Shibatarian Vol.3 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 15 Octobre 2025

Est-il déjà trop tard pour sauver Satô ? Emmené sur le toit, notre héros semble aux portes de la mort face à Shibata... mais même si l'espoir de le retrouver vivant paraît mince, Watari ne compte aucunement renoncer à sauver celui qu'elle aime plus que tout ! Epaulée par Yosshi, l'adolescente blonde qui a vu son grand frère adoré mourir, elle doit d'abord échapper aux griffes de la mère de Shibata en personne, professeure emprunte de folie, et au sinistre volatile à tête de Shibata qui l'accompagne...

Il ne s'agit là que de la première épreuve attendant les deux jeunes filles dans ce troisième volume. Et si le suspense quant à la survie ou non de Satô n'est forcément pas si surprenant que ça, parallèlement à ce rebondissement Katsuya Iwamuro a toujours pour lui cette faculté à nous plonger dans un récit résolument imprévisible, qui nous sort volontiers de notre zone de confort pour mieux nous déstabiliser... et franchement, que peut-on demander de mieux dans le cadre d'un récit horrifique ?

Pour ça, on peut bien sûr compter, en premier lieu, sur tout ce qu'implique la nature-même de Shibata, garçon insaisissable, aux ambitions funestes, capable de se multiplier, de transformer les autres êtres vivants en Shibata pour offrir toujours plus de dangers face auxquels il est généralement difficile de savoir à quoi s'attendre. Et visuellement, les designs naturellement déroutants des différents Shibata, les jeux très présents sur les fonds noirs/l'obscurité, ou encore certaines idées de découpage des planches, sont toujours aussi efficaces pour malmener à la fois les personnages et le lectorat.

Et l'auteur a beau, il faut bien l'avouer, balancer parfois un peu à la va-vite ses avancées scénaristiques, principalement quand les personnages comprennent un peu rapidement (comme si ça avait poppé d'un coup d'un seul dans leur esprit) certaines choses sur Shibata et ses points faibles, le fait est que tout ce qui en découle derrière reste intéressant et addictif, que ce soit les révélations sur les origines et le passé véritables de l'iconique antagoniste de l'oeuvre, les développements sur Yosshi (que fera-t-elle en apprenant les circonstances de la mort de son frère, qui ont de quoi la déstabiliser psychologiquement ? ) et sur Watari (qui vole largement la vedette à Satô dans ce tome tant elle est prête à tout pour lui, et dont on découvre rapidement mais avec attachement une facette du passé), et la symbolique que continue d'avoir le film que veut faire Shibata avec, en toile de fond, ce qu'il faut de nouvelles références cinématographiques parfois assez pointues.

Bref, malgré quelques vagues facilités d'écriture, Shibatarian a toujours de quoi nous happer. L'auteur exploite à fond son concept, livre un récit d'horreur généreux et bourré d'idées... Difficile de ne pas se laisser avoir !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction