Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 12 Mai 2025
Réapparu dans la vie de Hajime Satô cinq années après sa disparition, Hajime Shibata a entamé son sinistre et improbable scénario, semant la mort partout où il passe. Dans ce contexte où la folie et l'imprévisible sont partout, tout le monde semble devenir Shibata... y compris Michika Watari, la fille la plus précieuse de la vie de Satô.
Complètement dingue, bourrée de petite trouvailles visuelles, et ne cessant de nous sortir de notre zone de confort comme devrait le faire tout bon récit d'horreur, le premier tome de Shibatarian s'achevait sur cette scène-choc voyant Watari devenir à son tour Shibata. Alors, Satô a-t-il encore la moindre chance de la sauver, lui qui avait promis de se sortir de là avec elle ? La réponse arrive dès les premières pages et, si elle ne surprend pas spécialement, permet en revanche d'amener des débuts d'éclaircissements sur la manière ont Shibata semble s'y prendre pour donner son apparence aux autres. Et éclaircir des choses sur Shibata, c'est précisément que que Satô compte désormais faire, dans l'espoir de mieux le retrouver et, peut-être, l'arrêter dans son projet de scénario dont il est censé être l'élément final.
L'objectif de Satô de retrouver le vrai Shibata, si tant est que ce soit possible, est donc désormais bien fixé, en donnant un but clair au personnage principal de l'oeuvre. Mais il va de soi que ce but, amenant notamment le jeune homme vers des retrouvailles, de nouvelles rencontres surprenantes (coucou Ken/Guizmo) et des péripéties où il veut notamment s'infiltrer chez Shibata pour rencontrer sa mère, va encore être parsemé de certaines péripéties dangereuses et, souvent insondables. Car même si l'auteur continue de distiller certaines informations sur Shibata (mais tout ce qu'il découvre est-il vrai ?), ce qui frappe toujours autant est l'agencement de rebondissements qui apparaissent insaisissables, comme pour mieux nous perdre dans la folie du récit. Ainsi, Sato n'est sans doute pas encore au bout de ses surprises, et le lecteur non plus. Il semble assez impossible de savoir où le mangaka compte mener son héros et son lectorat par la même occasion, et c'est bien ce qui rend son histoire horrifique si stimulante. Ca, ainsi que ses références cinématographiques bien placées, et son bon travail graphique qui joue certes souvent sur les mêmes éléments que dans le tome 1 mais avec suffisamment de renouvellement.
Notons toutefois que, histoire de nous laisser sur un certain suspense au bon moment, l'histoire de Shibatarian s'achève après seulement 130 pages ici, pour ensuite laisser place à une histoire courte de 67 pages qui, bien loin de l'univers de Shibata, de Satô et des autres, possède elle aussi sa part d'étrangeté et de rebondissements étonnants. Intitulé "Ensorcelé", ce récit n'est donc pas du tout déplaisant à suivre, même si le fait de voir l'histoire principale fortement écourtée dans ce tome pourra frustrer un peu.