groupe de 5 individus qui ont plutôt de la gueule, à commencer par Ono. Meurtri par le sort de sa soeur qui est littéralement toute sa vie et qu'il est déterminé à sauver, le personnage principal de la série pique l'attention du lecteur grâce à son côté très passionné dans son rôle : il souhaite vraiment plus que tout sauver les papillons, se sent profondément meurtri quand l'un d'eux disparaît (car cela signifie qu'une vie s'éteint définitivement), ne supporte donc pas de savoir que des gens font du commerce avec ces papillons... et à cause de ça, a tendance à être parfois beaucoup trop impulsif, au risque de mettre ses partenaires en danger. Son caractère viendrait-il aussi de son passé ? En effet, l'homme a été un ancien Soul Guardian sur le front de la guerre, où il était chargé de récupérer les papillons des soldats morts, et il a gardé de cette époque une blessure en forme de croix s'étendant du front aux cheveux, ce qui lui offre une dégaine assez unique.


Et ses partenaires ne sont donc pas en reste. Araï, la chef du groupe, séduit beaucoup pour son allure de colosse musclée d' 1m92, forte de caractère, et elle s'éloigne ainsi de certains stéréotypes ! Mais elle aussi cache une blessure : le papillon de son mari a été dérobé, mais elle reste toujours forte et impassible. Kanda, ancien flic qui semble garder un certain ressentiment envers la police, voit Ono comme un type louche, tandis que Tanaka, le cinquantenaire du groupe, est intéressant en ceci qu'il se sert d'un ancien ami assassiné comme d'un indic. Enfin, l'inévitable atout charme vient de Sagawa, jolie jeune femme aux meurs visiblement très libres, qui attire l'attention et que l'on attend de voir un peu plus développée. Le mérite d'Ikori Andô concernant ces différents personnages principaux, c'est qu'elle parvient à tous les installer plutôt bien, et à laisser deviner en chacun d'eux des traits spécifiques et un petit background à approfondir.


A tout ça viennent s'ajouter quelques autres donnes intrigantes. Y aurait-il une structure autre que la Soul Brigade capable de conserver les papillons, alors que la technique de conservation de ceux-ci est censée être un secret d'Etat ? Quel est le sens des graffitis "A qui appartiennent les papillons ?" retrouvés en ville ? Qui est l'homme ayant volé le papillon de Senri, la soeur d'Ono ? Autant de questions qui sont déjà présentes et qui consolident le fond du récit. La mangaka ne traîne pas, et ce n'est pas plus mal.


Dans l'ensemble, Soul Guardians s'offre donc un premier tome efficace, assez immersif, bien rythmé, et promettant un bon divertissement d'action.


L'édition est dans les standards de qualité des éditions Komikku : 4 premières pages en couleur, papier à la fois souple et bien épais, très bonne impression faite chez Aubin, bons choix de police, traduction soignée et claire de Ryoko Akiyama.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction