Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 21 Juin 2018
Doublé par Iwami, l'inspecteur Iba est déterminé à le retrouver à vitesse grand V pour lui faire payer le vol de "son" argent. Cette affaire ne dure plus très longtemps et se résout avec quelques raccourcis narratifs, mais l'essentiel est assuré avec de l'action qui reste efficace, une Katsuragi qui fait sa loi jusqu'au bout en utilisant son collègue, et, à nouveau, quelques petites pointes d'humour. Mais on y retiendra surtout la mise en place du personnage de Tasuke Ishikawa, un escroc de génie soixantenaire qui aura son rôle à jouer dans la mission suivante... mais est-ce vraiment pour le meilleur ?
En effet, la partie suivante voit Katsuragi, Iba et Rei enquêter sur la mort mystérieuse de 4 jeunes dont le viol et le meurtre ont été camouflés en suicide. Enfin, "camouflés" est un bien grand mot: rien n'a vraiment été caché, le viol se repère tout de suite, tout laisse bien penser qu'il s'agit de meurtres, et pourtant l'affaire est classée... Pour autant, pas question pour Shizuka de laisser ce crime impuni, et elle remonte vite la piste d'un site de suicide géré par le fils d'un politicien. En plus d'être vraiment cousue de fil blanc, cette petite intrigue est plutôt expédiée, et repose sur beaucoup de grosses ficelles. En tête, le rôle qu'y tient le fameux escroc de génie: comment peut-on accorder si facilement sa confiance à un type pareil, même si ses talents sont utiles pour la mission en cours ? Néanmoins, c'est assez "digne" des méthodes tout sauf sages du bureau annexe, et ça se confirme avec l'issue de l'affaire où Shizuka, une nouvelle fois, ne fait pas semblant pour punir les criminels.
Cette partie assez moyenne passée, l'affaire suivante, bien que tout aussi rapide dans son déroulement, est déjà plus intéressante, puisqu'elle permet de lever une partie du voile sur le passé de Katsuragi, nourri de quelques traumatismes. Est-elle vraiment claustrophobe, et si oui pourquoi ? Quel est son rapport avec la "Division 39", en lien avec la Corée du Nord et qu'elle semble connaître ? Pourquoi la kidnappe-t-on et veut-on la faire taire ? Le passé de la jeune femme est alors évoqué en filigranes de façon assez succincte, mais suffisante pour l'instant, tandis que l'affaire de son enlèvement permet d'exploiter de nouvelles choses: les méthodes peu scrupuleuses de la sécurité publique pour se débarrasser des gens qui l'encombrent, le rôle de Shimazu, un Iba qu'on voit sous un jour légèrement différent même s'il reste fidèle à lui-même avec son côté macho et pourri...
Le côté assez macho d'Iba est, d'ailleurs, ce qui peut continuer de déranger le plus à la lecture. Mais si vous savez passer outre ces petits élans de sexisme made in Shô Fumimura / Buronson, on reste sur une lecture certes pas exceptionnelle dans les diverses missions, mais assez prenante tout compte fait, et portée par une héroïne qui ne fait généralement pas semblant.