Silencer Vol.4 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Février 2019

Quelque part en mer, le lieutenant-colonel d'un porte-avions japonais dernier cri se suicide d'une balle dans la tête. La raison ? Il a visiblement fourni sans le savoir des informations capitales à une espionne chinoise qui était présente sur le navire, et qui depuis s'est éclipsée. Pour Shizuka et Iba, qui viennent d'être mutés aux renseignements dirigés par Ishikura, direction la Chine, afin de résoudre le problème. Ils apprennent très vite que la fameuse espionne chinoise est un agent double devant servir à piéger des espions chinois... mais est-ce réellement tout ? Shizuka et Iba, en grand danger, ne sont pas au bout de leurs surprises dans cette affaire, en particulier notre héroïne qui, une nouvelle fois, va voir de vieilles figures de son passé au M-99 nord-coréen refaire surface...

L'ultime mission de Shizuka dans la série la propulse donc dans une guerre de renseignement assez intéressante sur le papier, dans la mesure où en plus de faire recroiser à la jeune femme d'autres visages de son passé, cette fameuse guerre de renseignements s'avère complexe. En effet, dans ce problème impliquant le Japon, la Chine voire d'autres forces, mieux vaut ne faire confiance à personne, car c'est à celui qui saura le mieux piéger et doubler l'autre, ce qui amène plusieurs retournements de situation. Intéressant sur le papier donc... mais dans le déroulement, c'est autre chose, car malheureusement les ficelles employées par le scénariste Shô Fumimura/Buronson sont souvent grosses, très grosses. Tout allant très, très vite dans cette affaire, il n'y a pas vraiment le temps de profiter des divers coups de théâtre et retournements de situation. Mais surtout, le récit enchaîne pas mal de raccourcis, de situations qui tombent trop bien, voire de deus ex machina qui atténuent beaucoup trop la tension qu'aurait du avoir cette dernière affaire. Et c'est d'autant plus regrettable au vu des enjeux qui auraient pu être importants, au vu des plans de la Chine.

Quant aux tout derniers chapitres, ils ne convainquent pas vraiment dans le dernier objectif que Shizuka se fixe concernant ses anciens compagnons. l'idée est intéressante, mais là aussi tout va trop vite, aucune tension ni réel sentiment de danger ne se ressentent, et Fumimura se contente surtout de jouer sur de grosses ficelles concernant les nations "frontalières" du Japon (Chine, Russie, Corée du Nord, Corée du Sud) avec quelques détails à connotation nationaliste assez typiques du scénariste. Restent, enfin, les toutes dernières pages, qui cherchent à étonner mais qui frustrent plus qu'autre chose, au vu des plans annoncés par Ishikura.

Reste alors la patte du duo Fumimura/Nagate, qui séduira ou déplaira selon les goûts. Les élans de sexisme assez typiques de la carrière du scénariste pourront irriter à travers le personnage d'Iba, même si au bout du compte l'homme est un brin ridiculisé par sa partenaire qui le mène gentiment par le bout du nez. Les planches du dessinateur, elles, conservent une certaine puissance, et on voit même Nagate y glisser quelques lavis, chose qu'il réitérera régulièrement et souvent joliment dans sa série suivante, Gift±.

Au final, le dernier tome de Silencer se lit facilement, mais pèche surtout par sa rapidité et ses nombreuses facilités. On retiendra malgré tout, dans l'ensemble, une série assez efficace, au scénario simpliste mais aux visuels souvent séduisants.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.5 20
Note de la rédaction