Re:Zero - Re:vivre dans un autre monde a partir de zero Vol.2 - Actualité manga
Re:Zero - Re:vivre dans un autre monde a partir de zero Vol.2 - Manga

Re:Zero - Re:vivre dans un autre monde a partir de zero Vol.2 : Critiques

Re:Zero Kara Hajimeru Isekai Seikatsu

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Janvier 2018

Critique 2


Enfin parvenu à sauver Emilia, Felt et le Vieux Rom face à Elsa, et non sans l'aide précieuse de Reinhard, Subaru Natsuki, détenteur du pouvoir de la Mort réversible, s'attendait pourtant à mourir à nouveau à cause de la blessure qu'il a reçue. Et pourtant, cette fois-ci, il n'est finalement pas mort : guéri par sa précieuse demi-elfe, il a enfin passé le premier jour de sa nouvelle vie dans ce monde, et se réveille dans un lit, au sein d'un vaste manoir, le manoir de Roswaal. Remis de ses blessures, il va pouvoir découvrir la vie au sein de cette bâtisse, s'y acclimater en tant que domestique... sans se douter que le cycle de la mort est sur le point de s'abattre à nouveau.


Le premier roman de Re:Zero constituait, à lui seul, un premier arc qui posait les premières bases avec l'arrivée dans le monde fantasy, la rencontre d'Emilia et le concept de Mort réversible. Divisé en deux volumes (le 2 et le 3, donc), le deuxième arc promet d'entrer un peu plus dans les choses sérieuses, en premier lieu en évoquant enfin ce qui manquait un peu trop à l'arc 1 : des enjeux plus importants dans ce monde, et plus précisément dans le Royaume de Lugnica où Subaru s'est retrouvé. Ainsi, tout en s'acclimatant à la vie dans le manoir, Subaru va, tout au long de ce deuxième roman, être amené à découvrir un peu plus certaines choses au contact des pensionnaires du manoir. Suite à une épidémie qui n'a touché que la lignée royale en la poussant à son extinction, le Royaume n'a plus d'héritier. Actuellement, la gestion de l'Etat est faite par le Comité des Sages, un groupe d'illustres individus bien organisés, mais un Royaume ne peut rester sans Roi, et les prétendants semblent être plusieurs, rendant alors la vie au Royaume peu paisible, car forcément les rivalités et manigances risquent d'être de la partie... En cela, le scénario vient expliquer comme il se doit les quelques mystères du tome 1, autour de l'importance de l'insigne volé qu'Emilia recherchait, et le tout installe tranquillement des enjeux plus importants autour de la belle demi-elfe, puisqu'elle fait partie des prétendants au trône. Mais l'univers ne s'arrête pas à ces considérations de lutte pour le trône, et Tappei Nagatsuki, via certaines conversations, parvient à distiller bien d'autres petites informations sur les spécificités de ce monde, en tête la magie. Informations sur le statut de magicien, utilisation du mana comme source d'énergie pour des éléments du quotidien (par exemple pour chauffer l'eau du bain), ce qu'est le portail (la porte qui permet au mana de sortir, un peu comme un robinet), la division de la magie qui est régie par 4 attributs (feu, vent, terre, eau) et 2 spéciaux (la Lumière et les Ténèbres), le danger du drain de mana qui peut entraîner la mort... Subaru apprend également la légende selon laquelle le Royaume de Lugnica aurait conclu un pacte avec un dragon qui lui prête son pouvoir pour le protéger des menaces, d'où le nom de Royaume "draconique" de Lugnica. Le dragon veillerait sur le pays depuis la Grande Cataracte. Mais vu que la famille royale s'est récemment éteinte, son successeur aura une forte pression en signant un nouveau pacte... Puis il ne peut qu'être intrigué par l'évocation de la Sorcière de l'Envie et du culte de la sorcière. Enfin, le jeune garçon a aussi l'occasion, pour mieux comprendre ce monde et s'y immerger, d'apprendre l'écriture et la lecture de la langue de ce monde. Cela lui permettra notamment de lire certains contes, et d'en conter lui-même.


En somme, l'oeuvre semble réellement décoller peu à peu avec cette première moitié de deuxième arc, qui installe beaucoup plus de choses et apporte plus de consistance à un univers qui restait assez peu défini dans le premier roman. Et toutes ces découvertes, Subaru les fait en même temps que celle des personnages vivant au sein du manoir de Roswaal, un lieu où il demande d'abord à devenir domestique afin de rester auprès de sa rayonnante Emilia.


Notre héros découvre d'abord la grande propriété du manoir de Roswaal, son bâtiment imposant, ses jardins, ses repas... et c'est dans ce cadre qu'il devra désormais jouer les domestiques, afin de rester auprès d'Emilia. Emilia, dont le charme, le sourire et la gentillesse l'ont instantanément conquis, et qu'il va enfin pouvoir découvrir plus profondément, maintenant que son premier jour dans ce monde est enfin définitivement passé. Le voici pouvant admirer son statut de demi-elfe, s'amuser de son côté naïf et de ses insultes démodées, découvrir son statut d'invocatrice, apprendre quelles sont ses ambitions qui font qu'elle loge dans ce manoir... et, bien sûr, se rapprocher d'elle. A certains moments, le tome 2 de Re:Zero se pare alors d'une ambiance plus axée tranche de vie, aspect qui était absent du premier tome.


Mais la jolie demoiselle à la chevelure argentée est loin d'être la seule à côtoyer Subaru, car qui dit nouveau cadre dit nouveaux personnages, à commencer par le maître des lieux, Roswaal L. Mathers, marquis et magicien de la cour, dont le caractère un brin exubérant et le look de bouffon ne l'empêchent pas d'être le plus puissant magicien du royaume. Accueillant à bras ouverts Subaru en qui Emilia a placé sa confiance, l'homme doit néanmoins s'assurer que notre héros est digne de confiance et n'est pas un espion...


La première nouvelle rencontre que Subaru fait au sein du manoir est néanmoins Béatrice, lolita hautaine qui prend vite l'adolescent en grippe à cause de sa tendance à briser par hasard ses portes dimensionnelles, qui lui servent à s'isoler, coupée du temps et du monde. Son rôle de bibliothécaire de l'étude interdite du manoir, où elle protège les livres de magie dangereux de Roswaal, en font sans nul doute une figure importante, et elle ne tardera pas à le confirmer : au-delà d'un côté humoristique due à ses rixes avec Subaru et à sa passion dévorante pour Pack, la fillette (mais en est-elle vraiment une ?) pourrait devenir une aide précieuse à certains moments, et montrer ses bons côtés.


Viennent, enfin, les deux demoiselles qui ont fait décoller la popularité de la série en animé en 2016 : Ram et Rem, les jumelles domestiques. Deux soubrettes qui, à elles seules, doivent gérer toutes les tâches domestiques du grand manoir, et s'en chargent avec une application admirable et en se partageant les tâches, chacune ayant ses spécialités. Au-delà des clichés de jeunes jumelles soubrettes mignonnes à souhait qu'elles dégagent, les deux demoiselles amusent très vite, dès leur première apparition, de par leur connivence totale et la parfaite compréhension qu'elles ont l'une de l'autre, n'hésitant alors pas à se lancer dans des taquineries pince-sans-rire parfois assez osées sur Subaru. Mais au-delà de leur aspect mignon et de leur application dans les tâches ménagères, les deux demoiselles pourraient bien cacher des choses, à commencer par une certaine défiance envers notre héros sorti de nulle part, et celui-ci aura donc fort à faire pour gagner leur confiance.


Tel est le nouveau cadre de vie de Subaru, cadre bien posé dans ce deuxième roman tome. On cerne bien les différents personnages, on s'attache facilement à eux si l'on n'est pas allergique à certains poncifs (les différents visages, Ram et Rem en tête, rentrent totalement dans les clichés malgré leur efficacité... mais Subaru lui-même en a conscience dans ses réflexions, ce qui rend le tout plutôt amusant à observer), et l'on apprécie facilement de voir le jeune garçon chercher à bâtir des liens avec son nouvel entourage... Mais ces liens, même s'il parvient à les bâtir, pourront-ils subsister ?


En effet, Tappei Nagatsuki, avec ce deuxième arc, continue évidemment d'exploiter son concept de la Mort réversible, et ici ce pouvoir va bousculer en profondeur Subaru en prenant de toutes nouvelles proportions, dès lors qu'il meurt une première fois sans savoir pourquoi, dans son sommeil, sans rien sentir, et se retrouve donc à devoir revivre ses 4 premiers jours au manoir. Et il ne s'agira pas de sa seule mort...


Plus que jamais, Subaru prend conscience ici de toute la douleur que peut impliquer le fait de revenir en arrière et d'être le seul à se souvenir des précédentes boucles : en un instant, il peut perdre absolument tout ce qu'il avait bâti avec Emilia et avec les autres pensionnaires du manoir. Dans ses textes, Nagatsuki rend très bien cette douleur profonde, ce sentiment de détresse en voyant que Rem, Ram, Beatrice, Roswaal et surtout Emilia agissent comme si c'était le premier jour... Au-delà de son désespoir, le jeune homme va devoir tout reconstruire, renouer les liens perdus, retrouver le moyen de passer son serment avec sa chère Emilia... Mais malgré toute sa détermination, cela suffira-t-il ? S'il ne change rien, il mourra à nouveau à coup sûr au bout du 4ème jour, et il lui faut alors comprendre. Comprendre comment et pourquoi il est mort, qui est l'assassin, si celui-ci s'est aussi attaqué aux autres pensionnaires du manoir... Pour cela, il va peut-être devoir enchaîner les boucles, sacrifier sa vie et tout reconstruire à chaque fois, en espérant récolter peu à peu des indices. Mais malgré toute l'obstination qui fait le charme de Subaru, Tappei Nagatsuki ne sera vraiment pas tendre avec son héros, en le faisant passer par nombre d'étapes très cruelles : des morts très brutales et sanglantes que l'auteur prend plaisir à étirer et à décrire un peu (Subaru morfle vraiment, on peut le dire), des liens qui se brisent encore plus douloureusement qu'il ne le pensait avec des personnages qu'il a pourtant appris à adorer... Sans oublier l'impossibilité pour lui de parler de la Mort réversible aux autres, une chose qu'il comprendra là aussi de façon douloureuse. Sa détermination est alors réellement mise en péril, on découvre parfois un Subaru anéanti et désespéré, ce qui le rend plus touchant. Mais cela suffira-t-il à lui faire baisser les bras ?


Ce deuxième arc, dès ce deuxième roman, se pare alors d'enjeux différents du premier arc, car là où dans la première partie de la saga Subaru savait très bien comment et pourquoi il mourait, ici au départ il n'en sait strictement rien et doit alors enquêter, tout en prenant soin de renouer ses liens avec son entourage, et de continuer à en découvrir plus sur ce monde. Pour cela, plusieurs techniques s'offrent à lui. Se calquer sur les événements déjà vécus dans la boucle précédente et en modifier simplement le résultat suffira-t-il ? Faut-il opter pour une approche différente ? Même si, pour ça, il doit à nouveau mourir plusieurs fois et très atrocement, il avance, petit à petit, dans un roman qui équilibre très bien ses différents axes.


Soulignons, d'ailleurs, que Subaru reste un personnage principal vraiment efficace dans son caractère et son comportement. Il commence à avoir plus conscience de ce que ce pouvoir peut impliquer : il est le seul à vivre avec les souvenirs de ses précédentes boucles, des souvenirs que les autres ont forcément oublié quand tout a été rebooté, comme c'est le cas pour Emilia qui a oublié qu'elle a été la première à le sauver, et envers qui il ne peut donc pas être aussi reconnaissant qu'il le voudrait... Mais quoi qu'il en soit, Subaru reste un garçon marqué par autant de défauts que de qualités. Sa nullité dans les tâches domestiques au départ le rend plus humain, de même que ses maladresses quand il dit des choses incompréhensibles pour son entourage. On apprécie facilement ses répliques décalées, ses réactions étonnantes pour les autres (comme sa demande à l'esprit félin Pack quand celui-ci veut le remercier en lui offrant quelque chose, ou sa façon de discuter normalement avec ce même Pack), ses réflexions et pensées concernant les clichés fantasy... mais ça ne l'empêche pas d'être également capable de quelques jolies tournures, comme sa référence à Natsume Sôseki. Mais surtout, difficile de ne pas apprécier son assiduité, sa détermination, le fait qu'il ne pense qu'à obtenir ce qu'il désire par-dessus tout sur le moment, sans calculs, en étant honnête avec lui-même. Et malgré ces boucles et cette mort réversible qui l'obligent à chaque fois à rebâtir ce qu'il perd, il garde généralement un côté positif en continuant de découvrir Rem, Ram ou Béatrice, ou en pouvant s'apaiser au contact d'Emilia... Soit autant de choses qui le préparent à découvrir d'autres vérités plus dures, surtout au vu des 90 dernières pages du volume qui accentuent beaucoup la tension, la cruauté et certains mystères.


Une nouvelle fois, l'écriture de Tappei Nagatsuki n'offre pas de changements de style et de petites fantaisies, et se contente surtout de bien jouer entre les passages de narration externe au passé, les phases de dialogues, et les pensées nombreuses de Subaru, auxquels on peut ajouter des brefs moments quittant Subaru pour se focaliser sur des discussions entre Roswaal et Ram, deux personnages très proches. L'ensemble s'avère bien équilibré, et est souvent dynamisé par les réflexions du personnage principal. Quant aux illustrations de Shinichirô Otsuka, elles prennent plus de consistance, d'ampleur, en offrant plus de décors derrière les personnages, et en mettant en valeur quelques vrais moments-clés. Face au style d'écriture de Nagatsuki qui reste toujours aussi peu descriptif sauf pour certains traits des personnages, on appréciera la manière dont l'illustrateur a su trouver des designs très réussis pour les nouveaux personnages.


