Réimp' ! Vol.17 : Critiques

Non seulement la prépublication des Pivs a repris, mais en plus Kokoro redevient la responsable attitrée de Nakata ! Tout se profile pour le mieux, d’autant plus qu’un projet d’adaptation animée est désormais en chantier. La jeune éditrice, tout comme le mangaka novice, vont apprendre les complexités derrière de tels projets, et comment de petites divergences peuvent complexifier les choses…

Depuis le début de sa série, Naoko Mazda a abordé bien des sujets liés à l’édition du manga au Japon. Mais il y en avait un, primordial, qui était resté dans sa valise des idées jusqu’à présent : l’adaptation animée ! Si des mangas sur le manga sont assez récurrents, ce n’est pas la même mayonnaise pour le sujet des animes, si bien qu’énormément de fausses idées circulent à ce sujet, la plus fameuse étant la corrélation maladroite entre budget et qualité de l’animation. Alors, ce thème est plus que bienvenu. Plus encore, il peut amener un tout nouveau lectorat vers Réimp’!, œuvre qui peine grandement à trouver son public malgré ses qualités innombrables.

Forcément, Nakata est au centre du récit puisque l’adaptation concerne sa série, « La transition des Pivs ». Comme à son habitude, la mangaka aborde le sujet en posant des problématiques passionnantes, le tout sans créer un pathos qui sortirait le récit de sa zone de crédibilité. Notre regret vient finalement de cette qualité : tout est si riche et saisissant qu’on aurait volontiers dégusté un volume entier, voire plusieurs, sur le thème des adaptations animées.

Mais l’autrice, à ce stade de son manga, a bien des choses à traiter et des personnages à mettre en avant. Nakata n’est donc pas le protagoniste exclusif de l’ouvrage, bien que son rôle soit central, et on sent que la mangaka a à cœur de donner un petit rôle à plusieurs personnages, voire à en introduire de nouveau, toujours pour parler avec amour des richesses du monde du manga. Sur certains points, on peut même entrevoir quelques graines qui germeront dans les opus à venir, chose qu’on a hâte de découvrir.

Pourtant, c’est Nakata qui donne à la deuxième partie d’ouvrage toute sa densité via une richesse psychologique bienvenue qui guide l’arc du personnage vers sa conclusion. La finalité de ses dilemmes familiaux est bien amenée et si celle-ci s’éloigne du sujet du septième art nippon, il n’en reste pas moins passionnant pour toutes les subtilités qu’il apporte dans l’état d’esprit de Nakata, personnage instable au départ, mais qui mûrit grandement au fil des tomes, jusqu’à trouver une belle stabilité.

Bref, Réimp’! nous montre encore le meilleur de son potentiel à travers ce dix-septième tome aux approches captivantes. Au terme de cette lecture, il ne reste que trois petits tomes avant de dire au revoir à la rédaction de Vibes et à ses mangakas. Il conviendra alors de savourer ces derniers volets autant que possible !