Sawako Vol.9 : Critiques

« Je pensais qu’il était pareil à dieu. »

Trop de non dits provoquent des malentendus… Karuho Shiina s’amuse à mener Sawako et Kazehaya en bourriques. Lui, qui semble maîtriser la communication avec son entourage, est ici complètement perdu; elle, toujours combative, n’est pas encore prête à baisser les bras. La mangaka dresse une fois de plus un portrait de personnage féminin fort, malgré l’abondance des larmes on le reconnaîtra ! Mais Sawako reste déterminée à se surpasser, malgré quelques faiblesses. Elle se relève sans cesse de ce qu’elle pense être des défaites, et va de l’avant. Ses amies sont toujours aussi prêtes à lui montrer combien elle compte pour elles, et qu’elle est bien plus qu’une fille bizarre envers qui elles auraient pitié. L’amitié, bien qu’elle soit au second plan, est importante dans ce neuvième volume : car sans ses deux chères amies, Sawako n’aurait probablement pas ouvert les yeux.

Les personnages secondaires ont un vrai rôle à jouer. Ainsi, Pin, qui est là sans cesse pour donner une touche d’humour, aiguille tant bien que mal Sawako et Kazehaya. Sa maladresse nous fait sourire, mais ses bonnes intentions adoucissent ses apparitions brutales et bruyantes. Kurumi, quant à elle, est touchante. On ne pourra pas affirmer qu’elle est un personnage original, car il n’est pas rare de rencontrer des « rivales » de ce genre dans les shôjos. Elle garde la tête haute, s’emporte pour ne pas craquer, et son énervement nous dévoile tout de sa gentillesse.


Décidément, Sawako est un manga doux et subtil, dans lequel les problèmes de cœur des adolescents sont pris au sérieux, mais pas trop tout de même. L’aveuglement de Kazehaya et de Sawako est sans cesse dissipé par leur entourage. Karuho Shiina sait faire durer les choses, sans alourdir sa série. Nous voilà déjà au neuvième volume, et toujours… ne dévoilons pas trop pour ceux qui ne seraient pas arrivés jusqu’ici ! En tout cas, les grandes questions avant le moment ultime, la concrétisation (ou non ?), sont posées. Mais la mangaka prend manifestement son temps ; elle nous invite tout simplement à suivre nos héros patiemment, tout en douceur.