Slam dunk Vol.13 : Critiques

Et là, c’est le drame. Akagi est mis sur la touche à cause d’une blessure à la cheville ! Lui qui attendait tellement ce match, qui en a rêvé pendant trois ans, se voit obligé de se retirer. Néanmoins, il n’a pas l’intention d’en rester là et compte bien revenir sur le terrain dès que possible.

Cet écartement d’Akagi du match revête deux objectifs principaux : créer un effet dramatique et mettre en avant que Sakuragi et Rukawa sont dignes de confiance dans les moments importants. En effet, dans cette jeune équipe qu’est Shôhoku, où chaque joueur possède une forte individualité, seul Akagi semblait capable de les réunir sous une même bannière. N’y-a-t’il cependant pas un autre moyen pour créer une décharge dans les rangs de Shôhoku, un joueur qui peut retourner la situation ?
Ce tome constitue l’occasion de prouver la surpuissance de Rukawa. Jusqu’ici, le jeune homme dégageait une certaine aura et une capacité certaine, mais la situation de match n’a jamais réclamé qu’il laisse éclater tout son potentiel de marqueur, notamment parce qu’Akagi soutenait l’équipe aussi bien en attaque qu’en défense. Avec le capitaine parti, Rukawa se déchaîne et démontre pourquoi il est considéré comme un excellent basketteur. Paniers à trois points, interceptions, vols de ballon, contre-attaques éclairs, dunks imparables… Ce volume est un vrai festival de détermination. La concentration de Rukawa est à son plus haut point, ne laissant passer aucune occasion, aucune petite faiblesse de Kainan. Son objectif personnel de réduire l’écart avec l’adversaire occupe tout son esprit, à tel point qu’on ne peut pas dire qu’il joue en équipe, tant il se préoccupe uniquement de combler l’écart, quitte à se vider de ses forces pour la deuxième mi-temps. L’effet de ce déchaînement est lui aussi double : montrer sa force au-delà de son côté asocial et prouver son dévouement à l’équipe et à l’objectif de son capitaine, même s’il semble jouer pour lui-même en apparence.

Ce dévouement se ressent lui aussi très fort du côté de Sakuragi. Bien que doté d’une arrogance démesurée, la volonté de son capitaine et cette soif de victoire que ce dernier possède, cette détermination sans failles, l’a énormément touché. Contrairement à Rukawa qui joue son style propre pour la victoire, Sakuragi s’attache à combler le trou laissé par le Gorille, pour mener l’équipe à la victoire. Un côté sensible de Sakuragi qui, à petites touches, apporte énormément au personnage. À sa façon, avec ses propres mots, l’ancien délinquant reprend sur ses épaules le rêve de son capitaine, le temps que celui-ci soit de nouveau sur pied. Un changement tangible par rapport à son attitude des matchs précédents, où il ne pensait qu’à lui et à ses propres performances. Il joue maintenant au sein de son équipe, assume son rôle au sein de celle-ci, et participe activement à la stratégie générale, pour amener tout le monde vers la victoire.
Dans les deux cas, l’auteur ne se lance pas dans des longs discours d’exposition pour nous décrire l’état d’esprit de ses personnages. Uniquement à coup de regards, de petites phrases, d’actions d’éclats, il fait ressentir à ses lecteurs tous les changements qui s’opèrent dans ses joueurs, et vers quels sommets ils évoluent petit à petit. Et avec Akagi qui revient à la fin du tome pour la deuxième mi-temps, la suite du match promet des confrontations encore plus endiablées.

Au final, un excellent tome qui allie drama et actions incessantes. Pas de flashbacks, pas de grandes stratégies, juste du jeu pur et dur, un affrontement entre les deux équipes sans temps morts, où les jeunes qui sont voués à prendre la relève révèle tout leur potentiel en quelques instants. Cependant, aux anciens de conclure ce match et de donner leur maximum une dernière fois, pour la victoire. Un excellent tome dont on retient davantage l’action que le suspens, tout l’aspect nekketsu à son meilleur et qui rend le manga sportif si jouissif à lire. Allez Shôhoku!