Silencer Vol.1 - Actualité manga

Silencer Vol.1 : Critiques

Silencer

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 26 Avril 2018

Les éditions Komikku profitent de la sortie en librairies du tome 7 de la série Gift± pour lancer dans notre langue une autre oeuvre de Yuka Nagate. Dessinée de 2012 à 2014 pour le magazine Big Comic Superior des éditions Shôgakukan, la série en 4 tomes Silencer voit Nagate mettre en images un scénario que l'on doit à Shô Fumimura. Derrière ce dernier nom se cache un auteur aux multiples pseudonymes, dont le plus connu est Buronson, entre autres auteur du cultissime Hokuto no Ken, de Sanctuary, ou encore de Heat ! Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Nagate et Buronson travaillent ensemble, puisque 'on leur devait déjà, par le passé, le manga Hokuto no Ken - La Légende de Toki (en collaboration avec Tetsuo Hara également).

"Silencer", ce mot ne désigne pas les personnes silencieuses, mais plutôt celles réduisant leurs cibles au silence. Shizuka Katsuragi fait partie de ces dernières. Armée de son pistolet silencieux qui est sa plus fidèle et sa seule amie (au point que si elle ne dort pas avec, elle se sent mal), cette policière impassible, en apparence dépourvue de sentiments, et dont les méthodes sont plutôt expéditives, est d'une redoutable efficacité, mais est loin de faire l'unanimité parmi ses collègues. Vue comme une épine dans la carrière de plusieurs hommes de la police au Japon, elle a été envoyée en stage aux Etats-Unis, où elle a vite fait sa loi à sa manière, tirant s'il le faut, et usant de ses charmes si nécessaire afin d'approcher ses cibles. Alors quand le stage américain se termine, ses collègues des USA sont plutôt heureux de se débarrasser de cet électron libre, malgré toute l'efficacité dont elle a fait preuve. Et au Japon, forcément, on accueille assez mal son retour: d'emblée mise au ban de la police, elle se retrouve sans armes et reléguée au "bureau annexe de la sécurité aux personnes", un bureau sordide chargé d'affaires sans intérêt (régler les petits problèmes des vieilles, ce genre de choses), où elle se retrouve avec un supérieur lui-même mis au rebut: Iba, un homme incontrôlable, macho, pervers et corrompu, avec qui elle va être bien obligée de former un duo détonnant, même si ça ne l'enchante pas du tout. Mais au-delà de toutes leurs frasques, certains hauts placés du commissariat savent bien que ce genre de personnes peuvent se rendre très utiles parfois, c'est bien pour ça qu'elles sont gardées, et Shizuka ne va pas tarder à le démontrer en s'invitant dans des crimes plus graves.

Avec une brève scène de sexe dès le début, où Shizuka se sert volontiers un peu de son corps pour pouvoir mieux démolir sa cible sans faire dans la dentelle, le récit donne assez bien le ton en quelques pages, et la suite poursuivra sur le même ton, dans un cocktail plutôt efficace. Une fois la miss revenue au Japon, la première affaire dont elle se mêle contre l'avis de tous, celle d'un trafic de femmes, reste malheureusement assez basique et se règle plutôt facilement, mais elle installe définitivement le ton ! L'affaire commençant en fin de volume, elle s'annonce déjà un peu plus intéressante. En attendant, Shizuka est le genre d'héroïne qui n'a pas du tout froid aux yeux et qui en impose pas mal dans son genre, avec son côté tête brûlée, son allure impassible y compris quand elle a plusieurs flingues ennemis braqués sur elle, sa manière de braver les ordres... On s'en régale d'autant plus lorsqu'elle est en équipe avec le ripou Iba. Tous deux se font un plaisir de profiter de relations avec la pègre, n'hésitent pas à faire feu sur l'ennemi au risque de provoquer quelques sueurs chez leur supérieur Shimazu (qui adorerait les virer, mais ils peuvent être trop utiles), s'échangent de l'argent en plein milieu du commissariat aux yeux de tous... Leur tandem fonctionne plutôt bien, car même s'ils ont pas mal de points communs, lui ne pense qu'à la mettre dans son lit, et elle le prend très vite en grippe. Leur relation conflictuelle leur vaut de parfois s'envoyer des piques, de se mettre des bâtons dans les roues, dont certains peuvent être assez dangereux quand des ennemis sot dans les parages.

Il en résulte une lecture assez musclée, mais également dotée de quelques petites notes d'humour au second plan, pour un cocktail assez prenant, porté par une héroïne de choc, et qui ne demande qu'à bien décoller et à offrir des missions plus pimentées que la première.

On retrouve ici le trait efficace que Yuka Nagate a pu développer sur Gift± et, avant ça, sur La Légende de Toki. Le dessin est capable d'offrir quelques belle mais un peu trop brèves montées d'adrénaline quand l'action musclée prend le dessus, les designs offrent des personnages assez forts en gueule, et la mise en scène reste efficace.

En ce qui concerne l'édition, Komikku est dans ses standards de qualité habituels. On retrouve l'imprimeur Aubin qui effectue un très bon travail, un papier bien épais et souple ne laissant pas l'encre baver, un travail de lettrage soigné... A la traduction, Masaya Morita offre un résultat soigné et assez bien dans le ton de l'oeuvre.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs