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Rohan au Louvre : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 15 Avril 2010

Attendu comme le messie par tous les fans de Jojo et plus largement par les fans de Hirohiko Araki (ce qui revient souvent au même), ce one shot s’est fait quelque peu attendre…mais quelle satisfaction de l’avoir enfin entre ses mains, tel un trésor que l’on a passé sa vie à chercher (j’en fais trop ?)

Hirohiko Araki est un auteur génial qui a consacré presque toute sa carrière à la cultissime série « Jojo’s Bizarre Adventure », et en cette période de disette en France où l’on attend avec impatience la traduction de la sixième partie de cette série chez Tonkam, l’auteur nous propose une œuvre (quel autre mot employer?) d’une rareté incroyable.

Ce one shot est un spin off mettant en scène un de ses personnages les plus charismatiques toutes saisons confondues, à savoir Rohan Kishibe, mangaka (comme l’auteur…tient donc) apparaissant dans la quatrième partie qui est aussi la plus personnelle de l’auteur.
Ce personnage atypique va donc vivre une aventure qui l’amènera à Paris et plus précisément au Louvre (vous l’aviez compris, c’est le titre!).

Mais ce n’est pas uniquement le plaisir de découvrir une nouvelle réalisation de l’auteur qui en fait un tel événement (un peu quand même): l’édition est tout simplement exceptionnelle et ce dans tous les sens du terme.
Ce one shot n’est pas publié par Tonkam, possédant pourtant les droits de la série Jojo, mais par les Éditions du Louvre qui publient ici leur première bande dessinée. Et pour une première fois, ils ont mis les petits plats dans les grands !
Présenté sous format de bande dessinée traditionnelle avec une couverture rigide, l’éditeur Français pour sa première incursion dans le milieu du manga a respecté le sens de lecture Japonais, et rien que pour ça, ils méritent des félicitations. Mais c’est l’intérieur qui mérite le plus d’éloges: on trouve un papier glacé de qualité rendant hommage au magnifique travail de l’auteur qui nous livre ici sa copie en couleur. Il ne s’agit pas d’une colorisation banale, mais d’une quadrichromie (procédé d’imprimerie utilisant le bleu, le rouge et le jaune auxquelles vient s’ajouter le noir)… certains pourraient être déçus, mais au vu du résultat on ne peut que se dire que c’est aussi bien comme cela, que le rendu aurait été moins efficace avec une utilisation plus classique de l’ensemble des couleurs.

Mais le contenu n’est pas en reste du contenant! On retrouve donc Rohan mais aussi les éléments qui ont fait de Jojo une série culte. Le dessin typique de l’auteur aux traits fins et soignés, le design emblématiques des personnages, la violence surréaliste et surtout cette ambiance où la curiosité se mêle au malsain sans que cela ne soit glauque pour autant. Il faut cependant noter que l’auteur semble se lâcher un peu moins ici, comme si le projet avait su le temporiser quelque peu, notamment dans le découpage et la mise en scène du récit.

On retrouve en guest star des personnages issus également de la quatrième partie de la saga Jojo, à savoir Koichi, Okuyasu et Josuke. Il est cependant intéressant de noter que ce dernier, qui n’est autre que le personnage principal de la quatrième partie, n’apparaît que de dos et ne prononce pas un mot dans ce one shot, comme si l’auteur avait délibérément choisi de le mettre en retrait (tout en choisissant de l’intégrer malgré tout) afin qu’à aucun moment il ne puisse voler la vedette à Rohan…non ici la seule véritable star c’est lui !

Concernant le public visé, il est difficile de dire si ce titre saura plaire aux personnes ne connaissant pas Jojo. Assurément l’histoire est bonne, avec plusieurs parties distinctes qui s’accordent cependant à merveille, le dessin relève du grand art, mais malgré tout on plonge dans l’univers « Jojo » à la fin du titre, et les non initiés risqueraient de ne pas comprendre, voir de ne pas adhérer aux pouvoirs de Rohan. Et c’est bien dommage car l’intrigue en elle même est passionnante voir envoûtante.

Il apparaît évident que Araki n’a pas fait son récit en avançant à l’aveuglette, qu’il s’est documenté, qu’il a travaillé en collaboration avec l’équipe du Louvre, et ce pour un résultat à la hauteur des attentes de son public !

On se retrouve avec une petite perle entre les mains, une œuvre rare que l’on a peur d’abîmer, que l’on manipule avec le plus grand soin…sans doute la pièce maîtresse de la collection des fans de Araki, voire de manga en général!


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
19 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs