Rokudenashi Blues Vol.17 : Critiques

Suite à sa défaite face à Kasai, Maeda voit son moral brisé. Il en est de même pour ses amis de Teiken qui digèrent mal ce fiasco et envisagent une contre-attaque. Kasai, lui, n’est pas satisfait de cette victoire et vise toujours plus haut pour compenser un trauma passé, au point de s’en prendre à son camarade le plus fidèle : Sakamoto. Tandis que Teiken élabore un plan sournois pour attirer l’ennemi dans ses filets, Maeda décide de prendre sa revanche contre Kasai, même si cela va à l’encontre des sentiments pacifistes de Chiaki.

L’issue du tome précédent allait à contre-courant des schémas habituels de Rokudenashi Blues. Si Maeda avait brillamment triomphé de deux des autres Rois célestes, Onizuka et Yakushiji, son combat contre le redoutable Kasai n’a pas trouvé un dénouement aussi favorable. Une défaite qui a donc des répercussions dès l’ouverture de ce 17e opus : Maeda est moralement au plus bas, et il en est de même pour ses compères. Et puisque Masanori Morita avait entamé un développement du personnage dans son rapport à la violence, afin de respecter les valeurs de Chiaki, son évolution au sein du tome demeure fine et pertinente, faisant de Maeda un homme de fierté, ce qui ne signifie pas dénigrer les sentiments de sa dulcinée.

Maeda n’est d’ailleurs pas le seul à profiter d’un tel approfondissement. Kasai, l’ennemi du moment, gagne en complexité au moins que sa soif de victoires apparaisse désormais justifiée. Si l’écho avec Onizuka semble inévitable, il est intéressant de voir que Morita fait de Kasai un personnage meurtri et profond, une nuance qui lui donne un côté sensible vraiment appréciable, bien que camouflé derrière une solide carapace de fierté cachant ses traumatismes d’antan.

D’excellentes bases pour un tome par la suite mené tambour battant, via une contre-attaque globale de Teiken sur Ikebukuro. L’habilité de l’auteur est de faire monter la tension progressivement tout en mettant à contribution une grande part des personnages dans une véritable guerre qui est à ce jour la plus importante de la série. Morita n’oublie pas quelques traits d’humour ni les caractères de ses personnages parfois capables de coups bas, le tout en plantant progressivement la tension en vue du match retour entre Maeda et Kasai. Dès que les hostilités reprennent, difficile de s’arrêter en cours de route, tant l’adrénaline se mêle à de très bons rebondissements saupoudrés d’un casting toujours aussi attachant et efficace. Après 17 épais volumes, Rokudenashi Blues fait toujours son effet, et on en redemande encore ! Puisque le 18e tome achèvera certainement la bataille contre Kasai, difficile de contenir son impatience.