Snack World Vol.1 - Actualité manga

Snack World Vol.1 : Critiques

Snack World

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Avril 2020

Professeur Layton, Inazuma Eleven, Yo-kai Watch... On ne compte plus le nombre de licences cross-médias à succès sorties de l'imagination des studios de level-5, et L'une des dernières en date est Snack World. Lancée au Japon fin 2016, l'oeuvre s'est déjà déclinée sur plusieurs supports: un premier manga en 3 tomes en décembre 2016, une série animée de 50 épisodes lancée en avril 2017, un deuxième manga en 2 volumes à partir de juillet 2017, un premier jeu sur 3DS le mois suivant puis sa mouture sur Nintendo Switch en avril 2018...
Et chez nous (et plus généralement à l'international), s'il a fallu attendre un peu avant que la licence ne nous parvienne, à présent elle semble bien lancée ! Ainsi, après le dessin animé qui a peut-être déjà pu conquérir certains enfants via sa diffusion sur les chaînes Canal J et Gulli, la version Switch du jeu est sortie à l'international en février dernier... et côté manga, les éditions nobi nobi! se chargent de surfer sur l'actualité de la licence en ayant sorti à la mi-mars le deuxième manga, initialement publié en 2017-2018 dans le magazine Shōnen Sunday Super de Shogakukan, et dessiné par sho.t. Arrivée pile la semaine où a été prononcé le confinement, cette courte série risque malheureusement de souffrir de cette actualité, mais cela ne va pas nous empêcher de nous y intéresser, d'autant que la lecture, pour un projet de ce genre, s'avère (presque étonnamment) vraiment plaisante !

Reprenant les personnages et l'univers du jeu vidéo et du dessin animé, ce manga nous plonge donc dans un monde d'heroic fantasy ayant ses quelques règles spécifiques (par exemple, les aventuriers ont chacun un smartphone) que l'on découvre au fil du récit. On y découvre la bande de Chup, un groupe d'aventuriers qui accepte volontiers les quêtes que propose la princesse Melonia, fille du roi, pour qui le leader, Chup, a complètement le béguin. Tout en tâchant d'accomplir les missions confiées par la demoiselle, Chup entretient le profond désir de se venger d'une ignoble personnage, le sultan Vinaigre, un riche homme d'affaire à l'origine de la mort de sa mère. Entre les quêtes du groupe et ce désir de vengeance, l'aventure s'annonce épique... enfin, ça, c'est sur le papier.

Car ici, oubliez tout réel héroïsme, y compris au sein de notre groupe de héros, 5 pour être précis. Il y a bien sûr Chup, jeune garçon se prenant pour un véritable héros mais étant loiiiin d'être si balèze que ça. Béarnais, le costaud de la bande, qui a surtout tendance à suivre Chup dans ses errances. Mayonna, la magicienne, qui derrière son mignon minois et sa broche en coeur cache surtout une furie quand ils 'agit de reprendre les deux autres, au risque de provoquer elle-même quelques catastrophes. Grobelin, un gobelin censé être le puits de savoir du groupe, mais qui brille surtout par son inutilité et sa tendance à attirer les coups. Et Drachonnée... un petit cochon qui vole. Voila voila. Ajoutez à cela un roi un peu sénile, une princesse Mélonia tenant beaucoup plus de la fille à papa exploitant Chup pour avoir ce qu'elle veut, un sultan Vinaigre étant surtout un capitaliste bien pourri mais dépourvu de charisme, un marchand d'armes complètement arnaqueur, et des monstres pas toujours comme on les imagine, et on a déjà une meilleure idée du truc.

Car ce qui frappe surtout à la lecture, c'est que Snack World ne se veut jamais sérieux, quitte à même parodier les attentes habituelles quand on a en face de soi un récit d'heroic fantasy à base d'aventuriers et de quêtes. Nos jeunes héros sont plutôt des bras cassés, ne s'en sortent jamais avec panache (leurs victoires reposent souvent plus sur la chance, le hasard, la discussion que le combat épique), tendent souvent à se crêper le chignon (mention spéciale à Mayonna, très fun quand elle se désespère ou s'énerve face à Chup, à ses choix et à sa manière de se faire mener à la baguette par Melonia) ou à s'en prendre plein la face (là, la mention spéciale va incontestablement à Grobelin !), se mettent parfois seuls dans des situations périlleuses... le tout dans une ambiance toujours décontractée, qui reste toujours bien servie par la patte visuelle de sho.t.

En effet, une autre qualité provient bien du dessin de ce mangaka, que l'on ne connaît pourtant pour aucune autre oeuvre aussi bien en France qu'au Japon. Tout en reprenant assez fidèlement les looks des personnages du dessin animé et du jeu, sho.t y appose bel et bien sa patte un peu plus personnelle, avec des traits un petit peu plus ronds et doux et une palette d'expressions assez variée. Jamais vides, les cases peuvent compter sur une bonne mise en avant des personnages, sur des créatures au design soigné, et sur des décors biens présents quand il le faut sans être surchargés. C'est propre, riche, et également bien rythmé au fil de planches assez denses où l'on n'a jamais le temps de s'ennuyer.

Alors, il faudra sans doute voir de quoi sera fait le deuxième volume, et de voir si ce court manga aura une réelle conclusion. Mais dans l'immédiat, sous la patte visuelle et narrative réussie de sho.t, Snack World remplit très bien sa mission, en amusant beaucoup par sa fantasy fun, décomplexée, farfelue, proche de la parodie.

Côté édition, nobi nobi! livre une copie très propre. On a une jaquette très fidèle à l'originale japonaise (notons que le logo-titre est le même que pour le dessin animé et le jeu), et à l'intérieur le papier est souple, sans transparence et assez épais, l'impression est très bonne, et la traduction de Jean-Benoît Silvestre est très emballante et ne manque pas d'animation.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction