Slave Rabbit - Actualité manga

Slave Rabbit : Critiques

Dorei Usagi To Anthony

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 04 Septembre 2019

Parallèlement à leur nouvelle entente avec Wanimagazine, les éditions Hot Manga ont également entamé cet été une collaboration avec un autre acteur japonais de qualité dans le domaine du hentai: Ti-net, avec son magazine Comic Mujin. Et pour ce qui est la toute première publication d'oeuvres de Ti-net en France, l'éditeur français s'offre une double actualité avec un auteur particulièrement renommé et apprécié dans le genre: Akatsuki Myûto. Exerçant dans le manga X depuis une dizaine d'année, celui-ci se veut prolifique avec déjà une dizaines de livres publiés, et est reconnu autant pour son originalité que pour ses qualités graphiques. En attendant de revenir sur son recueil le plus récent Virgin Lost Club, revenons ici sur ce qui est son oeuvre la plus célèbre et aimée: Slave Rabbit.

De son nom original Dorei Usagi to Anthony, cette oeuvre est sortie au Japon en 2012, et nous plonge aux côtés de Hiroto, un jeune garçon qui, jusqu'à présent, vivait de façon banale son quotidien universitaire en classe. Mais ça, c'était avant que ne débarque dans sa classe une nouvelle élève, Charlotte, accompagnée d'un étrange petit lapin nommé Anthony. Rapidement, cette jeune fille, qui semble connaître Hiroto, lui affirme qu'à l'aide des pouvoirs que lui confère Anthony, elle peut réaliser le moindre de ses désirs et fantasmes. Hiroto a beau ne pas la croire et affirmer qu'il n'a rien d'un pervers, Charlotte va très vite lui démontrer le contraire, et le propulser alors dans un monde de débauche où plus d'une camarade de classe risque d'y passer avec plaisir. Mais Charlotte a beau dire à Hiroto que seul son plaisir et son bonheur comptent pour elle, que ressent-elle réellement ? Et, surtout, pourquoi fait-elle ça, et qui est-elle ?

Imaginez qu'une jolie et lubrique jeune fille débarque soudainement dans votre classe et vous propose, par le biais de certains pouvoirs et objets spéciaux, de réaliser tous vos désirs en matière de sexe. Telle est la basse de ce récit, où l'auteur va se faire un plaisir, tout du long, d'amener des scènes coquines pourvues d'une certaine imagination. Se faire faire une fellation par Charlotte en pleine classe grâce à un pouvoir d'invisibilité, tout en matant les autres filles grâce à des lunettes déshabillantes. Pouvoir jouir indéfiniment grâce à des pilules spéciales afin de pouvoir satisfaire tout le monde en continu. Se venger, grâce à des tampons magiques, des trois filles qui le martyrisaient, en leur faisant ressentir tout ce que ressent Charlotte quand elle est en plein ébat avec lui. Se faire passer pour un fantôme dans les vestiaires afin de rendre folles de plaisir et de désir des dizaines de jolies demoiselles. Telles sont quelques-unes des prouesses que Hiroto pourra faire grâce à Charlottes, et des idées assez inventives que Myûto propose tout au long de son récit. Le résultat a le mérite de sortir quelque peu de l'ordinaire, d'être très varié, d'être extrêmement riche en fantasmes délurés, de s'orienter vers un aspect harem comme les aime l'auteur où les filles tendent à assumer toujours plus leurs désirs... mais au-delà de tout ça, qu'est-ce qui se cache derrière l'énigme Charlotte ? Là-dessus, la dernière partie du récit finit par apporter une réponse finalement jolie, d'autant qu'on y a droit à un approfondissement certes simple mais bien réel de cette attachante héroïne (et des personnages un minimum profonds, on sait bien qu'on n'en a pas toujours dans le hentai), et que le tout aboutit à une relation intime et sexuelle plus douce et sincère, de quoi refermer avec réussite cette histoire.

Visuellement, l'oeuvre a beau être plutôt située dans les débuts de carrière de l'auteur, on trouve déjà énormément de qualités dans ses dessins, à commencer par des héroïnes toutes très, très variées, autant en gabarit qu'en visages, qu'en expressions ou qu'en caractère. Héroïne lubrique, élève belle et studieuse qui avait toujours fait rêver Hiroto, pestes faciles ayant besoin d'une petite leçon, horde de demoiselles cédant à leur besoin de sexe dans les vestiaires... Il y en a un peu pour tous les goûts, et dans tout ça on regrettera simplement que certaines miss ne soient qu'aperçues sans avoir vraiment droit à leur moment. Avec leurs courbes variées et attirantes, leurs visages lascifs et leurs looks tous différents, les héroïnes de Myûto ne manquent jamais de charme, et le mangaka s'applique constamment à bien les mettre en valeur sous toutes les coutures, dans de nombreuses positions, et en n'oubliant aucune partie de leurs corps très érotiques. Pour tout ça, l'auteur peut compter sur son talent dans les cadrages, les angles, les grandeurs de cases mettant en avant tout ce qu'il faut... C'est de l'excellent travail.

Notons qu'après 180 pages, l'ouvrage est complété par une petite histoire courte d'une quarantaine de pages, centrée sur la rivalité entre deux amies: l'une délurée et assumant toujours ses envies et désirs, l'autre étant plus sérieuse et réservée. La deuxième a attendu si longtemps de le faire avec son copain qu'elle a fini par se le faire piquer par la première et que ces deux-là sont désormais sur le point de se marier. Mais à l'heure du mariage, les vrais sentiments vont finir par se dévoiler dans une scène de sexe chaude où mieux vaut rester silencieux afin de ne pas réveiller les autres. L'histoire est plutôt sympathique, que ce soit pour son moment coquin silencieux, ou pour l'opposition entre les deux héroïnes. il est juste dommage que l'une des deux ne soit finalement pas elle aussi mise en avant dans un petit moment cochon ! Quoi qu'il en soit, les qualités visuelles y sont tout aussi évidentes que dans l'histoire principale du recueil.

Considérée comme l'oeuvre culte d'Akatsuki Myûto au Japon, Slave Rabbit n'a pas volé sa réputation. Le mangaka, sous un dessin travaillé, bourré de charme et ravissant, livre un récit doté de pas mal d'imagination et d'inventivité, tout en aboutissant sur un final assez attachant et offrant une petite dose d'approfondissement bienvenue. Il s'agit d'un excellent hentai, sans doute l'un des meilleurs publiés par Hot Manga à ce jour.

Au niveau de l'édition, c'est du tout bon. La traduction d'Yves Bohmler est agréable et colle assez bien aux différents caractères, le papier et l'impression sont de bonne qualité, et l'on compte pas moins de 14 pages en couleurs sur papier glacé (10 au début, 4 au milieu).


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.75 20
Note de la rédaction