Scum's Wish Vol.3 : Critiques

Narumi et Akane forment un couple parfait, et c'est bien la raison du petit jeu entamé par Hanabi et Mugi. Mais lorsque le faux couple croise l'institutrice en compagnie d'un autre jeune homme, le doute se créer chez l'adolescente. Se joue-t-elle de Narumi ? Quelle est la véritable personnalité d'Akane ?
Avec ses deux premiers tomes, Scum's Wish a désormais des bases bien plantées. Et à ce stade, on reste très curieux de voir l'évolution du drame vénéneux de Mengo Yokoyari, ce récit où les rapports sentimentaux et charnels sont aussi complexes que les personnages, perdus dans les méandres de leurs amours respectifs.

Et si la série s'est surtout focalisée sur Hanabi et Mugi, les deux protagonistes, elle élargit cette fois son champ de vision en s'intéressant aux cibles des sentiments des deux concernés. C'est en particulier Akane qui est la tête d'affiche de la première partie de volume, apportant quelques "révélations", et guidant les actions de l'héroïne qui trouvera le réconfort chez une autre figure torturée du récit.

Et si les péripéties de cette suite sont simples à résumer, c'est bien dans la dimension psychologique de ses personnages que la mangaka parvient à nous étonner. Derrière le drame, il y a des figures en conflit avec la notion d'Amour, dont les sentiments ne rentrent pas dans les standards établis par la société. Ainsi, chacun leur tour, les personnages profitent de leurs introspections, de manière à rendre leurs ressentis clairs pour un lecteur qui aura le loisir de comprendre ou de rejeter les concernés, selon ses propres affects. Si le terrain est glissant, presque dangereux par moments, Mengo Yokoyari s'en sort brillamment pour rendre cette mini psychanalyse, notamment par sa manière de traiter les ambiances de manière froide. Si on découvre ses talents de narratrice actuels avec Oshi no Ko, elle mettait déjà la barre haute avec Scum's Wish.

De nouveau, c'est du côté des scènes sulfureuses que la mangaka s'en sort haut la main. Montrer des adolescents dans leurs émois libidineux n'a rien de simple, car il y a une barrière morale à ne pas franchir. L'autrice réussit cet exercice, par une scène clé qui n'en montre ni trop ni trop peu, se manière à ce que le sexe devienne un exutoire pour les protagonistes, quitte à ce qu'ils se perdent davantage dans leurs sentiments, s'accrochant à la moindre lueur d'espoir pour s'extirper de leurs souffrances respectives.

Avec ce troisième tome, Scum's Wish reste donc une lecture particulière, torturée, mais envoutante, douloureuse, mais captivante. Loin d'être affriolante, la série de Mengo Yokoyari régale par sa formule joliment maîtrisée.