Romio vs juliet Vol.1 - Actualité manga
Romio vs juliet Vol.1 - Manga

Romio vs juliet Vol.1 : Critiques

Kishuku Gakkô no Juliet

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 08 Mars 2019

La comédie sentimentale shônen est quelque chose qui a plutôt du mal à se renouveler. Si certains séries sont désormais cultes ou ont su tirer leur épingle du jeu (on pense évidemment aux séries de Masakazu Katsura comme I''s, ou encore Ichigo 100% ou Love Hina), force est de constater qu'il est de plus en plus délicat de trouver une comédie romantique shônen qui marquera les esprits. Les éditeurs français tentent toutefois d'apporter des nouveautés... On retient actuellement le très casse-gueule Love X Dilemma (qui n'est toutefois pas un shônen bien qu'il s'agisse d'une comédie lycéenne) mais aussi We Never Learn qui s'est très vite présenté comme un bien classique shônen harem des familles. En l'approche du printemps 2019, c'est au tour de Pika d'apporter sa nouveauté avec Romio vs Juliet, manga de Yôsuke Kaneda qui signe ici sa deuxième série (la première étant Seiten Kôkô Idol Bu! , un titre en quatre tomes encore inédit en France). Lancée en 2015 dans le Shônen Magazine des éditions Kôdansha sous le titre Kishuku Gakkô no Juliet (littéralement Juliet au pensionnat, titre qu'Amazon a ainsi davantage respecté avec l'adaptation animée), la série compte actuellement 12 tomes au Japon, soit un nombre finalement commun pour les comédies romantiques, actuellement.

Les nations West et Touwa sont ennemies jurées ! Pourtant, l'académie Dahlia accueille des adolescents de deux nations, dans un but de coexistence pacifique. Mais cette utopie est veine car les deux nations sont représentées par les deux grandes maisons du pensionnat de l'académie : Black Doggy pour Touwa, et White Cats pour West. A la tête de ces deux dortoirs, respectivement, Romio Inuzuka et Juliet Persia se livrent une guerre sans merci, et sont soutenus par les membres de leurs maisons. Mais ce que Romio a du mal à assumer... c'est qu'il est fou amoureux de Juliet ! Vivre cette guerre tout en cachant ses sentiments est donc un réel supplice, et l'issue la plus raisonnable pour lui est de se déclarer à Juliet... Mais quelles répercussions ce geste pourrait-il avoir ?

Rien qu'avec le titre français choisi par les éditions Pika, on comprend l'optique du titre de Yôsuke Kaneda : détourner la célèbre pièce Roméo et Juliette de Shakespeare, et en fait une comédie romantique à la sauce shônen ! L'idée, originale, est bonne et attractive, mais il reste cette crainte de voir un auteur manquer d'idée, et de finalement tomber dans les carcans classiques du genre...
Ce premier tome de Romio vs Juliet joue sur les deux tableaux. Il confirme en partie cette crainte, mais développe aussi une petite identité qui le rend très plaisant à suivre, tout en promettant de belles choses pour les opus suivants.

Ainsi, l'histoire va jouer avec l'idée de l'amour interdit, Romio et Juliet devant cacher leur relation à leurs deux camps. L'idée se veut presque fidèle à l’œuvre de Shakespeare, et sonne surtout comme le prétexte idéal pour créer des quiproquos à tout va, et différentes situations burlesques. De ce côté, le cahier des charges de ce premier volume est rempli, les malentendus étant légions et l'auteur cherchant à renouveler les situations. Néanmoins, on ne peut s'empêcher de regretter quelques idées un peu trop classiques, l'une d'entre-elles étant marquée par le personnage de la princesse Char qui jouera la classique entremetteuse. Au moins, pour le moment du moins, il n'est pas question d'un harem autour de Romio, quand bien même une de ses fidèles amies a des sentiments à son égard, et tant mieux. On prie pour, qu'au moins, le mangaka ne tombe pas dans ce piège à l'avenir.

A lire ces lignes, la lecture peut paraître classique à souhait. Il est évident que les habitués du genre ne seront guère surpris par la forme, mais peut-être pourront-ils trouver leur compte dans le fond. Mine de rien, le fait que le couple soit formé d'entrée de jeu constitue une approche appréciable de la romance shônen. Les deux personnages ne passeront donc pas leur temps à se tourner autour, mais plus à trouver un bon compromis entre la guère qui régit leurs deux camps et leur relation amoureuse. Il se dégage ainsi une petite fraîcheur très appréciable de la romance entre nos deux protagonistes, sans compter que tout ce que l'univers présente a de quoi nous laisser croire à un récit qui assumerait petit à petit son contexte. Avec ce premier opus, on nous parle donc d'une guerre entre deux nations, conflit que Romio et Juliet pourraient chercher à calmer avec leur relation. Encore une fois, l'écho à l’œuvre de Shakespeare est bien là, et on ne peut que croiser les doigts pour que l'auteur cherche à faire valoir toute cette trame de fond, et ne pas se contenter de faire du Roméo et Juliette à la sauce comédie romantique banale. La série comptant plus de dix tomes au Japon, ça semble être quitte ou double : soit la trame se développe correctement dans l'ensemble, soit le titre est bercé par une routine classique. Les prochains volumes répondront donc à cette question.

Visuellement, ce premier tome est très joli, Yôsuke Kaneda ayant une petite patte bien vivante et appréciable. Son trait est expressif, au même titre que ses personnages, ce qui est essentiel pour donner du mouvement aux différentes situations présentées. Autre point où on peut être rassuré : es demoiselles ont beau être toutes belles, pas question (au moins pour l'instant) de tomber dans un fan-service à base de petites culottes, décolletés, voir scènes plus aguicheuses.

Un verdict plutôt encourageant, donc, pour Romio et Juliet. Ce premier tome a beau présenter des situations classiques à souhait, on ne peut s'empêcher de croire en son potentiel étant donné le marge d'évolution du scénario, surtout basé sur sa manière d'adapter l'oeuvre de Shakespeare. Les prochains tomes seront décisifs dans la présentation de l'orientation de la série, ce sont eux qui nous diront si nous avons été trop naïfs, ou non...
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs