Sensual strangers - Actualité manga

Sensual strangers : Critiques

Ikoku Irokoi Romantan

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 20 Août 2012

Asuka tape fort dans le filon Ayano Yamano, ces temps-ci. Sensual Strangers est le second titre de l’auteur à sortir après Viewfinder. Ce one-shot s’annonce comme étant peu sérieux et pas vraiment basé sur le réalisme des sentiments. Ranmaru est l’héritier d’un fameux clan de yakuza japonais. Pour le bien de la famille, il a accepté d’épouser Kaoru, une fille de yakuza elle aussi. Mais ni l’un ni l’autre ne sont contents de cette alliance, puisqu’ils ne s’aiment pas. Pourtant ils se marient, à bord d’un grand paquebot lors d’une croisière de plaisance en Italie. Mais la nuit de noces ne se passe pas comme prévu, et Ranmaru la passe avec le capitaine du bateau, Al. C’est un passionné du Japon, et il vénère la vision de Ranmaru, appréciant son corps, ses habits décalés en pleine Italie, et son caractère rebelle. Leur première nuit est torride, déconcertante, mais ne dure qu’une nuit à priori. Seulement, le destin est farceur et les fait se retrouver, encore et encore. Al ne compte pas le lâcher, et il le protège comme il peut tout en s’emparant de son corps dès qu’il en a l’occasion.

Ce one-shot est truffé de clichés en tout genre. Le héros qui se fait désirer par tout le monde, se fait enlever pour être vendu en tant que prostitué, se fait droguer à l’aphrodisiaque … Mais l’auteur assume, et finalement c’est ce qui sauve quelque peu la lecture. Celle-ci est simple, pas prise de tête et totalement détendue. On s’amuse gentiment de suivre les situations qui s’enchaînent simplement dans le but de faire copuler nos héros. Dommage que le contexte yakuza ne soit pas plus approfondi, comme dans le récent Kiss Ariki. Cela aurait pu donner un peu plus de relief à l’histoire, et de caractère aux personnages. Parce que là, les sentiments sont très secondaires et ne reflètent pas vraiment de tendresse ou d’émotion. Admettons malgré tout que l’auteur nous propose un bon divertissement, le temps d’un instant, et ce algré les défauts. En fait, on ne les remarque même plus tant le niveau global du manga n’est pas spécialement élevé. L’histoire secondaire et bonus est, de la même manière, assez sympathique et a presque plus de complexité que l’histoire principale. On suit un grand professeur d’université, trop occupé par son travail pour tomber amoureux. Mais pour faire plaisir à sa mère, il s’inscrit dans des agences matrimoniales et rencontre des femmes sans grande conviction, et sans faire d’efforts. Il finit cependant par plus s’intéresser à son conseiller qu’aux femmes qu’on lui suggère. Les choses se font plus lentement, et les sentiments ont davantage de place, un comble pour une histoire bonus !

Au niveau des dessins, comme d’habitude Ayano Yamane s’en sort plutôt bien. Elle nous offre en effet un trait fins, dotés de proportions correctes malgré les classiques statures du uke et du seme, qu’elle reproduit dans chacune de ses histoires. On apprécie pourtant les détails, notamment lors des scènes sexuelles qui sont bien rendues grâce à une réelle maitrise de la morphologie de ses personnages. Autre chose de plaisant, le dynamisme de la mise en page qui se concentre efficacement sur les détails importants. L’auteur joue avec les points de vue pour une compréhension assez fine de ce qu’il se passe, sans même s’attacher aux dialogues. Pour exemple, l’auteur varie les prises de vues, en profitant des plongées ou contre-plongées pour relever un sentiment de puissance ou de soumission. Seule la froideur des visages est alors critiquable, mais cela colle parfaitement à un récit dénué de sentiments réels. L’édition est globalement bonne, sauf peut-être une légère gêne au niveau des nombreuses onomatopées présentes dans le manga : leur traduction mais non adaptation alourdit les pages et donc la lecture.


 


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs