Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 12 Février 2018
Suite au marché proposé par Ferid, qui ressemblait plutôt à un chantage, Yû, Mika et leur bande l'accompagnent dans le but de sauver Kululu Tepes, la troisième génitrice, et apprennent que Glenn serait responsable du déclin de l’humanité. Les origines du Séraphin de la Fin deviennent donc claires, pour autant la bande reste vigilante durant leur voyage avec Ferid et Crawley. De son côté, Kululu, prisonnière, voit un mystérieux individu apparaître devant elle...
Selon l'auteur, Takaya Kagami, Seraph of the End entre au cœur de son histoire, après de nombreux tomes de mise en place et de plantation des différentes pistes narratives. Une chose qui se ressentait depuis deux tomes déjà puisque les rebondissements du scénario ont amené pas mal de révélations, révélations qui ont de nouveau lieu d'une certaine manière... mais amenées maladroitement. Alors, dans la première partie du volume, il est l'heure d'un petit bilan des informations autour du Séraphin de la Fin, au milieu de blagues pas bien finaudes sur le pipi et le caca (dédramatisant alors un peu trop la tension de la situation), où la fine équipe déduit sans trop de mal ce qui relie tous les événements qui se sont déroulés sous leurs yeux. « Tout ça tient la route », rétorque Mika... On aimerait être aussi convaincus que lui, mais difficiles de réellement croire à l'intrigue quand toutes les informations nous sont sorties de cette manière, un défaut d'écriture de Takaya Kagami qui persiste.
Pourtant, la suite du volume fait assez bien passé ce goût amer, puisque les péripéties s'intéressent à un pan totalement inédit de l'histoire : les mystères se cachant derrière la société des vampires. Jusqu'ici, le camp adverse était montré comme un ennemi, malgré quelques tentatives d'apporter de l’ambiguïté chez certains vampires (comme Kululu qui n'est finalement jamais apparue comme une véritable méchante). L'ensemble de la suite du tome s'oriente vers cette intention : pas mal d'informations sur les origines de quelques vampires phares du récit sont données, les concepts entourant cette race, réinventée par le scénariste, sont expliqués pour être reliés à d'autres pistes importantes de l'univers, et un enjeu autour des buveurs de sang est même créé. Un beau programme donc, et s’il faudra s'attarder pour la lecture pour digérer les très nombreuses informations, le tout a le mérite d'être prenant en plus de nuancer énormément certains personnages, Ferid le premier. L'adversaire devient même l'élément le plus intéressant du volume tant il est désormais moins monotone.
Pour tout ça, ce treizième tome divertit sans grand mal. Il est toujours assez difficile de voir où l'histoire veut nous mener, donnant à la série un côté brouillon tout en la rendant imprévisible. Et pour le coup, on accepte sans mal cette redirection de l'intrigue, ne serait-ce pour tous ces développements scénaristiques intéressants. Reste que tout n'est pas sans défaut : l'absence de tension, particulièrement marquée par la passivité de Yû et de sa bande, empêche de totalement croire au danger que représente les nouveaux personnages qui leur font face. Un peu dommage, mais on notera quand même l'amélioration sur le ton global de la série, ne serait-ce parce que Takaya Kagami nous épargne désormais les discours mièvres sur l'amitié. Ou du moins, il les minimise grandement, et il faut avouer que ça fait un bien fou.
La marge de progression de Seraph of the End est donc toujours importante, mais l'envie de lire la suite est beaucoup plus présente.