Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 03 Novembre 2025

La situation est devenue urgente depuis que Watari a été piquée pas un moustique-Shibata: si Satô veut espérer la sauver avant qu'elle ne meure d'ici quelques heures, il lui faut à tout prix aller à la rencontre de son vieil ami Hajime Shibata et l'éliminer... mais évidemment, l'antagoniste de Shibatarian (le film aussi bien que le manga) a tout prévu, et il faudra forcément en découdre avec toute l'armée des Shibata avant d'atteindre celui qui est à l'origine de tout. Et quand bien même les Shibata seraient un million, seraient de toutes les formes et continueraient de se multiplier, Satô semble d'ores et déjà avoir en tête une stratégie bien précise...

Alors, Satô deviendra-t-il à la fois le héros voué à sauver le monde, et le héros voulu par Hajime Shibata pour mettre enfin le point final rêvé à Shibatarian ? La réponse, évidemment, se dessinera au fil de ce trépident dernier volume, où Katsuya Iwamuro mène très bien les choses, comme on pouvait l'espérer. Dans un premier temps, l'auteur ne manque pas de nous prendre à nouveau au dépourvu, dès lors que toute une armée de Satô vient faire face aux Shibata, de façon d'abord a priori inexplicable, avant que n'arrive une explication que l'on vous laisse savourer. Et il ne s'agit là que de la première étape du plan devant l'amener jusqu'à Hajime Shibata, au fil de pages où l'auteur enchaîne comme souvent les événements hors-du-commun, nous sortant de notre zone de confort et ponctués de bonnes petites idées graphiques.

Mais à l'heure où la population a de plus en plus les yeux rivés sur celui qui devient leur héros, que peut bien ressentir Satô lui-même ? Loin de se voir comme tel, notre protagoniste semble surtout continuer de se considérer avant tout comme un fan de films, un passionné de cinéma, et c'est bien cet amour pour le septième art qui va guider ses pas et faire tout le sel de la dernière ligne droite. Le mangaka ne manque effectivement aucune occasion de crier son amour pour le cinéma, et cela se ressent encore à de nombreuses reprises dans ce dernier tome. Ici, les références et petites anecdotes sur des films pullulent, aussi bien dans les textes que dans les dessins. Là, notamment à travers l'armée de Satô, Iwamuro met en valeur tout ce que les films peuvent nous apporter. Et au bout du compte, les fameuses retrouvailles tant attendues entre Hajime Satô et Hajime Shibata, loin de tourner à une querelle digne d'un film de super-héros, prennent avant tout la forme plus intime de confession un brin nostalgique entre deux amis et deux passionnés de cinéma qui, ensemble, pourront peut-être enfin concevoir la meilleure des fins pour Shibatarian.

"Mon histoire ne pouvait pas connaître meilleure fin que celle-ci."

Il y a de quoi ressortir pleinement satisfait de la lecture de cet ultime opus de Shibatarian, plus encore au vu du dernier chapitre épilogue qui, soigneusement, referme les choses en soulignant bien les évolutions connues par les personnages depuis le début. Si vous cherchez un bon manga horrifique où l'auteur va vraiment au bout de son délire en plus d'offrir un joli cri d'amour envers le cinéma, et si vous n'avez pas peur d'être régulièrement sortis de votre zone de confort au vu du côté assez imprévisible du récit, ne passez pas à côté de Shibatarian.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16.5 20
Note de la rédaction