Route End Vol.6 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 04 Novembre 2019

Chronique 2

Alors que l'enquête se poursuit pour déterminer l'identité du mystérieux End, le tueur qui découpe ses victimes, les pistes se multiplient et la situation ne cesse de devenir de plus en plus complexe... Pourtant l'inspecteur Kito reçoit une information capitale de son indic pour prendre le tueur en flagrant délit: le couperet tombe et l'assassin est enfin arrêté!

Alors que nous sommes encore à deux tomes de la conclusion de la série (qui se termine en 8 tomes donc) le tueur est "déjà" arrêté! La stupeur est totale, la surprise également!
Dans ce genre de titre il est courant de soupçonner tout le monde, mais il faut admettre que Kaji Nakagawa a bien mené sa barque, car l'identité du tueur a véritablement de quoi surprendre!
On aurait pu croire qu'à partir de là la série n'aurait plus eu grand chose à raconter...mais bien au contraire, si une partie du mystère est enfin résolue, il ne s'agit vraiment que d'une partie, car malgré tout il reste encore tant de questions sans réponse!

Mais la première question qui nous taraude à ce moment précis du récit c'est "pourquoi?"
Et l'auteur va s'échiner à y répondre durant tout le reste du volume, revenant sur le passé du meurtrier, sur sa jeunesse et les raisons de son trouble!
Cet éclaircissement nous permet alors de recontextualiser nombre d'éléments qui nous ont été présenté jusqu'à maintenant, avec un nouveau regard sur les choses et sur les individus!

Et bien entendu après un tel battage médiatique concernant les meurtres, il était évident que l'arrestation du meurtrier ferait également du bruit, et ici ce sont les proches de ce dernier qui vont en subir les conséquences.
L'auteur nous dresse alors un portrait bien peu reluisant des médias qui n'ont aucune considération pour l'humain, lui préférant l'audimat et le scoop.

Malgré tout on ne peut s’empêcher de rester sceptiques... Pourquoi ces victimes, quel est le lien avec les triplés, pourquoi avoir tué Kato et Koji Tachibana?
Cette arrestation est bien loin de résoudre tous les mystères, et le suspens demeure toujours aussi fort!

A coté de ça les relations entre les protagonistes deviennent de plus en plus complexes, chacun devant gérer cette information totalement inattendue...

Un volume vraiment surprenant qu'on n'avait pas vu venir, qui va bousculer nos certitudes sur la série et les personnages, et qui va nous forcer à reconsidérer bien des choses!
Bien loin de marquer une chute d’intérêt, l'arrestation de End ne relance que davantage l’intrigue!


Chronique 1

Tel un loup solitaire, et en ayant désormais pour surprenant indic' Koji Tachibana, Kito ne tarde pas à apprendre qu'End est, en ce moment-même, en train de tuer quelqu'un dans l'appartement 102 de la résidence. C'est l'occasion ou jamais d'arrêter en flagrant délit le mystérieux tueur en série, et Igarashi et Kosaka, qui sont les agents les plus proches du lieu, sont immédiatement sommés de se rendre sur place. L'appartement est fermé de partout et silencieux. Mais en y pénétrant par la force, qu'y trouvera Igarashi ? Peu de temps après, alors que Taji est déjà bien chamboulé par tout ce qui se passe et que sa belle-soeur Aoi subit enfin son opération à l'hôpital, la plus dramatique et invraisemblable des nouvelles risque de lui tomber dessus...

Jusqu'à présent, Route End se révélait être une série particulièrement immersive dans son atmosphère de polar morbide et psychologique très réussie, mais l'oeuvre souffrait également par moments de coups de mou et d'un aspect trop nébuleux, en particulier dans le volume 5. Au vu des toutes dernières page dudit volume, on attendait forcément un coup de boost dans le récit avec ce sixième tome... En réalité, Kaiji Nakagawa nous offre encore bien plus que ça.

A vrai dire, il est difficile de parler en détails de ce volume sans trop en dire, tant, dès la première partie du volume, au bout de l'irruption d'Igarashi dans l'appartement, l'histoire connaît soudainement une avancée très importante, une révélation fracassante. Aussi fracassante qu'invraisemblable pour Taji et son entourage, et que le mangaka va vraiment très bien décortiquer. Tandis que certains ne peuvent accepter la difficile vérité et croient à une blague, les différents détails que l'on apprend du côté de la police ne laissent pourtant aucun doute, encore plus quand le principal personnage concerné passe lui-même aux aveux.

Surprenante, tragique et implacable, cette nouvelle donne n'a pourtant pas encore révélé son plus grand intérêt, à savoir tout ce qui se passe après. Irruption intrusive des médias, méfiances, messes-basses... Nakagawa nous plonge assez longuement au coeur du sort réservé à ceux qui sont catalogué "proches de tueur", un aspect que l'on sait assez virulent au Japon et que l'on a de temps à autre l'occasion de voir dans certaines oeuvres en filigranes, encore récemment d'ailleurs avec le thriller Le Bateau de Thésée aux éditions Vega. Mais ici, Nakagawa présente la chose de front, et directement aux côtés de personnages nous paraissant assez proches de nous puisqu'on les côtoie de près depuis déjà plusieurs volumes.

C'est forcément troublant, et ça l'est encore plus quand l'auteur, écartant définitivement toute possible fausse piste, finit son volume en entamant une sorte de flashback revenant sur la part la plus traumatisante du passé du tueur et de son entourage. Comment en est-il arrivé là ? Quels événements ont pu le conditionner ? Petit à petit, avec quelques scènes aussi terribles que dérangeantes (en tête, cette mère qui se taillade le bras devant son enfant...), le mangaka dévoile tout de la psychologie des principaux concernés, le drame qu'ils ont traversé et qui les ont marqué à vie, jusque dans leur rapport particulièrement ambigu à la mort. La psychologie se mêle ici à merveille au drame humain, pour un résultat aussi glaçant que poignant et nous laissant sur une fin de volume dure et captivante.

"Pardon d'avoir été incapable de vous aimer."

Bien sûr, on sait très bien que tout est encore loin d'avoir été révélé. Les pistes sont encore nombreuses, entre le rapport d'Igarashi à son défunt frère, la personne qui a autrefois occupé l'ancien appartement de l'un des meurtres d'End, l'énigme des triplés et de Koji Tachibana, sans oublier le détail important que Taji dit à Igarashi par téléphone. Mais dans l'immédiat, ce tome est bel et bien le coup de boost attendu, une petite claque très bien menée qui ne laisse espérer qu'un seule chose: que les deux derniers volumes soient du même acabit !
   

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

16.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction