Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 11 Janvier 2013

"Le 7 avril, Shiori Murakami, femme au foyer de Tokyo, fit une overdose de somnifères. Le lendemain, à 11h38 précisément, elle se réveilla et disparut sans même laisser un mot."
C'est en 2012 qu' est revenue Kan Takahama pour la 5eme fois en France avec Sad Girl, dans la collection Ecritures de Casterman. Après des titres qui ont marqué les esprits tels Kinderbook et 2 Expressos, l'auteure nous revient avec une histoire triste mais réaliste, sur le grave sujet de la dépendance aux drogues et aux médicaments qui touchent malheureusement plus de gens qu'on ne le pense...

Sad Girl nous narre l'histoire de Shiori Murakami, jeune femme comme les autres qui souffre cependant des conflits avec son mari alcoolique et qui aimerait stopper sa dépendance aux médicaments. Selon elle, il serait mieux qu'elle parte se réfugier ailleurs, premièrement chez une de ses plus grandes amies. Malheureusement Shiori va se rendre compte de choses qu'elle aurait préféré ne pas savoir et va petit à petit errer, peut être pas à la recherche du bonheur mais plutôt d'un lieu, d'une situation où elle pourrait vivre convenablement...
La beauté du titre va par son réalisme et son ton cru qui amène à réfléchir : comment se sortir d'une quelconque dépendance, et vers qui se pencher pour retrouver la joie de vivre ? Sad Girl nous montre à quel point la vie peut être cruelle par certains moments et que nous sommes loin de vivre dans un monde merveilleux, il est facile de se retrouver dans une situation affreuse sur tous les points.

Notre pauvre Shiori va "subir" sa vie, aussi dérangeante soit-elle, et seule sa dépendance aux médicaments ne peut la sauver qu'elle croit, alors qu'au fond celle-ci ne s'enfonce que petit à petit dans les ténèbres...
Sad Girl en devient presque un titre dérangeant : l'état de Shiori fait peine à voir surtout lorsqu'elle vit des situations normalement affreuses mais son état s'aggravant petit à petit l'empêche de réaliser pleinement sa descente en enfer. Un titre très mature donc à ne pas mettre entre toutes les mains, celui-ci pourra également toucher les gens ayant été victime d'une quelconque dépendance.

Pour l'occasion, ce titre a été réalisé dans le sens de lecture occidental, Kan Takahama ayant choisi de privilégier ses lecteurs francophones. Le travail est de qualité, tout comme la mise en page sur grand format permettant de mettre en valeur le bon trait de l'auteure, collant parfaitement à l'ambiance du titre. L'auteur nous confirme encore une fois son talent et nous avons déjà hâte de le retrouver dans un nouveau titre !

Pour finir, Casterman a encore une fois fait du bon boulot pour la qualité du manga, le papier est bien épais, la traduction est bonne bref tout y est. Notons peut être le prix du livre un petit peu cher pour 100 pages en noir et blanc, mais bon...
Sad Girl est donc un très bon one-shot qui dépeint le portrait d'une femme qui pourrait très bien exister, Kan Takahama nous confirme son talent et le fait qu'elle reste une auteure à suivre de près !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs