Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 31 Août 2012
En 1630 ou an 6 de l'ère Kanei de la période Edo, vit le prince Tadanaga Tokugawa, troisième frère du shôgun Iemitsu, réputé pour les nombreuses atrocités qu'il a commises avant d'être condamné à se donner la mort par son propre frère. Les rumeurs courant sur son sadisme hors du commun et son sens aigu de la cruauté sont nombreuses, il aurait entre autres massacré des milliers de signes dans une montagne sacrée, et éventré une femme enceinte. Parmi ses frasques, on compte une autre pratique interdite par les lois en vigueur : l'organisation d'un tournoi où les meilleurs du pays s'affrontent à mort. Parmi eux, Gennosuke Fujiki et Seigen Irako, deux ennemis jurés pour 'obscures raisons, vont s'affronter lors du premier duel...
Ainsi commence Shigurui, manga à succès de Takayuki Yamaguchi, inspiré de l'oeuvre de Norio Nanjo. La couverture ne laisse aucun doute quant au contenu, les premières pages le confirment : nous voici face à un récit qui ne fera pas dans la dentelle. Une ambiance résolument malsaine, étouffante, sanglante, est instaurée dès le départ, grâce au coup de crayon impeccable du dessinateur, dont la précision et le souci du détail met parfaitement en valeur la notion de cruauté, qui sera au coeur de l'oeuvre : personnage mutilés, violence aucunement cachées, personnages sournois et torturés... Ce seront là quelques-unes des principales caractéristiques d'une série qui proposera un travail esthétique de la cruauté ausis fascinant que macabre.
Quant au scénario, il n'en est pour l'instant qu'à ses premier jets, ce tome 1 nous invitant à suivre le passé commun de Gennosuke et Seigen autour d'événements expliquant les ambitions de chacun et les souffrances physiques qui ton fait d'eux ce qu'ils sont désormais. Le ton adopté est méticuleux, contribue grandement à immerger le lecteur dans un univers ô combien sale.
Les bases sont donc bien posées, l'ambiance est déjà là, la lecture est un régal pour tout amateur du genre, en attendant de voir ce que nous réserve la suite.