Shark Panic Vol.1 - Actualité manga
Shark Panic Vol.1 - Manga

Shark Panic Vol.1 : Critiques

Sangeki kaîki - Shark Panic

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Août 2022

Depuis 2015, Tsukasa Saimura est un mangaka que nous avons l'habitude de voir dans nos librairies, aux éditions Glénat d'habitude. La découverte a eu lieu avec Crueler Than Dead dont il est scénariste, avant qu'on le retrouve sur Igai qu'il a géré de A à Z, puis sur The Devil of the Gods qui lui permet de redevenir scénariste, son compère de Crueler Than Dead qu'est Kôzô Takahashi s'occupant de nouveau du dessin. Un artiste très présent chez nous donc, mais dont les récits ne restent malheureusement pas dans les mémoires. Alors, il peut paraître étonnant qu'Omaké Manga ait jeté son dévolu sur l'auteur pour son manga d'horreur estival.

En 2020, c'est aux éditions Nihon Bungeisha que Tsukasa Saimura lance Sangeki Kaiiki – Shark Panic, un titre au pitch simple mais séduisant d'un requin mangeur d'hommes. Le titre ne durera pas et s'achèvera la même année, avec son deuxième tome. Manque de succès à sa parution ? Possible, tout en sachant qu'un tel concept n'appelait pas à une série longue, ce que les éléments scénaristiques de cette première moitié d’œuvre nous confirmera.
Chez nous, c'est donc le 30 juin, en guise d'ouverture de l'été, qu'Omaké a proposé le premier tome dans son catalogue. Le second nous parviendra le 25 août, preuve que l'éditeur souhaitait offrir à son lectorat une série courte et horrifique pour marquer la période de longues vacances.

Voilà dix années que Kaito et ses amis de lycée ne s'étaient pas tous réunis. Séparés après avoir été diplômés, tous ont ensuite été occupés par leurs études supérieures ou petits boulots respectifs. Mais les retrouvailles ont lieu, et en grandes pompes : Sur le petit bateau de l'un d'entre eux, tous s'apprêtent à vivre un petit moment de croisière modeste en mer de la plage Senjô. Ryuzo, l'instigateur de la journée, raconte alors l'exploit de son grand-père qui, autrefois, fut venu à bout d'un requin qui terrifiait ces eaux. Mais comme de malchance, le destin semble se répéter quand un squale affamé s'attaque au petit groupe d'amis...

Le plot de départ de Shark Panic sent aussi bon que le film de série B souhaitant jouer sur les codes de l'histoire de monstre marin, un genre que Steven Spielberg rendit légendaire avec son inégalable « Les Dents de la Mer ». Et forcément, l'hommage ne tarde pas à avoir lieu dans ce premier volume, notamment sa scène d'intro qui reprend l'écho de se couple insouciant se baignant, avant de servir d'en-cas à un requin qui cherchait son repas.

Il faut garder en tête ce rapport entre le titre et la série B si on veut apprécier un minimum la lecture. Car avec cette première aventure, celle d'un groupe de jeunes adultes devant survivre à un squale vorace, l'intrigue ne vole pas bien haut. Là où Spielberg développait certains sujets à travers son film, par une réalisation subtile et des personnages souvent nuancés, Tsukasa Saimura va droit au but avec une panoplie de personnages très archétypés, et pour lesquels nous ne développons que peu (voire pas du tout) d'empathie. Pris avec du recul, l'ensemble peut même s'avérer drôle : L'auteur cherche parfois à établir des connexions humaines remontant aux années lycée des protagonistes, mais le tout est bien trop rapide et superficiel pour aboutir à une réelle profondeur narrative.

Mais du côté du requin, ça donne quoi ? Quand bien même on s'attend au minimum du côté de l'écriture, on pouvait espérer être satisfait du divertissement sanglant par ces jeunes gens finissant boulottés à tour de rôle par le squale. De ce côté, le résultat est plutôt en demi-teinte. Si certaines planches sont particulièrement efficace dans la représentation du requin déchiqueteur, quelques limites s'imposent ci et là, surtout en ce qui concerne le découpage. N'espérez pas comprendre comment l'un des personnages finit dans la mâchoire du prédateur, la mise en dessin de Tsukasa Saimura ne le permettant juste pas. On se rassurera au point sur un élément : Le climax de cette première aventure évite de repomper Les Dents de la Mer, et joue l'hommage à un autre code classique des productions horrifiques, preuve que le sous-genre de fiction inspire sans cesse le mangaka.

Au final, la lecture de ce premier tome de Shark Panic aura un effet uniquement chez un lecteur qui ne demande rien d'autre qu'une histoire de requin qui mange des gens. Sur un scénario minimaliste, des personnages clichés et une narration qui jongle entre les bonnes idées et les maladresses, la courte série de squale de Tsukasa Saimura s'offre un départ mitigé. Mais les friands de séries B à base de monstres tueurs et carnivores y trouveront peut-être leur compte. Tout comme peut l'être un nanar, Shark Panic s'imposera possiblement comme le type de divertissement à savourer avec une bière à la main.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs