Sokuiki - Actualité manga
Sokuiki - Manga

Sokuiki : Critiques Sexual Climax

Inou Joshi Ueshima

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 10 Août 2020

Actif au Japon depuis 2010 uniquement dans le milieu du hentai pour le magazine Comic Mujin des éditions Ti-net, Kabuki Shigeyuki est un auteur qui s'est fait sa petite réputation, principalement grâce à des récits où ce sont très souvent les femmes qui prennent les commandes dans des rapports de domination/soumission assez prononcés. C'est donc avec une certaine curiosité qu'on le voit, grâce aux éditions Hot Manga, publié pour la première fois en France avec Sokuiki, un ouvrage de 185 pages paru au Japon en 2017 et faisant donc plutôt partie de ses travaux les plus récents.

La lecture démarre par une histoire courte de 28 pages (dont les 4 premières sont en couleurs) qui donne déjà bien le ton: Ito Arisa, membre du club de natation et superbe étudiante intéressant beaucoup les garçons pour sa généreuse poitrine, en a marre de se sentir épiée... si bien que, quand elle découvre une caméra cachée visant à la filmer nue dans les vestiaires, elle décide de se venger auprès de son possesseur ! Une fois le jeune homme arrivé pour récupérer sa caméra, le voici pris au piège par la demoiselle, qui lui fera subir les plus crues humiliations, notamment avec son gode-ceinture... On vous laisse deviner la suite: dans ce récit, ce n'est clairement pas Arisa qui se fera pénétrer par son camarade de classe pervers, mais bel et bien le contraire. Par rapport à ce qu'on a souvent l'habitude de voir, le rapport de force entre la fille et le garçon est complètement inversé, la soumission et l'humiliation sont du côté de ce dernier... Les amateurs de SM où la femme domine copieusement pourront très facilement y trouver leur compte, tandis que les autres pourraient simplement s'amuser de voir le sale pervers payer ainsi ce qu'il a voulu faire.

Mais le plus gros du volume est à chercher dans toute sa suite qui, pendant plus de 150 pages, développe un autre récit,"Inou Joshi", qui se teinte d'une part de fantastique étant donné que ses principaux personnages ont tous un pouvoir. En effet, Emuya est un étudiant ayant une petite (grosse) particularité: quand il éjacule, ses facultés régénératives et sa force physique augmentent drastiquement ! Ce pouvoir, il a décidé d'en faire quelque chose d'utile, en jouant aux gentils garçons en sauvant les gens qu'il croise et qui sont en danger. Et c'est précisément quand il sauve une jeune fille prise à parti par trois loubards que son aventure commence: il découvre juste après que cette fille, Ueshima, est sa nouvelle voisine de classe, et qu'elle-même a un don: celui de faire systématiquement éjaculer les hommes en les touchant, le tout jusqu'à l'épuisement. Une aubaine pour Emuya qui, sous la demande de sa tante chercheuse, recherchait justement d'autres porteurs de pouvoir lubriques de ce style. Mais il s'avère qu'Ueshima a un problème: elle est traquée par Gatô, un chef de bande au pouvoir soi-disant invincible qui a une dent contre elle depuis des années. Et celui-ci a sous ses ordre Ômyoji, magnifique femme aux instincts dominateurs, des instincts qu'elle satisfait sur les hommes grâce à son pouvoir de manipulation des fluides corporels...

Concrètement, ce récit est hyper fun à parcourir, tant il change de ce qu'on a souvent l'habitude de voir dans les hentai publiés en français, grâce bien sûr à sa part fantastique faite de dons étonnants qui sont constamment au premier plan. Ici, pas forcément beaucoup de scènes de sexe, ou en tout cas de scènes coquines comme on en a l'habitude de voir: il n'y a d'ailleurs quasiment aucune pénétration des personnages féminins, qui prennent toujours les commandes ! L'auteur joue plutôt sur les pouvoir pour apporter des scènes assez originales, chose qui, on ne va pas le cacher, est essentiellement due au pouvoir d'Ômyoji, un pouvoir offrant pas mal de possibilités (retenir l'éjaculat des hommes en eux pour faire durer les coïts, transformer ses fluides en tentacules, etc), encore plus quand il vient se coupler aux pouvoirs des autres personnages ! Kabuki Shigeyuki démontre donc une bonne part fantaisiste, une imagination bien présente, tout en surfant encore sur son goût prononcer pour les rapports SM où les femmes ont le dessus.

Mais dans ce hentai original, il y a tout de même des limites: on peut se dire que ça aurait pu durer encore plus pour explorer d'autres possibilités, tout comme on pourra regretter le manque total d'exploitation de la tante d'Emuya alors que le mangaka en fait une femme tout à fait ravissante. Mais le plus gros problème concerne l'histoire en elle-même. Elle reste très simple, ce qui n'est pas forcément en problème pour un manga de ce genre. En revanche, le bât blesse réellement dans certains moments de narration trop confus, surtout quand Kabuki distille un peu au pif certains petits focus/flashbacks, qui plus d'une fois semblent débarquer sans raison.

Reste que c'est sur le plan graphique de l'auteur devrait mettre tout le monde d'accord: Kabuki a une patte bien à lui, assez facilement reconnaissable, qui brille évidemment pour les courbes riches et charmantes de ses personnages, mais surtout pour les visages forts, perçants et naturellement dominateurs de ses héroïnes, et pour la densité de son trait. C'est assez appuyé et intense, doté de décors qui ne sont pas négligés et de quelques vêtements/lingeries accentuant bien l'érotisme, assez finement tramé et doté de bons jeux d'ombres... Et il faut ajouter à tout ceci une mise en scène souvent qualitative, avec des angles parfois ambitieux, des gros plans précis, et des vues cherchant bien à mettre en valeur les corps et certaines parties spécifiques de ceux-ci.

En somme, Sokuiki, on en aurait bine repris une dose, Kabuki Shigeyuki montrant pas mal de fantaisie franchement bienvenue dans sa deuxième histoire, après un premier court récit lui aussi efficace. Les limites viennent essentiellement du déroulement pas toujours fluide de la petite histoire, mais si vous cherchez un hentai doté d'une certaine imagination et de femmes dominatrices vous êtes à la bonne porte !
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction