Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 29 Mai 2024
Un arpenteur aux dimensions titanesques est apparu. Pour le vaincre, une opération d'ampleur est mise en place, et c'est au cours de celle-ci que Shinobu fait la rencontre de Ben, un garçon qui a le pouvoir de se téléporter sur de longues distances. Plusieurs fireballs sont ainsi réquisitionnés pour affronter la gigantesque créature céleste...
Les bases de "Sarissa of the Noctulecent Cloud" sont maintenant bien posées. La routine initiale de la série a beau s'être révélée très plaisante, notamment dans sa forme qui rappelle les séries mécha des années 90 et 2000, on pouvait néanmoins se questionner sur l'évolution possible de l'œuvre, notamment parce que celle-ci a atteint les 11 volumes au Japon. Une réponse est proposée avec ce troisième tome, bien plus dense que les deux précédents.
Présenté dans l'opus antérieur, le titanesque arpenteur est l'enjeu d'un premier segment particulièrement riche en intensité. C'est ici que l'on ressent toute la passion de Miki Matsuda et Kome pour les artilleries de combat et les affrontements tactiques, tant la confrontation joue sur les pouvoirs des personnages comme sur les capacités des machines de guerre. Si nous ne sommes pas dans le manga de robot géant, les codes sont bien là, les bipèdes étant simplement remplacés par des avions de combat sophistiqués.
Ce n'est pourtant pas là le cœur de l'ouvrage, celui qui dépaysera possiblement une part du lectorat. La dimension SF de la série est ici pleinement embrassée tandis que le scénario ne se prive pas d'avancées significatives et de révélations. Les origines des arpenteurs commencent à être élucidées, tout comme le rôle qu'occupe la mystérieuse Mum, celle à la tête de l'IOSS qui ne semble pas étrangère à tout ça. Ce sont donc bien des éléments plantés précédemment qui prennent de l'ampleur, bien que le tout reste suffisamment évasif pour que le fin mot de l'histoire soit encore loin, très loin, d'être atteint.
Et au-delà de cette véritable progression d'ordre scénaristique, ce sont aussi les thèmes de la série qui prennent plus de force et de légitimité. En ciblant quelques aspects très précis du scénario, Miki Matsuda n'hésite pas à parler d'enfants soldats, du cercle infernal des conflits, et de discrimination. Il pourra même paraître "amusant" (notez les guillemets) de voir ce dernier sujet évoqué dans une vision de la France par les auteurs, abordant très évasivement le rapport de l'Hexagone à l'immigration, sans pour autant statuer de discours précis à ce sujet. À voir ce que le quatrième tome apportera !
"Sarissa of the Noctulecent Cloud" prend donc une ampleur bienvenue, comme si les deux premiers volets constituaient plus un prologue qu'autre chose. Pour les amateurs de récits de mécha et de SF, on ne boude pas son plaisir, et on attendra la suite avec une grande curiosité !