Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 14 Juin 2012
Désormais, chaque année semble devoir apporter son nouveau tome de Sidooh. Un an, c'est long, et se replonger dans le manga de Tsutomu Takahashi peut être difficile, d'autant que Sidooh est l'un de ceux demandant d'être très attentif pour s'y immerger pleinement.
Fort heureusement, ici, on a vite fait de se rappeler de ce qui était en train de se jouer, et l'action qui se joue dans ce tome a vite fait de nous replonger dans l'oeuvre, grâce au trait immersif de l'auteur, qui offre des planches sombres, très encrées ou hachurées pour appuyer l'ambiance générale.
Pourtant, si l'immersion est là, l'action, qui tient une place importante dans ce volume, reste assez pataude, la faute à une mise en scène pas spécialement fluide, à un découpage qui ne cherche pas spécialement à y dégager une grande tension. Ainsi, ici, le premier duel, qui aboutit pourtant sur une conclusion dramatique, manque trop de verve pour réellement toucher. Quant au combat suivant, conséquence directe du premier et qui repose principalement sur la soif de vengeance d'un Gen plus fougueux que jamais, il souffre malheureusement des même défauts, et parvient à peine à rendre intéressants les deux ennemis, alors qu'ils auraient pu l'être.
Mais attention, il ne faudrait pas exagérer en disant que ce volume est mauvais : l'ambiance est toujours là, impeccablement retranscrite, l'arrivée opportune de Hijikata rend le personnage toujours plus charismatique, et la façon qu'a le fougueux Gon de devenir toujours plus enclin au combat et à s'opposer toujours plus à son frère plus posé est un élément intéressant, qui devrait apporter toujours plus de piment par la suite. Et si une bonne partie de ce volume passe par une action vite lue et assez pataude, la suite du tome remonte le niveau en revenant sur la relation entre Sho et Mozu, en explicitant bien les prochaines étapes des différents partis face à l'envahisseur étranger, et en annonçant une suite hautement plus dense.
Ce onzième tome est donc un opus mineur qui, après de l'action pas spécialement prenante, a plutôt tendance à bien préparer le terrain pour la suite. Cela dit, après un an d'attente pour dix minutes de lecture, avouons qu'on reste sur sa faim...