Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 18 Novembre 2024
Le tournoi de boxe entre les lycées jumelés Teiken est dans sa finale qui oppose Maeda à Tokashiki. Ce dernier, amoureux du karaté, s'adonne à un sport qu'il n'apprécie pas plus que ça, mais il trouve dans cet affrontement une certaine excitation, si bien qu'il en oublierait presque le "deal" fait avec Kanehira, le conseiller du club qui se jouait de Tokashiki par un odieux chantage qui ne visait qu'à faire décoller sa carrière...
L'arc du tournoi de boxe interlycées s'achève dans ce quinzième volume ! On ne s'attendait pas forcément à ce que cette partie de l'histoire soit aussi longue, mais Masanori Morita est parvenu à le rendre particulièrement riche et prenante, tantôt drôle, tantôt intense, jusqu'à son dénouement. Le final n'est en soi pas spécialement surprenant, mais il est suffisamment efficace pour nous emballer jusqu'au bout. Les valeurs fortes de l'œuvre y résonnent particulièrement bien, que ce soit dans l'opposition noble entre Maeda et Tokashiki ou la gifle faite aux adultes qui aiment mépriser la jeunesse. Des poncifs, certes, mais particulièrement bien exploités. On espère alors revoir Tokashiki à l'avenir, et pourquoi pas dans un match de karaté !
La suite de l'ouvrage respecte le schéma habituel de Rokudenashi Blues. Après un arc riche, le mangaka revient à une succession de chapitres indépendants... ou presque. Car il se permet néanmoins une courte partie de cinq chapitres qui, à travers une nouvelle rixe, revient sur le passé d'Ebihara et l'affrontement qui lui a valu sa cicatrice. En recoupant cette intrigue avec celle de Yahiro, toujours en quête de prouver la valeur du lycée Yonekura, et en présentant l'un des adversaires les plus lâches et méprisables depuis les débuts, Masanori Morita développe une intrigue rondement menée et qui rend honneur à l'attachant Ebihara.
Du côté des chapitres indépendants, rien de moins savoureux. L'auteur reste inventif pour renouveler ses histoires avec, pêle-mêle, une jeune fille qui tente de se jouer des sentiments de Matsumura, Nakajima qui élabore un nouveau plan "artistique" foireux, Koheiji qui enchaîne les bourdes avec sa brigade au rabais, la jolie professeure Mizuki victime de son charme, ou encore un professeur dénué d'autorité qui cache en réalité un touchant secret. Toutes ces histoires proposent des idées différentes et contribuent au rythme du tome, une maîtrise désormais commune chez Morita mais qui ne faiblit en aucun cas.
Alors, après 15 tomes, Rokudenashi Blues reste toujours aussi bon et prenant. Les idées ne manquent pas chez l'auteur pour renouveler son récit, si bien qu'on signe volontiers pour les 10 prochains et derniers opus de cette édition !