Après un premier arc qui offrait une bonne mise en place bien mouvementée, avec ce deuxième roman on sent déjà que ce deuxième arc est celui qui fait décoller la saga. L'univers se précise un peu plus, certains enjeux prennent plus d'ampleur, la palette de personnages s'étoffe et est très réussie dans son genre, Nagatsuki joue très bien sur différents styles (tranche de vie, humour mystère, drame...) et accélère efficacement la tension dans la dernière partie du roman...


Critique 1


Après avoir conclu l'affaire du vol de l'insigne d'Emilia sans qu'il y ait de victimes, Subaru tombe inconscient et est amené au manoir où vit la jeune fille, celui du marquis Roswaal.


Subaru fait alors la connaissance de nouvelles têtes : Béatrice, la bibliothécaire au fort caractère, l'excentrique marquis, et les soubrettes Ram et Rem, jumelles mais aux tempéraments bien différents. Pour payer leur dette envers le jeune homme, tout ce beau monde accepte de faire de Subaru un domestique de la maison. Un quotidien nouveau s'offre alors à lui, tout en sachant que de macabres événements ne tarderont pas à le frapper de nouveau...


Ce second tome entame le deuxième arc de la saga Re:Zero, centré sur le manoir Roswaal. Après un premier opus basé sur l'introduction du concept de la boucle temporelle et de l'univers, Tappei Nagatsuki nous offre une suite plus posée, un deuxième opus où il est grand temps d'accentuer le cadre de la série et de planter de nouveaux personnages. C'est même sur plus de 110 pages que l'écrivain décortique ce nouvel aspect du récit, si bien qu'une grande partie du volume apparaît comme de la tranche de vie en territoire fantastique. Ce long passage, capital, permet à la fois de développer les nouveaux personnages, mais aussi tout l'univers de Re:Zero, et c'est d'ailleurs ce qui rythme efficacement toute cette partie du récit : l'intensité est nulle, mais la légèreté de l'ambiance, les explications apportées autour d'Emilia et le caractère des nouveaux personnages, dont celui des attachants Ram et Rem, envoute sans mal et propose même un certain temps de répit pour celui qui enchaînerait la lecture des deux premiers opus. Rien de mal à ce que le roman se pose, donc, d'autant plus que la suite renoue avec l'intensité du premier opus.


Car le concept phare de la série reste la mort réversible qui frappe Subaru, aussi une nouvelle boucle mortelle a bien lieu au cours de l'arc. Dès lors, la tension fait son retour et nombre de questions sont posées : comment est mort Subaru ? Qui est le nouvel ennemi ? La force de ce second tome est de ne pas apporter de réponses précises, se laissant une forte marge de manœuvre pour développer l'intrigue, et même de nous mener en bateau à plusieurs reprises. Le lecteur va inévitablement soupçonner chacun des membres du manoir, à tour de rôle et de manière logique, une chose que l'auteur a compris et qui lui sert à apporter quelques rebondissements bien trouvés et qui nous empêchent de refermer l'ouvrage. La conclusion de ce volume est d'autant plus cruelle que l'arc semble se lancer véritablement à cet instant et que la suite ne pourra être que passionnante, notamment parce qu'elle sera lancée dès les premières pages.


En terme de narration, le concept de la mort réversible fait une nouvelle fois quelques prouesses. Chaque boucle vécue par Subaru lui permettant de changer le quotidien qu'il a vécu, on découvre un peu plus en profondeur chaque personnage via ce procédé. Béatrice, Ram et Rem sont les premières ciblées, Tappei Nagatsuki utilise alors astucieusement son écriture pour traiter leur rapport à Subaru à chaque fois, et affirmer chaque personnage aux yeux du lecteur.


Suite réussie pour Re:Zero, donc. Le volume trouve un rythme parfaitement équilibré, prenant le temps de planter son nouveau décor et ses nouveaux personnages, et faire monter la tension via le nouveau cycle mortel, et encore mystérieux, présenté. La série de Tappei Nagatsuki a trouvé son crédo et, par le cliffhanger frustrant proposé en fin de ce second tome, autant dire que le troisième opus se fera attendre avec impatience.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction