Sidooh Vol.18 - Actualité manga
Sidooh Vol.18 - Manga

Sidooh Vol.18 : Critiques

Sidooh

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 19 Septembre 2022

La campagne de Choshu a été un fiasco pour Shotaro et les siens, si bien que l'aîné des frères Yukimura a demandé un entretien privé avec Shinsaku Takasugi, celui-là même qu'il était censé tuer sur ordre de Kaitsu Kaishû. Le but de notre héros est simple: proposer sa vie en échange de celle de Samejima retenu prisonnier, en se faisant seppuku pour laver son honneur suite à sa déroute. Cependant, mettre fin à ses jours aurait-il encore un sens, à l'heure où la situation politique du Japon change drastiquement ? En effet, maintenant que Iemochi Tokugawa est mort, le temps semble compté avant que la dynastie Tokugawa ne disparaisse et que le shogunat ne rende le pouvoir à la cour impériale...

On le sent bien, c'est un volume capital que Tsutomu Takahashi nous offre ici, autant au niveau historique avec l'arrivée d'événements cruciaux, que sur le plan personnel pour plusieurs personnages. Ainsi le Japon arrive-t-il enfin au tournant majeur de son Histoire avec la chute prochaine du shogunat, la remise du pouvoir à la cour impériale et les débuts de la Restauration, pour un résultat où le mangaka n'oublie pas non plus la place de différents personnages historiques (le sort de Takasugi, celui à venir de Sôji Okita, la place du Shinsengumi emmenée par Hijikata et Kondo, des alliances surprenantes notamment du côté du han de Satsuma, les nouvelles querelles impliquant notamment une opposition ferme entre Kaitsu et Ryoma Sakamoto...), et où il parvient également à bien faire ressentir la misère qui s'installe d eplus belle, le chaos étant décidément encore loin d'être fini.

Et c'est bien dans ce cadre historique immersif que l'auteur continue de décortiquer ses différents personnages où il entremêle toujours les figures historiques (Takasugi, etc) et ses héros fictifs (Sho, Gen Same, Mozu, Rugi...). Ainsi, tandis que Mozu n'est pas oubliée en affirmant son désir de préserver les terres d'Aïzu avant tout pour son enfant (loin des simples enjeux de guerre et d'honneur, donc), c'est avant tout du côté de Takasugi, de Same et de Shotaro que les regards se tournent, dans une première moitié de tome particulièrement puissante autant dans la patte graphique et narrative du mangaka (il fait vraiment tout pour accentuer l'attente de certains moments fatidiques) que dans les décisions prises par les jeunes hommes. Certains choisissent la mort, d'autres la vie, d'autres encore n'ont pas le choix à cause de la maladie alors qu'ils aimerait vivre encore, et dans tout ceci Takahashi fait vraiment bien ressortir ses réflexions sur la vie et sur la mort, à une époque où le fameux sens de l'honneur des samouraï et le seppuku pouvaient paraître bien troubles, essentiel jusqu'au bout pour les uns ou totalement absurde et vain pour les autres.

Un tome-clé, donc, d'une richesse et d'une intensité dramatique remarquables, au fil duquel Tsutomu Takahashi mène de main de maître les évolutions historiques, leur impact sur les personnages et certains réflexions nuancées. Sidooh reste une série toujours aussi brillante, et ça devrait continuer au vu des nouveaux enjeux pour les frères Yukimura, enjeux où l'ombre de leur éternel ennemi Rugi refait surface...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs