Shame Princess - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 03 Avril 2019

Le catalogue X des éditions Hot Manga continue tranquillement de s'enrichir, et accueille notamment dans cette première partie d'année 2019 Shame Princess. De son nom original Chijokuhime, ce recueil d'histoires courtes est paru au japon en 2014 aux éditions Kaiôsha, et il s'agit a priori, à ce jour, du premier et du seul livre professionnel d'un auteur nommé Utata.

Un garçon forçant un peu la main à sa petite amie pour qu'elle accepte de faire des choses cochonnes sous les appareils des membres du club de photographie, un autre qui croit reconnaître une camarade de classe sur l'affiche d'un club d'hôtesses et qui commence alors à fantasmer beaucoup trop sur elle, l'amie d'enfance d'un autre encore qui décide de l'entraîner au sexe pour le jour où il aura une petite amie, 8 étudiants garçons et filles qui partent ensemble pour un voyage qui va peu à peu prendre des allures de partouze, un garçon se retrouvant soi-disant enfermé dans les toilettes avec la fille qui lui plaît, une cohabitation avec une extraterrestre dont le comportement est plutôt changeant... Tel est le contenu des 6 histoires de ce livre, dont une est en trois chapitres, et une autre encore en deux chapitres (en réalité plutôt indépendants). Et ce qu'il faut constater d'emblée est l'envie de l'auteur de proposer des récits assez variés, voire comportant quelques petits originalités, comme celle avec la fille extraterrestre. La première histoire dans le club de photographie aurait également pu être intéressante, de par la vision d'une héroïne qui se découvre une certaine excitation en étant observée en plein acte... mais on dit bien "aurait", car une fois passé les pitchs de base parfois un peu originaux, Utata les exploite malheureusement assez peu, surtout dans le cas de l'extraterrestre qui aurait pu se démarquer beaucoup plus. Et dans l'ensemble, malgré leur variété sur le papier les récits tombent tout compte fait très rapidement dans une certaine banalité, où ça baise vite fait, sans réel travail sur l'ambiance.

Restent des moments coquins pas déplaisants à parcourir, parce que l'auteur montre globalement un trait assez doux et parfois frais, où certains expressions faciales sont assez communicatives, et où le physique souvent un peu frêle des demoiselles ne manque pas de charme parfois. Et cela, alors que le trait d'Utata regorge pourtant de nombreuses inégalités, que ce soit dans les visages, ou surtout dans les anatomies parfois très, très changeantes, avec par exemple des héroïnes qui semblent parfois être bien pourvues par la nature avant de finalement se retrouver avec des seins beaucoup plus petits la page suivante. Le mangaka a lui-même conscience de ses inégalités graphiques, qui viennent peut-être parfois du fait qu'il a retravaillé des planches pour la publication en tome broché. On regrettera également l'étrangeté de voir certains passages non-censurés, et d'autres ponctués de certaines censures (pas de mosaïques, mais des blancs). Reste que dans l'ensemble, malgré ses limites techniques, Utata a à coeur d'offrir des angles de vue assez variés et des héroïnes qui, pour certaines, on vraiment leur charme.

Au final, Shame Princess est un recueil très maladroit, mais offrant quelques sympathiques moments de charme malgré les limties techniques de l'auteur et sa tendance à ne pas exploiter vraiment ses bonnes idées.

On notera que pour l'édition française, Hot Manga a préféré supprimer une des histoires du recueil, qui mettait en scène une fille apparemment très jeune... une décision on ne peut plus logique. A part ça, l'édition française souffre de tournures de phrases parfois répétitives et inutilement crues (ce qui colle franchement mal aux récits parfois), et de plusieurs fautes (dès la première page de la première histoire). Mais comme souvent dans les hentai, les textes ne sont pas ce à quoi on fait le plus attention, et heureusement côté papier et impression c'est très correct. La première page en couleur est aussi un petit plus toujours agréable.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
11.5 20
Note de la rédaction