Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 13 Août 2024
La guerre entre l'empire de Kuchihito et la Fédération Impériale de Kohto était inévitable, et elle fait désormais rage en semant le chaos, tout en permettant petit à petit à Mahina de se rapprocher de son propre objectif: toujours épaulée par le mystérieux, intrigant et impitoyable Douan, la reine de Zalam est bien décidé à prendre sa revanche sur Kohto et à restaurer son autorité pour faire renaître son pays. Mais dans l'ombre des deux puissants camps se joue aussi l'avenir du modeste royaume de Keiju: que va devenir la cité mouvante, cible de bien des convoitises au vu de ses ressources uniques liées aux hakukai ?
L'heure est venue pour Shadow of the Ring de tirer sa révérence avec ce dernier volume de plus de 240 pages.Etaprès un troisième tome qui a suffisamment su faire monter la tension,les enjeux et donc les attentes, ici Kaiju Nakagawa parvient plutôt bien à rester sur la même intensité. Sur le plan du pur conflit, même si l'auteur garde des lacunes dans les mouvements un peu rigides des personnages et dans la lisibilité des affrontements (certains hakukai n'aidant pas à cerner facilement qui est qui), il sait très facilement entretenir ses enjeux et jouer sur les rapports de force,au fil de batailles pouvant tourner en faveur d'un camp ou l'autre. Qui plus est,le mangaka n'épargne rien en terme de brutalité graphique, mettant ainsi en image une guerre véritablement sanglante, impitoyable et sale.
Dans tout ceci, Nakagawa a aussi le mérite de parvenir à donner un certain rôle à chaque personnage de son histoire, à commencer par celles et ceux qui avaient depuis toujours des ambitions bien précises. Et en allant jusqu'à faire disparaître de façon implacable certains personnages importants, l'auteur ne choisit pas la facilité puisque les choses se terminent de façon non-idéalisée et nuancée, ne serait-ce qu'à travers certains dommages collatéraux du conflit et, surtout, la place donnée à Kamalu en tant que jouet d'enjeux plus amples.
Finalement, au bout de ce récit qui était en train de devenir de plus en plus prenant, il reste deux frustrations. Tout d'abord,le côté très expéditifs voire un peu insuffisant de certaines révélations longtemps attendues, en tête celles sur Douan, sur son identité et sur ses motivations qui sont rushées. Puis, surtout, le sentiment qu'une fois la dernière page tournée nous n'avons pas vraiment une fin d'oeuvre mais plutôt une fin d'arc, tant pas mal de choses restent ouvertes, et tant il restait de possibilités à aborder.
Il faudra donc passer outre ces limites pour profiter d'un récit pourtant garni de bonnes idées, avec son univers intéressant et bien pensé qui,dans l'ensemble, a su se faire de plus en plus intéressant dans la deuxième moitié de la série.