Rendez-vous sous la pluie Vol.1 - Actualité manga

Rendez-vous sous la pluie Vol.1 : Critiques

Ame nochi hare

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 14 Mars 2011

Du shojo. Si, si, c’est du shojo, malgré le résumé. En fait, ça ressemblerait d’avantage à un pitch de shonen-ai à la limite du BL, éventuellement. Version soft, un peu dans le même esprit que le très récent et très réussi Seven Days. Mais ... ce premier tome ne creuse pas encore suffisamment la voie des amours de nos héros pour vous donner une réponse définitive à ce stade. A voir, donc, mais pour l’instant on est certainement parti sur du shojo, au vu de la fin de tome notamment. L’histoire, à présent, histoire qu’on comprenne un peu de quoi on parle ... C’est la rentrée des classes au lycée Amagai, un établissement séparé en deux établissements plus des dortoirs pour chaque aile : les filles d’un côté, les garçons de l’autre. Le soir de son premier jour, Hazuki Yamanoi rencontre par hasard Tôma Kisaragi, et tous les deux décident, en attendant que la pluie ne s’arrête, de visiter leur nouvelle école. En effet, en cette saison les orages arrivent de manière anarchique et sans vraiment prévenir, même sur un ciel auparavant dépourvu de tout nuage. Trois autres jeunes lycéens ont la même idée qu’Hazuki et Tôma, et quatre d’entre eux se croisent après qu’un étrange incident se soit produit ... Après une coupure de courant, ils découvrent tous avec étonnement qu’ils sont devenus des filles ! Heureusement pour eux, ils ne sont pas seuls et chacun trouvera réconfort dans le groupe de quatre, puis cinq qu’ils forment naturellement, souffrant du même problème. C’est d’ailleurs une riche idée de laisser en première intention un des garçons seul avec sa surprise, afin de mieux comprendre le cheminement que chacun d’eux a pu faire pendant quelques instants seulement avant de trouver un soutien.

Après en avoir compris le mécanisme, cela signifie s’organiser pour rester au dortoir et ne pas rentrer chez eux, mais aussi savoir où trouver refuge ... Et voilà que justement Haruto, l’un des surveillant de leur dortoir, les héberge lorsque le mécanisme s’enclenche, et va même jusqu’à les aider à surmonter les problèmes soulevés par leur nouvelle condition. Les jeunes gens sont dans un premier temps déboussolés, mais s’adaptent rapidement au fonctionnement de cette étrange malédiction, bien que certains détails restent difficiles à accepter. Comme porter des vêtements adaptés, et aller en cours dans l’autre bâtiment lorsque la transformation a lieu. Mais surtout, combien de temps pourront-ils cacher ce mystère ? C’est une narration douce qui nous entraîne sur les problèmes de nos jeunes adolescents en proie aux questions et aux doutes, dans une ambiance sympathique et sur un récit qui se laisse lire. La tentative de rendre le scénario poétique et le ton détaché est parfois un peu trop présent, pourtant, et banalise leur situation à de simples questions comme : accompagner une amie au cinéma, alors que l’on est un garçon dans un corps de fille, est-ce vraiment un rendez-vous ? En fait, on ne trouve pas de défaut majeur dans ce premier tome, mais les qualités ne sont pas non plus flagrantes : il manque un fil conducteur intéressant, des questions qui resteraient en suspens, pour en faire plus qu’une histoire tranche de vie vaguement fantastique juste pour le plaisir du travestissement. On s’amuse bien de leurs problèmes quotidiens sans toutefois se passionner pour leur avenir et la périclité de cette situation. Bref, une ambiance un peu en demi-teinte mais qui sait être plaisante et nous faire passer un moment agréable.

D’autant que les graphismes sont particulièrement doux, sans cette raideur dans les mouvements ou les visages et membres pointus des personnages de shojos. On a un peu de mal à retenir tout ce petit monde, surtout qu’ils se ressemblent beaucoup avec leurs airs d’ange et leurs beaux sourires, toutefois une fois habitué, le lecteur pourra profiter de l’aspect esthétique du titre. Pas de faute de goûts, les expressions ressortent très bien et les postures des personnages sont fluides, au moins autant que la mise en page. De même, les décors ne sont pas oubliés et l’ensemble nous offre quelque chose de plutôt joli à regarder, dans le rond et le confortable, tout en sachant garder en dynamisme et en simplicité. L’édition de Taïfu est semblable à ce que l’on connait de leur travail, et les onomatopées ne sont hélas pas adaptées mais seulement traduites. En résumé, un sujet encore un peu obscur qui nécessite d’être largement développé et justifié, mais une ambiance sympathique et un graphisme réussi, l'un des principaux points forts de ce manga, pour l'instant, qui permet à ce premier tome de nous donner envie d’aller voir la suite ...


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs