Shigurui Vol.5 - Manga

Shigurui Vol.5 : Critiques

Shigurui

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 23 Août 2021

Lors d'une nuit fatidique, Seigen Irako a volontairement éloigné Gennosuke Fujiki du dojo Iwamoto. Lorsque l'héritier de l'école revient, son maître n'est plus, Kogan ayant été tué par Seigen devant les yeux d'une Mie médusée. Le bretteur, pourtant insensible, lâche une larme pour la première fois. Étant donné la réputation du « tigre », la nouvelle fait grand bruit, mais Gennosuke est décidé à assumer la relève, mais surtout la vengeance. Le dojo Iwamoto dresse alors au shogunat une demande officielle de vendetta, pour laver l'affront subi et honorer la mort du maître Kogan.

Le volume précédent ne pouvait laisser indifférent. Lors d'une soirée décisive, un événement majeur a eu lieu dans l'histoire de Shigurui : La mort de Kogan Iwamoto des mains de Seigen Irako. Ce dans un duel aussi majestueux que macabre, violent mais aussi onirique, d'une certaine manière, dans sa conclusion. Maintenant que le rénégat a eu sa vengeance, c'est au tour du protagoniste, Gennosuke, de clamer la sienne. Peu à peu, nous nous rapprochons de la situation dépeinte dans le premier tome de la série.

Mai au-delà d'une simple recherche de revanche, Takayuki Yamaguchi propose une suite dense, d'abord via une transition qui va traiter à la fois les origines du héros de la série, mais aussi l'impact de la mort de Kogan Iwamoto sur la société. La dimension historique du récit prend du sens en se dotant d'une touche de politique, tandis que le retour sur l'enfance de Gennosuke aide à comprendre cette graine de talent, et un garçonnet renfermé sur lui-même depuis sa naissance. Présenter sa rencontre avec Kogan dresse un ultime regard sur le maître, tyrannique lors de ses vieilles années, mais qui présentait autrefois une certaine humanité. Voilà qui rend le drame encore plus touchant, le récit rendant ainsi le lecteur complice de la volonté de Fujiki de se venger.

Kogan n'étant plus, c'est son successeur qui doit prendre les devants afin d'honorer le prestige du dojo Iwamoto. Voir Fujiki évoluer dans ce contexte amène une certaine fraîcheur dans la série, et une sorte de tension sociale supplémentaire puisque des enjeux forts sont imposés au nouveau maître qui semble pourtant en décalage avec le monde qui l'entoure. Le protagoniste pourra-t-il porter une telle relève, mais aussi assumer une liaison avec Mie ? C'est bien la question que nous sommes en droit de nous poser.

Le point d'orgue de ce tome réside néanmoins dans son dernier tiers, un autre moment important dans ce récit martial puissant qu'est Shigurui. Face à une confrontation d'une telle ampleur, le mangaka fait de nouveau briller son inventivité sans limite pour les chorégraphies de combat, associées à une mise en dessin à la fois violente et somptueuse, où le talent du sabre se mêle à des contacts corporels viscérales. Il demeure une forme de « beauté » dans la représentation graphique de cet affrontement, ce qui rend le tout à la fois fascinant mais aussi éreintant de par la tension qui règne. Chose bien cruelle : L'issue du duel n'est pas encore fixée au terme de ce volume, aussi l'attente de la suite sera éprouvante !

A noter qu'avec ce cinquième tome, la réédition de Shigurui atteint sa moitié. Et encore une fois, on ne peut que se réjouir de ce grand format proposé à un prix tout à fait honorable, permettant à un lectorat plus large de découvrir ou se replonger dans cette violente histoire de rivalité au cœur du Japon du XVIIe siècle.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs