Saturn Return Vol.6 - Manga

Saturn Return Vol.6 : Critiques

Saturn Return

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Septembre 2023

Ritsuko Kaji est redevenue Ritsuko Noda, du moins en apparence. S'étant une nouvelle fois "métamorphosée", l'écrivaine est effectivement rentrée chez Kazufumi, avec qui elle a repris des allures de couple marié, même si tout ceci est factice: pour l'instant ils restent ensemble alors qu'ils n'en ont a priori plus rien à faire l'un(e) de l'autre. C'est depuis la baignoire de la salle de bains, qu'elle quitte peu sauf pour jouer un peu le rôle de la femme au foyer parfaite, que Ritsuko planche sur son nouveau roman. mais à l'heure où celui-ci doit entamer sa prépublication, un étonnant coup du sort vient mettre à mal cette future parution: sur twitter, une inconnue menace de se suicider si le nouveau roman de Ritsuko voit le jour, sous prétexte qu'elle a connu Aoi et qu'elle ne supporte pas de voir son image salie par un roman...

Dès lors, il va sans dire que cette question de suicide d'une twittos va prendre une importance considérable au fil de ce 6e tome: tandis que Koide et son entourage tentent de découvrir qui est cette femme pour remonter jusqu'à elle et comprendre ce qu'elle veut, rapidement le tweet qu'elle a posté fait le buzz, et c'est bien ce qu'elle semble rechercher. Qui est exactement cette Nozomi ? On l'entreverra déjà largement au fil des pages de ce volume qui semble dresser le portrait d'une femme instable depuis longtemps. Et dès lors qu'on s'interroge sur l'origine de cette instabilité, on ne retrouve pas loin la figure du défunt Aoi, garçon dont on semble découvrir ici des facettes plus sombres. Et Ritsuko dans tout ça ? Eh bien, pendant que Koide se décarcasse pour le bien de son roman, l'écrivaine semble elle-même déconnectée, jouant un peu à la femme au foyer "idéale" de manière forcément factice quand on voit l'état de sa relation de couple avec Kazufumi, et étant à nouveau rattrapée par le souvenir de son bébé décédé, drame qui semble l'avoir décidément profondément détruite intérieurement. Elle semble avoir encore changé de personnalité, et l'on se demande facilement quelles évolutions elle connaîtra encore par la suite.

Continuant à merveille de s'immiscer dans les interstices psychologiques de ses personnages (Ritsuko, Aoi, Nozomi), Akane Torikai livre un récit toujours aussi troublant et, surtout, intéressant dans son abord de nombreux aspects sociétaux. Côté rapport de l'artiste à son oeuvre et à son public, on a notamment une réflexion sur ce que peut impliquer le fait de baser son récit sur une personne réelle. Côté portrait de la condition féminine, on retiendra diverses choses plus ou moins prégnantes comme les magazine affichant des femmes sexualisées, la différence d'âge dans les couples, les déséquilibres dans le mariage, ou encore les applis de rencontres et leurs limites. Et de manière plus générale, Torikai pose également le doigt sur les libertés mais aussi les dérives que peut amener un réseau social comme twitter.

"Twitter, c'est vraiment la lie de l'humanité."

A l'exception de quelques coïncidences (Akiba qui déboule au bon moment pour justifier le voyage de Koide à Osaka, Nozomi qui regarde l'écran de télévision pile au bon moment), Torikai reste bien maîtresse de son oeuvre, dont on attendra la suite avec toujours autant d'intérêt.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs