Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 19 Juillet 2022
Après avoir libéré l'âme de Death Zero, Hana revient grâce à l'intervention de Sati. La leader des Gandhara est de retour, mais cette dernière ne s'est pas rangée du côté de Hao... Les difficultés ne cessent de s'accentuer quand l'équipe Yavis fait appel à de nouveaux alliés et que des esprits de classe divine entrent dans la bataille...
Le tome précédent a conclu un arc lancé vers la fin de Shaman King Flowers, un segment qui servait à la fois de quête initiatique pour Hana tout en permettant à l'auteur de développer tout un discours sur la guerre (ce qui reste cohérent avec les messages véhiculés depuis la saga Shaman King depuis ses débuts). Alors, on attendait fortement un retour au récit principal, tout en ayant à l'esprit que Hiroyuki Takei pouvait très bien nous prendre de nouveau au dépourvu, l'artiste aimant n'en faire qu'à sa tête.
Hana étant de retour parmi les vivants, son équipe peut se préparer pour la Flower of Maize dont le lancement semble imminent. Alors, le mangaka dresse davantage un focus sur des figures secondaires, notamment Tamao, tout en réintroduisant un personnage clé de la série principale : Sati, cheffe des Gandhara. La grande surprise, c'est que Takei va encore plus loin en choisissant de réinterpréter sa toute première série via ce nouvel arc narratif nommé Daibutsu Zone. Il faut alors garder à l'esprit le caractère neuf de cette histoire, les canons de Shaman King et du Butsu Zone originel ne se mélangeant pas.
Fidèle à lui-même, l'auteur en profite pour exploiter sa compétition actuelle avec plusieurs dérives mais aussi divers développements de personnages, pour un tout assez dense et bien qualibré au niveau du rythme, mais qui demande un certain investissement de notre part. Car beaucoup de personnages apparaissent, des figures déjà connues du lectorat nippon d'époque mais encore inédites pour nous, puisqu'elles sont issues du spin-off Red Crimson qui se déroulait en parallèle de « Flowers ». Dès lors, il semble certain que certains point seront plus clair pour nous quand nous aurons dégusté le dérivé signé Jet Kusamura. Mais en attendant, l'ensemble garde une certaine complexité et un petit côté fouillis auquel on s'est aujourd'hui habitué.
Malgré ça, les enjeux restent assez clairs car bien définis, et nous sentons que nous sommes dans une phase de transition permettant aux Gandhara et aux fameux Butsu Zone de trouver leur place dans cette suite de Shaman King. Et on apprécie tout autant le plaisir que s'offre Takei en utilisant des figures de la pop-culture pour garnir son récit, de Machete jusqu'à certains engins de Gundam repris à sa sauce. L'orientation mecha de la série reste très présente, un amour qu'on ne pourrait retirer à l'artiste aujourd'hui.
Véritable terrain d'expérimentation et de satisfaction pour l'auteur, The Super Star reste fidèle à lui même avec un début de nouvel arc qui ne manque pas de panache, entre développements et questionnements supplémentaires. C'est complexe, avec quelques mécaniques inventées à l'occasion qui mériteront quelques approfondissements à l'avenir, mais la lecture demeure toujours aussi saisissante pour peu qu'on accepte le contrat, celui d'une suite dans laquelle l'auteur se lâche, sans aucune bride. Et c'est justement ce qui rend cette séquelle intéressante, cette dernière ne tombant pas dans la redite.