Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 23 Janvier 2012
« Cette fille… n’est pas comme les autres. »
Atsuko Nanba accorde une grande importance aux blessures de chacun. Bien entendu, les tracas de Miku et de Sohei sont au centre du volume, mais on assiste également à ceux de Kiyoka. La jeune femme, très différente des pensionnaires avec qui elle vit, se plaît tout de même à ce quotidien qu’elle préfère d’ailleurs au luxe que peut lui offrir son père. La pension Ikenouchi, chaleureuse, vaut bien mieux que le plus vaste et le plus beau des domaines. La mangaka met une fois de plus en avant la convivialité des simples moments passés tous ensembles, et des repas dans la pension. Le personnage de Kiyoka, une fois de plus, y est intéressant. Il nous semble qu’elle rêve de cette simplicité depuis des années, depuis toujours même, et qu’elle la trouve enfin ici. La mère de Miku serait pour elle comme une seconde mère, dans le sens où elle prend soin de son confort et veille à ce qu’elle ne manque de rien, le tout dans la douceur et le visage rayonnant de ces sourires maternels qui font chaud au cœur. Les autres pensionnaires seraient alors comme des frères et sœurs, sur qui elle peut se reposer, mais aussi, à qui elle propose son aide en cas de coup dur.
Miku nous séduit par sa douceur et sa fragilité. Elle veut lutter contre ses sentiments, mais son cœur est plus fort que sa raison. Malgré cela, Atsuko Nanba est loin de nous dépeindre une héroïne pleurnicharde. Elle la montre combative, et les non dits entre cette dernière et Sohei renforcent l’atmosphère de tension. La jeune fille n’est pas seulement blessée par l’amour qu’elle ressent pour le garçon, mais aussi par toutes sortes de sentiments. Mais elle a déjà été blessée par l’abandon d’un être cher, et elle n’a aucune envie que la situation se répète à nouveau.
Face à Miku, on n’oublie en aucun cas Miyu. La jeune fille se fait discrète, mais ses apparitions ne passent jamais inaperçu. L’auteur nous frustre, en ne nous dévoilant pas les pensées de ce personnage. L’on peut seulement supposer ce qu’elle ressent, de par son comportement et les expressions de son visage.
Ce cinquième volume est une fois de plus un délice. Dès le départ, Atsuko Nanba réussit à nous captiver, à attirer notre attention sans jamais défaillir. Chaque scène est bien orchestrée : les faits et gestes des personnages sont décomposées, leurs expressions de visage ne laissent jamais indifférent. La fraîcheur et la simplicité qui se dégagent de cette série sont sans doute les éléments qui nous retiennent le plus. L’ambiance de la pension, la complicité entre chaque membre, mais aussi, les sujets tabous, les interrogations et les différends sont ces petites choses qui, misent les unes avec les autres, donnent un goût particulier à la série.