Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 30 Août 2017
Incursion, l’arme de Tatsumi, prend de plus en plus le contrôle de son hôte. Aussi, Tatsumi ne peut utiliser son arme quatre fois maximum, désormais… Pourtant, l’heure est grave : la rébellion s’apprête à lancer une offensive d’envergure contre l’empire, et les derniers membres du Night Raid encore debout doivent se tenir prêts. Mais dans l’autre camp se trouve toujours Kurome, la sœur d’Akame, et leurs retrouvailles s’approchent à grands pas…
Il ne reste plus beaucoup de tomes avant la fin de la série, et peu de personnages clefs encore en vie. On pouvait s’y attendre, ce treizième volume accélère la cadence pour résoudre certaines des intrigues principales de Red Eyes Sword, et c’est celle centrée sur Akame et Kurome qui est à l’honneur ici.
Pour cela, les auteurs plantent progressivement un décor assez évident à base d’amours et de trahisons, mais qui a pour effet de créer une tension dramatique palpable. Les enjeux sont donc assez forts, et on s’attend à ce qu’un combat sans merci noyé dans un mélodrame ait lieu, sous nos yeux. Et la confrontation tant promise nous est offerte, elle est assez haletante puisque plusieurs des derniers personnages encore en vie y prennent part, et on s’attend bien à ce qu’une des figures phares du récit passe l’arme à gauche à tout moment, notamment en ce qui concerne les soldats d’Esdeath. Les auteurs proposent alors un choix assez osé pour conclure tout ce scénario, qui ne plaira certainement pas à tous dans son orientation et que certains verront peut-être venir à des kilomètres, mais qui a le mérite de prendre à contrepied ceux qui s’attendaient à un combat à mort traditionnel. Chapeau… ou pas ? L’audace est si grande à un stade si avancé de l’intrigue que chacun sera juge de cette conclusion, et qu’il est difficile d’apporter un bilan objectif.
Tout ceci aura pourtant le mérite d’approfondir différents points de l’œuvre, en ce qui concerne les personnages. La relation entre Akame et Kurome est mise en avant, gagne en crédibilité et prend même appui sur le spin off de la série, Red Eyes Sword Zero, sans pour autant perdre les lecteurs qui ne seraient pas passés par ce dérivé. Wave aussi a droit à ses instants de bravoure et un développement le concernant, notamment en ce qui concerne ses idéaux et sa vision du conflit, ce qui l’amènera à faire un choix crucial en fin de tome. Bref, les personnages continuent d’être décortiqués et montrent leur personnalité, de quoi les rendre attachants et redouter de plus en plus leurs morts dans la série.
En dehors de ça, l’intrigue qui nous est proposée est fidèle au reste de la série : une rébellion a lieu, mais elle n’est que partiellement montrée et jamais vraiment expliquée. Préférant se focalisant entre l’opposition entre Night Raid et Jägers, les auteurs proposent, une fois encore, une avancée scénaristique hors champ, un peu frustrante quand on sait que c’est bien le contexte politique de cet univers dark-fantasy qui attirait au départ.
Si on comprend les intentions de Takahiro et Tetsuya Tashiro dans ce tome treize, notamment le traitement qu’ils veulent apporter à leurs personnages, il est difficile d’établir bilan objectif de ce tome, notamment à cause de sa conclusion très surprenante, éloignée de la barbarie ambiante de la série, qu'on pourrait trouver un peu facile. Tout repose donc sur le ressenti, mais on retiendra un développement honnête de l’intrigue et des personnages principaux pour mener l’œuvre à son dénouement. Il ne reste plus que deux tomes avant la fin, aussi on reste très curieux de découvrir cette conclusion. Et à ce titre, il y a de quoi déchanter : alors que le dernier tome est paru au Japon depuis février dernier, le tome 14 est prévu chez nous en… décembre prochain. Un rythme incompréhensible, surtout à l’approche de la fin.