Sanctuary - Edition perfect Vol.2 - Actualité manga
Sanctuary - Edition perfect Vol.2 - Manga

Sanctuary - Edition perfect Vol.2 : Critiques

Sanctuary

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Novembre 2022

Hojo voit les choses en grand. Il envoie Tokai en Chine, de manière à ce que ce dernier prenne le pays à partir d'Okinawa. Pour le yakuza, la fédération Sagara doit s'emparer du Japon ! De son côté, Asami poursuit son ascension politique, tant bien que mal, puisque les vieux briscards au pouvoir cherchent à l'évincer à tout prix. Mais, contre toute attente, c'est la jeunesse qui s'apprête à faire des étincelles dans le milieu. Quant à la commissaire Ishihara, cette dernière s'apprête à découvrir le sombre passé qui lit Hojo à Asami...

L'heure est à la révolte pour les trois personnages centraux, Hojo, Asami et Tokai, chacun étant au centre d'un arc narratif bien précis, trois chemins amenés à se rejoindre en vue de concrétiser le rêve du « Sanctuary » des protagonistes. Des routes parallèles qui ne se ressemblent pas, celle de Tokai jouant dans le pur récit yakuza là où l'intrigue d'Asami s'intéresse à la politique nippone.

La force de ce découpage, c'est sa capacité à renouveler le récit à chaque instant, de manière à le rythmer efficacement. Chaque focus permet de changer d'univers et d'atmosphère, mais aussi de faire basculer les thèmes abordés par la série de Fumimura et Ikegami. C'est peut-être ce point, d'ailleurs, qui pourra en rebuter certains, la dimension politique de l'œuvre n'hésitant pas sur ses idées. De la dénonciation d'un milieu corrompu, constitué de vieux de la vieille préservant leurs intérêts, aux intensions un peu réactionnaires d'Asami, Sanctuary ne fera pas l'unanimité de ce côté-là. Néanmoins, il est toujours possible de voir jusqu'où le message sera porté, car l'œuvre dit des choses intéressantes, pouvant s'appliquer à notre société contemporaine et occidentale.

Reste que l'ensemble est grandement divertissant, et brille d'un casting qui s'étoffe, chapitre après chapitre. Ainsi, Asami voit apparaître des rivaux, des individus de sa génération cherchant eux aussi à renverser l'ordre établi à leur manière. Et dans l'optique yakuza, les parcours de Hojo et Tokai croquent davantage l'univers noir de la série, impliquant un certain nombre de manigances et de retournements de situation qui s'appuient sur le génie du chef mafieux. Certes, on sait maintenant que le héros ne sera guère affecté par des petits coups de truands, mais l'adrénaline fait sans mal son effet.

De tous ces éléments jusqu'aux révélations sur le passé des deux personnages centraux, en passant par la relation ambiguë entre Hojo et la commissaire Ishihara, il y a clairement beaucoup à penser autour de ce deuxième opus de la perfect edition de Sanctuary, extrêmement dense à bien des niveaux. Si certaines optiques peuvent diviser le lectorat, l'œuvre de Sho Fumimura et de Ryoichi Ikegami reste un récit yakuza et politique prenant, et toujours aussi élégant par l'esthétique d'époque du dessinateur (ce malgré quelques instants libidineux assez gratuits, que l'on doit à la morale abjecte de Tokai). On signe donc sans mal pour quatre volumes supplémentaires, tout en se questionnant sur l'aboutissement d'une telle histoire.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15 20
Note de la rédaction