Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 20 Janvier 2012
« Une fille qui sait où elle va, ou qui est simplement un peu différente… ça ne plaît guère aux hommes, tu sais… »
Après presque deux ans d’attente, nous voilà enfin de nouveau face à un nouveau volume de Shibuya Love Hotel. Pour ce quatrième volet, Mari Okazaki décide d’allonger ses histoires, pour finir par garder la même héroïne jusque la fin. Celle-ci n’est plus le personnage principal dans les dernières pages, mais domine assez le tome pour être qualifiée de tel. Les dessins, toujours aussi riches en détails et ornements envahissants, enivrent les pages d’une ambiance onirique, qui tend à rendre la lecture moins ancrée dans la réalité, mais au contraire, à la sortir de quotidiens terre à terre dont l’auteure nous fait part.
Mari Okazaki utilise plusieurs figures de femmes, toutes très différentes les unes des autres. Dotées de qualités qui leurs sont propres, elles s’envient les unes les autres pour ce qu’elles n’ont pas, ou plutôt, pour ce qu’elles pensent ne pas avoir. La jalousie est un élément au cœur des relations féminines, c’est ce par quoi commence l’auteure. Mais heureusement, elle parvient très vite à dépasser cette banalité pour laisser ses femmes s’épanouir à leur façon, avec toute la joie, la complicité et l’amour dont elles peuvent faire preuve.
L’optimisme dégagé par Mari Okazaki dans ce quatrième volume est une bouffée d’air frais. L’on peut être réfractaire au fait de lire une série qui comporte des histoires indépendantes les unes des autres, pour de multiples raisons. Néanmoins, l’atmosphère dégagée par les dessins et l’écriture de la mangaka nous pousse à aimer son œuvre et à y adhérer. Les femmes y sont belles mais sans prétention, elles tendent à s’épanouir et à voir leurs pensées évoluer au fil des pages. Et enfin, Mari Okazaki sait utiliser des sujets très simples, pour les remettre au goût du jour et leur donner une saveur différente.