Goyô Vol.1 - Actualité manga

Goyô Vol.1 : Critiques

Sarai-ya Goyou

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 10 Mars 2009

Nous voilà en présence de Masanosuke Akitsu dit Masa, le ronin qui veut devenir garde du corps personnel pour un grand daimyô et non plus intermittent rejeté par la société. Personnage atypique, ce samouraï solitaire et timide va faire la rencontre - malencontreusement ? - de Yaichi, être sûr de lui, accaparant l'attention et rassurant son entourage par sa présence... Ce dernier ayant temporairement besoin d'un garde du corps, Masa va volontiers l'aider dans sa tâche jusqu'à comprendre les réelles actions du fier Yaichi...
Faisant partie d'une bande : les Goyô ( littéralement "cinq lobes" ), leur marque étant la dépose dans une enveloppe d'une feuille d'érable à cinq lobes ; cette bande constituée par des acteurs plus différents et atypiques les uns que les autres, embarqué par les plans de Yaichi fait pression sur de riches propriétaires ou marchands qui mènent en réalité des plans illégaux ou incorrects envers le peuple, une bande de voyous au grand coeur ? Pas si sûr, chaque membre dévoile à Masa ses réelles ambitions, entre argent, reconnaissance ou tout simplement facilité, Masa ne sait que faire : tel un adolescent en proie au doute, il est incapable de faire la part des choses, entre l'argent rapporté, le labeur quotidien qui l'attend s'il se sépare du clan, la joie d'appartenir à une bande...

Le style graphique dénote complètement des idées préconçues du manga de samouraïs, ici, nul échange de coups sur plusieurs pages ou d'affrontement sur des plaines enneigées stylisées par des tracés et des courbes somptueuses laissant le lecteur se plonger dans le lieu ; chaque représentation de personnages reste incertaine par le tracé utilisé, collant parfaitement à la personnalité du héros que nous suivons, comme s'il nous racontait son journal intime avec des sanglots dans la voie, le trait repris des visages jusqu'à ce que l'auteur juge la narration parallèle au graphisme... l'impression de n'avoir jamais utiliser de gomme reste une prouesse technique pour ce mangaka, hormis quelques cases où les échanges verbaux entre les personnages conduit à une quête d'identité de chaque participant tant les visages sont ressemblants.

Un manga de samouraÏs à part, où un gentil triste et naïf doute de ses choix, un "méchant" gai et chaleureux mène sa bataille en solitaire avec une petite milice. Les deux acteurs principaux diamétralement opposés, aux antipodes de l'humanisme l'un et l'autre, se font face pour mieux se découvrir l'un et l'autre, une quête de soi, qui passe par la réalisation d'actes interdits et foncièrement prohibés pour l'un, et tentant et idéologiquement justes pour l'autre...

Un nouveau souffle sur le style cantonné du samouraï, beaucoup moins réaliste et historien qu'un Hirata, moins cinématographique et splendide qu'un Kozure Okami ( Lone wolf and cub ), mais tellement plus proche d'un être humain qui finalement se veut être un samouraï et non l'inverse... un exercice de style réalisé de manière exemplaire où les inverses se tutoient sans cesse... espérons que cette logique ne suive le talent de ce mangaka - et de son oeuvre - et la réussite en France de Goyô !!


daigoro


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Daigoro
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs