Shigurui Vol.3 - Actualité manga
Shigurui Vol.3 - Manga

Shigurui Vol.3 : Critiques

Shigurui

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 23 Avril 2021

Sa liaison avec Iku ayant été découverte, la succession d'Irako a viré au bain de sang. Mutilé et aveugle, celui-ci n'appartient plus à l'école Kogan. Ainsi, les années passent tandis que le talent de Fujiki n'a cessé de grimper après qu'il ait acquis un imparable technique. De son côté, un nouveau prodige a entamé son apprentissage : Suzunosuke. Suite à une rixe, ce dernier se voit défier par un groupe de rônin, mais c'est sans compter Fujiki qui compte prendre les choses en mains. L'école de Kogan est pourtant sur le point de connaître le désespoir...

Le récit du passé d'Irako et de Fujiki a pris un certain tournant avec les événements du tome précédent, à la fois cruels et dramatiques. Pourtant, le récit de l'école Kogan semblait se poser et trouver une nouvelle quiétude, notamment avec l'entrée en scène du jeune et talentueux Suzunosuke. Ceci couplé à un protagoniste dont la technique est à son apogée, c'est presque une lueur d'espoir qui s'imposait pour les personnages, malgré le contexte historique violent dans lequel ils évoluent.

Mais Shigurui ne de débarrasse pas comme ça de sa cruauté, aussi la suite aura vite fait de ramener les effusions de sang et de multiplier les cadavres, lorsque les membres de l'école Kogan sont charcutés les uns après les autres. Qui est l'ennemi ? Le doute plane à chaque instant, et l’œuvre emprunte presque au récit mafieux dans sa manière d'aborder le cycle de la vengeance, l'idée et la haine et le piège de la trahison. L'identité du meurtrier est donnée, et le lecteur n'avait pas beaucoup de doute à ce sujet. Ce n'est pourtant pas sur ce point que Takayuki Yamaguchi cherche à nous captiver, mais davantage sur la progression de plus en plus pesante d'une ombre qui plane au-dessus de l'école de Kogan. Une aura particulièrement ténébreuse du fait de la mise en avant de différentes descentes aux enfers. Car si Irako a une bonne raison de se venger, son destin ayant largement rejoint les prémices du récit via le tournoi du château Suruga, d'autres destins doivent se mettre en marche, et ces derniers demeurent teintés d'une cruauté propice à l’œuvre.

Shigurui nous secoue alors, tout en plantant désormais une nouvelle interrogation : Qu'adviendra-t-il de l'école à laquelle appartient Fujiki, et quel sera le destin de Mie ? Peu à peu, on se rapproche de l'inéluctable, mais on sait d'avance que l'auteur a d'autres éléments à narrer pour connecter l'intrigue à ce que l'on sait déjà, et ainsi boucler la boucle du drame humain lancé avec le premier opus. En terme de scénario, c'est toujours aussi marquant qur subjuguant, le récit ne prenant aucune pincette pour mettre en valeur ses drames, ses horreurs et son suspense. On ne peut évidemment pas omettre la séquence finale qui remet définitivement en question l'avenir de l'école de Kogan, créant une intensité palpable jusqu'à ce que le quatrième tome soit entre nos mains.

Et en terme d'art visuel, Takayuki Yamaguchi excelle toujours dans sa mise en scène constamment dénuée de tabou, mais riche par ses plans symboliques et ses chorégraphies de combat majestueuses et millimétrées. Il demeure un moment marquant, celle où Fujiki et Gonzaemon s'adonnent à une véritable danse pour leurs honneurs respectifs comme pour leur fraternité. Un moment fort qui, une nouvelle fois, n'a pas besoin de dialogue pour être vecteur d'émotions fortes.

Après trois intenses volumes, Shigurui demeure une expérience narrative et émotionnelle forte, c'est indéniable. Mais l’œuvre est loin d'être terminée, aussi la conclusion de cet opus nous laisse sur un suspense puissant. Vivement le mois de mai, que la suite nous parvienne !



Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs