Six half Vol.1 - Actualité manga
Six half Vol.1 - Manga

Six half Vol.1 : Critiques

Six half

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 24 Octobre 2014

Après avoir soufflé le chaud et le froid avec plusieurs licences shojo à la qualité variable, Delcourt nous propose à présent Six Half, la série de Ricaco Iketani que l’on connaît déjà pour le très bon Lollipop sorti chez nous il y a quelques années de cela. Nous espérons que la dernière œuvre en date de l’auteure sera tout autant surprenante, plaisante et mature.


Shiori se réveille à l’hôpital tandis que, tout autour d’elle, des gens lui paraissant inconnus parlent, comme inquiets. Ces inconnus sont pourtant précisément sa famille. Son grand frère, Akio Kikukawa, sa petite sœur, Maho Kikukawa et son supposé copain, Shiraishi. Petit à petit, alors qu’elle n’a aucun souvenir de sa vie précédente, elle sera amenée d’une manière ou d’une autre à continuer la vie d’une personne qu’elle fut autrefois, mais qui n’est désormais plus elle. Une personne à la réputation particulièrement fashionista et cumulant les copains d’un jour. Néanmoins, elle découvrira que bien au-delà de tout ça, cette personne cachait également une facette plus sombre, torturée et mystérieuse. Rien ne sera donc facile, surtout lorsque tous ses proches semblent cacher à son encontre bien des sentiments négatifs.


« Bon ben, j’avoue ! C’est officiel, je suis complètement paumée ! »


Si le synopsis s’avère être particulièrement intéressant, la prudence restait de mise à l’entame de ce premier volume. Bien trop souvent, bon nombre de shojo se parent d’un bien beau résumé pour, en définitive, n’être qu’un prétexte pour accrocher un lectorat et, une fois celui-ci ferré, l’auteure peut alors se permettre de traiter une intrigue plus classique et stéréotypée. Heureusement pour nous, il n’en est rien dans le cas présent. En effet, Six Half se présente dès les premières pages comme étant un récit solide et bien ancré dans la réalité. Nous avons bel et bien affaire à une adolescente qui a perdu sa mémoire et doit se confronter à la vie de cette fille détestable qu’elle fut auparavant. Devra-t-elle payer les pots cassés de ses erreurs passées ou pourra-t-elle rattraper ses errements passés ? Seul l’avenir pourra nous le dire. Quoi qu’il en soit, aucun cadeau ne sera fait à Shiori. Elle se retrouvera d’emblée confrontée à la rancœur des proches qu’elle a blessés d’une manière ou d’une autre. Il n’y aura pas non plus de beau prince charmant pour venir d’emblée la secourir. Au contraire, c’est armé de son caractère pour le moins délicat, mais solide qu’elle devra se débrouiller. Et l’on adhère d’emblée à cet esprit réel que la série adopte.


L’autre grand point fort de l’œuvre n’est rien d’autre que son héroïne elle-même. Shiori n’a rien perdu de son audace et de son authenticité par l’intermédiaire d’un franc parlé cru. La mangaka nous épargne avec brio de nous proposer un personnage de shojo cliché, hautement naïf et bien sous tout rapport. Au-delà de la force de caractère de la jeune fille, elle n’en reste pas moins humaine et cache une vulnérabilité bien présente qui a tendance à la renfermer sur elle-même et à la faire souffrir en silence. C’est dans cette même optique d’humanité que nous découvrons les autres personnages entourant notre héroïne. Tous ont leur part de mystère, d’attachement et peuvent se montrer aussi détestables que bienveillants. Après tout, c’est cela être humain et avoir des rapports avec ses semblables. Mais c’est avant tout dans cette mare de mystères cachant la noirceur de leurs sentiments que le lecteur sera captivé à découvrir au fur et à mesure l’intrigue réfléchie et bien plus complexe qu’il n’aurait pu imaginer au premier abord. Et c’est précisément cette complexité et la dualité de ses protagonistes qui font de Six Half un titre à part entière et des plus grisants.


Au niveau des dessins, Ricaco Iketani fournit un travail correct, mais il faut bien avouer que son trait s’avère assez classique et ne sort pas vraiment des standards du genre. Elle nous épargne cependant les paillettes et les fleurs à tout bout de champ, ce qui contribue à donner une atmosphère plus mûre et sombre à son œuvre. De plus, elle parvient à rendre au mieux les émotions qui traversent ses personnages et, à l’heure actuelle, c’est bien là le plus important. Quant à l’édition que nous propose Delcourt, elle s’avère satisfaisante dans la lignée de ce que nous a déjà proposé l’éditeur.


En conclusion, Six Half en ressort avec les honneurs et cela lui permet de devenir une série à la base solide à surveiller obligatoirement. Une héroïne coup de poing, une intrigue mature et réfléchie, un thème classique traité avec originalité et savoir-faire, que demander de plus. A la différence de l’amnésie de Shiori, nous n’oublierons sous aucun prétexte ce premier volume d’une série des plus prometteuses.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
titali
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs