Runway of lovers Vol.1 - Actualité manga

Runway of lovers Vol.1 : Critiques

Runway no koibito

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 03 Septembre 2013

Critique 1


En ce mois de mai, la collection shôjo des éditions Soleil accueille une nouvelle auteure : Yuka Shibano. Plus habituée aux histoires lycéennes, la mangaka met en scène pour la première fois de jeunes adultes dans Runway of Flowers, courte série en trois volumes adaptée d'un roman de Wataru Tanaka, et qui nous offre une histoire d'amitié et de rivalité professionnelle et amoureuse sur fond de mode.

Yui, tout juste la vingtaine, est une jeune top model devenue extrêmement populaire au Japon depuis ses débuts à l'époque du lycée. Pour réaliser le rêve de gloire internationale de sa mère, ancienne mannequin qui a sacrifié sa carrière quand elle l'a mise au monde et qui est aujourd'hui sa manager, la jeune femme est prête à tous les sacrifices, quitte à s'entraîner durement sans relâche... et à mettre de côté sa relation avec Katsuki, beau et célèbre photographe avec lequel elle était depuis le lycée, et qu'elle aime pourtant toujours.
Professionnellement, tout lui réussit : sa popularité ne cesse d'augmenter, si bien que son rêve d'aller travailler à Paris est sur le point de se réaliser. Pourtant, sa vie va être bouleversée avec l'apparition d'Aki, jeune fille venue de loin pour devenir elle aussi mannequin...

Sur fond de mode, Runway of Lovers nous propose de suivre le parcours de Yui, amenée à évoluer à partir du moment où Aki débarque dans sa vie. On commence d'abord par découvrir une héroïne plutôt intéressante, la mangaka s'attachant à dépeindre sa mentalité au sein d'un milieu peu évident, où la jeune femme doit se montrer prête à divers sacrifices pour y arriver. On découvre donc en Yui une battante, qui s'entraîne durement tous les jours, quitte à délaisser tout le reste, y compris ses sentiments pour Katsuki. Une mentalité de compétitrice que l'on cerne bien, et qui trouve son origine dans la volonté de réaliser le rêve d'une mère qui a sacrifié sa propre carrière pour la mettre au monde... Mais est-ce seulement ce que la mère de Yui souhaite pour sa fille ? Le doute est là, encore plus quand la mère de Yui impose à sa fille une nouvelle colocatrice, la dénommée Aki, son exact opposé. Très joviale, toujours de bonne humeur, en apparence insouciante et un peu stupide, Aki se présente comme une jeune femme sympathique, dont le caractère au premier abord idiot va dans un premier temps considérablement irriter notre héroïne. Pourtant, au fur et à mesure, Yui va découvrir les qualités d'Aki : une sincérité à toute épreuve, bien loin des autres amitiés qui entourent Yui, amitiés factices, dues à la popularité de la jeune femme, qui sans qu'elle s'en rende vraiment compte l'enfoncent toujours plus dans la solitude. La sincérité et l'absence d'arrière-pensées d'Aki finiront par toucher Yui, qui redécouvrira alors le sens des mots "amitié" et "relation", et finira par se rendre compte des sacrifices idiots qu'elle a fait et qui l'ont encore plus enfoncée dans la solitude, à commencer par sa séparation d'avec Katsuki, qu'elle commence sincèrement à regretter.

Mais l'amitié appelle la rivalité, et au fil des pages, Yui découvre d'autres qualités chez Aki : sous ses airs insouciants, la mannequin débutante ne lésine pas sur les efforts pour progresser, quitte à marcher longuement en talons sous la pluie, à se faire mal aux pieds... et ses progrès, fulgurants, sont les témoins d'un talent inné qui pourrait bientôt surpasser ceux de notre héroïne. D'autant qu'au moment même où Yui se rend compte de ce qu'elle a perdu en quittant Katsuki, elle pourrait découvrir en Aki une rivale amoureuse en plus de la rivale professionnelle...

Telles sont la mise en place et les interrogations de Runway of Flowers dans ce premier tome. La mangaka met bien en place les choses, nous fait bien comprendre la mentalité de Yui, ses sacrifices et ses relations délicates avec les autres (notamment avec sa mère), l'impact qu'aura Aki sur elle, et l'exigence du mannequinat. On pourra toutefois regretter que les choses évoluent si vite, uniquement par le biais de quelques grandes étapes (par exemple, la naissance d'une amitié entre Yui et Aki arrive finalement très rapidement, avec un seul grand déclic qui est la fête d'anniversaire). Mais finalement, quelque part, faire si clairement ressortir les choses si rapidement relève d'un certain talent, d'autant que tout ceci se déroule en seulement 80 pages.

En effet, le lecteur aura la surprise de voir l'histoire principale mise de côté à la moitié du volume pour laisser place à deux autres histoires de 40 pages chacune. En lien direct avec l'histoire principale, la première des deux est un spin-off nous plongeant aux côtés de Yui à l'époque du lycée, quand elle a débuté sa carrière de mannequin et a entamé sa relation avec Katsuki. Inédit dans le roman original, ce spin off est né de l'imagination de Yuka Shibano, qui offre ici un récit appréciable, qui permet d'enrichir le background de Yui et Katsuki tout en laissant encore plus entrevoir les amitiés factices qui naissent autour de notre héroïne dès lors qu'elle devient célèbre. Quant au dernier chapitre du tome, il s'agit d'une histoire courte qui n'a cette fois-ci aucun rapport avec l'histoire principale, et qui s'avère agréable à parcourir mais anecdotique, puisque se contentant de proposer une classique amourette de lycée.

Visuellement, le travail de Yuka Shibano participe beaucoup au plaisir de lecture. Les dessins de la mangaka ne sortent pas spécialement de l'ordinaire, mais sont clairs, agréables à l'oeil, expressifs, font bien ressortir les caractères des personnages, et se permettent de temps à autre une petite note d'humour. En somme, c'est visuellement limpide, tout comme pour la narration, qui s'écoule logiquement et fait clairement ressortir les doutes et évolutions intérieures de Yui.

Au final, ce premier tome offre une lecture agréable et claire, un peu rapide, peut-être pas assez profonde sur certains points, mais où l'essentiel passe bien, si bien qu'on a facilement envie de découvrir dans la suite ce qui attend nos héroïnes dans leur évolutions professionnelles, leur amitié et leur début de rivalité.

Du côté de l'édition, la finesse du papier n'empêche pas une impression correcte. Malgré quelques fautes, la traduction est claire. Et le vernis sélectif sur la couverture est du plus bel effet.


Koiwai




Critique 2


Yui Niizato est un top model en vogue qui va bientôt voir débarquer dans sa vie une jeune femme répondant au nom d'Aki qui l'admire et ambitionne de devenir mannequin elle aussi. Et malgré ses manières rustres, elle semble posséder un talent certain. Comment Yui va-t-elle accepter cette nouvelle arrivante, elle qui doit déjà faire avec une vie qui ne lui plait qu'à moitié, une relation compliquée avec Katsuki, un photographe, et sa mère ?

Avant toute chose, il est nécessaire de préciser que ce premier opus de la série adopte un format assez particulier puisque seul le premier tier du volume sera consacré à l'histoire éponyme. La suite de ce tome sera d'une part consacrée à mettre en scène la rencontre entre Yui et Katsuki et, d'autre part, à nous présenter une petite histoire complètement indépendante nous racontant les retrouvailles de deux adolescents secrètement épris l'un de l'autre après des années de séparation. Il sera donc tout naturellement assez compliqué de se faire un avis sur Runway of lovers en lui-même. Cependant, cet opus introductif nous permettra malgré tout de nous familiariser avec le style de l'auteur et ses thèmes de prédilection.

Yuka Shibano nous invite donc à découvrir le quotidien de Yui, qu'il s'agisse de son métier de mannequin, de sa relation qui n'en est plus vraiment une avec Katsuki, ou encore de ses liens compliqués et houleux avec sa mère qui est aussi sa manager. Et c'est également à travers ses yeux que l'on découvrira Aki, personnage énigmatique qui viendra donner un intérêt accru à ce premier chapitre. Elle se montre en tout cas plus intrigante que l'héroïne du récit qui, si elle ne manque pas de charme et se veut relativement travaillé au niveau de son passé ainsi que de ses sentiments, manque d'un peu d'originalité que pour vraiment s'imposer comme quelqu'un d'emblématique. D'une certaine manière, cela peut s'expliquer de part sa situation. Néanmoins, on sent qu'il manque encore un petit quelque chose pour qu'elle parvienne totalement à convaincre. Et il en va, en fait, de même pour l'histoire dans sa globalité. Ceci dit, il faut garder en tête qu'on n'en a pas encore beaucoup vu jusqu'à présent, c'est pourquoi le second opus sera certainement déterminant pour pouvoir se forger un avis définitif.

Toutefois, si l'ensemble ne parvient pas vraiment à nous surprendre, il est aussi à noter qu'il n'y a finalement pas grand chose que l'on puisse reprocher au titre jusqu'ici. L'auteur travaille un minimum ses personnages, quelques zones d'ombres donnent de l'intérêt à l'intrigue, la narration est efficace, il y a de la légèreté quand il en faut et des passages plus sérieux qui font leur petit effet. Et, de manière générale, les émotions sont également plutôt bien transmises au lecteur. On notera également quelques thèmes constants qui semblent se dessiner, comme la difficulté d'exprimer ce que l'on ressent, le fait de se cacher derrière un masque, ou encore la solitude. Rien de bien original, en somme. Bref, l'auteur maîtrise son sujet et délivre un shojo tout à fait distrayant, à défaut de sortir des sentiers battus. Et, au final, c'est tout de même déjà pas si mal que ça.

Yuka Shibano prépare donc le terrain en nous proposant quelque chose de relativement classique mais de suffisamment solide que pour tenir la route. Son trait agréable nous présente une histoire et des personnages convaincants, qui ne demanderont qu'à être approfondis par la suite. Reste maintenant à confirmer et à, pourquoi pas, espérer quelque chose d'un peu moins convenu par la suite !


Shaedhen


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs