Re:Zero – Deuxième Arc - Une semaine au manoir Vol.1 - Actualité manga
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Re:Zero – Deuxième Arc - Une semaine au manoir Vol.1 : Critiques

Re:Zero Kara Hajimeru Isekai Seikatsu - Dainishou - Yashiki no Isshuukan Hen

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 08 Mai 2018

Critique 2 :

La saga Re:Zero connaît une belle popularité depuis son adaptation animée. Conscientes du succès, les éditions Ofelbe proposent le light-novel initial tandis qu'Ototo poursuit à bon rythme la publication des différents arcs du manga. Après une première partie en deux tomes, le second arc est signé Makoto Fugetsu. Une deuxième partie plus longue et composée de 5 tomes, quatre pour l'intrigue principale et un cinquième qui semble s'intéresser à des histoires annexes. Pour le petit rappel, ce second arc en manga est l'adaptation des tomes deux et trois du roman d'origine et correspond aux épisodes 4 à 11 de la série animée.

Après ses péripéties à la capitale, Subaru reprend connaissance dans un luxueux manoir, la demeure d'Emilia, celle qu'il a sauvé. Avec deux servantes en tenus de soubrette à son chevet, Subaru s'apprête à découvrir un autre pan de l'univers où il a été invoqué, et nouer de nouvelles attaches avec les résidents de ce monde. Mais c'est surtout sa relation avec Emilia qui l'intéresse, le jeune homme semblant être tombé amoureux... Pourtant, une nouvelle menace plane sur lui, et son pouvoir de la mort réversible s'enclenchera sans doute à ce moment-là...

Dans son adaptation manga, Makoto Fugetsu semble avoir eu certaines libertés qu'on ne retrouve pas forcément dans les adaptations de light-novel, d'anime ou de jeu-vidéo. Tandis que certaines œuvres sont plus expédiées dans leur rythme, servant surtout de moyen promotionnel au support d'origine, l'auteur a droit à des faveurs en proposant un développement plus soutenu. Preuve en est le chapitre d'introduction qui est un récapitulatif appréciable du premier arc, sans toutefois lui substituer, tandis que l'ensemble du volume s'intéresse aux premiers instants de Subaru dans le manoir Roswaal. Le ton de cette introduction se veut donc assez léger, à l'inverse du premier arc qui n'hésitait pas à introduire des scènes particulièrement violentes assez rapidement. La place n'est plus à la mort imminente et barbare mais à la tranquillité et à la découverte. L'univers commence alors à prendre de belles couleurs, notamment grâce à un panel de personnages assez déjanté qui a le mérite d'amener pas mal d'humour. Que ce soit Rem et Ram, les soubrettes jumelles, la hargneuse Béatrice où l'intriguant Roswaal, le casting de ce nouvel arc sait particulièrement bien divertir et intriguer. Roswaal affiche un côté mystérieux très captivant tandis que Rem et Ram devront s'émanciper de leur rôle de soubrettes aux tempéraments particulier pour briller aux yeux du lecteur.

Si ce premier tome de second arc donne l'impression qu'il ne se passe pas grand chose, c'est pour mieux piéger son lecteur. Cet aspect tranche-de-vie au sein du manoir est plein de légèreté mais certainement pas dénué d'intérêt, ce parce qu'il se concentre habilement sur les relations entre Subaru et les habitants du manoir, un point qui sera très important pour la conclusion du volume. Malgré les piques et les prises de bec, le lien entre notre héros et les jumelles est plaisant à voir évoluer, de même pour sa relation avec Emilia qui s'impose toujours plus comme l'élue du cœur du protagoniste. C'est en ce sens que la conclusion du tome se révèle maîtrisée : le choc est assez soudain, on se pose mille et une questions sur ce dénouement et sur ses origines, tout en ressentant bien la détresse de Subaru et de ce qu'il a perdu. De quoi lancer les hostilités car malgré ses airs de tranquillité, ce second arc ne sera pas de tout repos, loin de là...

Pour les lecteur du light-novel original, il conviendra aussi d'apprécier les choix d'adaptation de Makoto Fugetsu. Celui-ci se montre très fidèle au scénario de Tappei Nagatsuki, mais n'hésite pas à instaurer sa vision de l’œuvre. On pense notamment à sa manière de montrer Rem et Ram, plus expressives que ce que le roman laisse suggérer, un choix qui peut étonner mais sert assez bien l'ambiance. Pour le reste, le mangaka a un coup de crayon précis, l'auteur cherchant à rester fidèle au character-design de Shinichirô Otsuka. Si le tome, assez tranquille, ne laisse pas forcément une grande marge de manœuvre pour instaurer les grandes sensations propres à Re:Zero, le second volume devrait nous permettre d'apprécier l'étendue du talent de Makoto Fugetsu.

Côté édition, Ototo continue de faire un très bon boulot. Le papier est de bonne épaisseur, la présence des pages couleur bienvenue, et la traduction de Yoan Giraud fait particulièrement bien ressortir le tempérament de chaque personnage, un point essentiel étant donné ce casting haut en couleur.


Critique 1 :

Après les deux tomes d'un premier arc introductif réussi, la saga Re:Zero revient en manga chez Ototo avec, fort logiquement, son deuxième arc : Une semaine au manoir. Par rapport à l'arc 1 Une journée à la capitale, on note deux changements importants : l'éditeur japonais et le dessinateur. En effet, la saga Re:Zero version manga, qui en est actuellement à son 3ème arc au Japon, se partage entre deux maisons d'édition et deux artistes qui se relaient. Ainsi, Media Factory et Daichi Matsuse, respectivement éditeur et dessinateur du premier arc, laissent ici la place à Square Enix et Makoto Fugetsu (une dessinatrice que l'on découvre pour la 1ère fois en France à cette occasion, mais qui exerce ses talents de mangaka depuis 2008). Après les 4 tomes du 2ème arc, nous retrouverons Media Factory et Daichi Matsuse pour le 3ème arc.

Notons que le premier volume de ce deuxième arc s'ouvre sur un chapitre 0, qui occupe une quarantaine de pages et qui vise à résumer les événements de l'arc 1. L'idée peut se comprendre, étant donné qu'il y a eu changement d'éditeur et de mangaka au Japon (et puis, ça a peut-être permis à Makoto Fugetsu de mieux se familiariser à l'univers), mais aussi pour permettre à celles et ceux qui prendraient la saga en cours de route d'avoir les bases. Mais honnêtement, cette quarantaine de pages va beaucoup trop vite pour vraiment bien présenter et résumer les choses, et mieux vaut se pencher sur l'adaptation manga du premier arc directement.

Après ce chapitre-résumé qui tronque le tome d'un cinquième de ses pages (on a vu pire), on retrouve donc Subaru Natsuki, notre héros détenteur du pouvoir de la mort réversible, alors qu'il s'apprêtait à mourir une nouvelle fois, blessé alors qu'il avait réussi à protéger la belle demi-elfe Emilia et la jeune voleuse Felt des griffes mortelles d'Elsa. Pourtant, cette fois-ci, il n'est pas mort, guéri par sa précieuse demi-elfe, et se réveille dans un lit, au sein d'un vaste manoir. Remis de ses blessures, il va pouvoir découvrir la vie au sein de cette bâtisse, s'y acclimater en tant que domestique... sans se douter que le cycle de la mort est sur le point de s'abattre à nouveau.

Après le premier arc qui posait les premières bases avec l'arrivée dans le monde fantasy, la rencontre d'Emilia et le concept de mort réversible, le deuxième arc promet d'entrer un peu plus dans les choses sérieuses, en premier lieu en évoquant enfin ce qui manquait un peu trop à l'arc 1 : des enjeux plus importants dans ce monde, et plus précisément dans le Royaume de Lugnica où Subaru s'est retrouvé. Suite à une épidémie qui n'a touché que la lignée royale en la poussant à son extinction, le Royaume n'a plus d'héritier. Actuellement, la gestion de l'Etat est faite par le Comité des Sages, un groupe d'illustres individus bien organisés, mais un Royaume ne peut rester sans Roi, et les prétendants semblent être plusieurs, rendant alors la vie au Royaume peu paisible, car forcément les rivalités et manigances risquent d'être de la partie... En cela, le scénario vient expliquer comme il se doit les quelques mystères du tome 1, autour de l'importance de l'insigne volé qu'Emilia recherchait.

Mais en dehors de ces explications, pas de manigances entre prétendants au trône dans ce tome (et dans cet arc de manière générale), qui vise avant tout à poser le nouveau cadre de vie de Subaru.

Celui-ci découvre la grande propriété du Manoir Roswaal, son bâtiment imposant, ses vastes jardins avec fontaine, ses repas fastueux... et c'est dans ce cadre qu'il devra désormais jouer les domestiques, afin de rester auprès d'Emilia. Emilia, dont le charme, le sourire et la gentillesse l'ont instantanément conquis, et qu'il va enfin pouvoir découvrir plus profondément, maintenant que son premier jour dans ce monde est enfin définitivement passé. Le voici pouvant admirer son statut de demi-elfe, s'amuser de son côté naïf et de ses insultes démodées, découvrir son statut d'invocatrice, apprendre quelles sont ses ambitions qui font qu'elle loge dans ce manoir... et, bien sûr, se rapprocher d'elle.

Mais la jolie demoiselle à la chevelure argentée est loin d'être la seule à côtoyer Subaru, car qui dit nouveau cadre dit nouveaux personnages ! A commencer par le maître des lieux, Roswaal L. Mathers, marquis et magicien de la cour, dont le caractère un brin exubérant et le look de bouffonne l'empêchent pas d'être le plus puissant magicien du royaume. Accueillant à bras ouverts Subaru en qui Emilia a placé sa confiance, l'homme doit néanmoins s'assurer que notre héros est digne de confiance et n'est pas un espion...

La première rencontre que Subaru fait au sein du manoir est néanmoins Béatrice, lolita hautaine qui prend vite l'adolescent en grippe à cause de sa tendance à briser par hasard ses portes dimensionnelles, qui lui servent à s'isoler. Son rôle de bibliothécaire de l'étude interdite du manoir, où elle protège les livres de magie dangereux de Roswaal, en font sans nul doute une figure importante, mais cette non-humaine n'a pour l'instant pas un rôle très marqué, hormis un côté humoristique due à ses rixes avec Subaru et à sa passion dévorante pour Pack.

Viennent, enfin, les deux demoiselles qui ont fait décoller la popularité de la série en animé en 2016 : Ram et Rem, les jumelles soubrettes. Deux maids qui, à elles seules, doivent gérer toutes les tâches domestiques du grand manoir, et s'en chargent avec une application admirable et en se partageant les tâches, chacune ayant ses spécialités. Au-delà des clichés de jeunes jumelles soubrettes mignonnes à souhait qu'elles dégagent, les deux miss, dans ce premier volume, amusent dès leur première apparition, de par leur connivence totale et la parfaite compréhension qu'elles ont l'une de l'autre, n'hésitant alors pas à se lancer dans des taquineries pince-sans-rire parfois assez osées sur Subaru. Mais au-delà de leur aspect mignon et de leur application dans les tâches ménagères, les deux demoiselles pourraient bien cacher des choses, à commence par une certaine défiance envers notre héros sorti de nulle part, et celui-ci aura doc fort à faire pour gagner leur confiance.

Tel est le nouveau cadre de vie de Subaru, cadre bien posé dans ce premier tome qui, après l'introduction mouvementée de l'arc 1, prend ici le temps de développer un peu plus les choses. On cerne bien les différents personnages, on s'attache facilement à eux si l'on n'est pas allergique à certains poncifs (les différents personnages, Ram et Rem en tête, rentrant totalement dans les clichés malgré leur efficacité... mais Subaru lui-même en a conscience dans ses réflexions, ce qui rend le tout plutôt amusant à observer), et l'on apprécie facilement de voir le jeune garçon chercher à bâtir des liens avec son nouvel entourage.

D'ailleurs, soulignons que Subaru reste un personnage principal vraiment prometteur dans son caractère et son comportement. En premier lieu, même si son pouvoir de mort réversible lui semble désormais ne plus être un problème, il commence à avoir plus conscience de ce que ce pouvoir peut impliquer : il est le seul à vivre avec les souvenirs de ses précédentes boucles, des souvenirs que les autres ont forcément oublié quand tout a été rebooté, comme c'est le cas pour Emilia qui a oublié qu'elle a été la première à le sauver, et envers qui il ne peut donc pas être aussi reconnaissant qu'il le voudrait... Mais quoi qu'il en soit, Subaru reste un garçon marqué par autant dé fautes que de qualités. Sa nullité dans les tâches domestiques au départ le rendent plus humain, de même que ses maladresses quand il dit des choses incompréhensibles pour son entourage. On apprécie facilement ses répliques décalées (comme quand il dit que mourir une fois c'est bien suffisant), ses réactions étonnantes pour les autres (comme sa demande à l'esprit félin Pack quand celui-ci veut le remercier en lui offrant quelque chose, ou sa façon de discuter normalement avec ce même Pack), ses réflexions et pensées concernant les clichés fantasy... mais ça ne l'empêche pas d'être également capable de quelques jolies tournures, comme sa référence à  Natsume Sôseki. Mais surtout, difficile de ne pas apprécier son assiduité, sa détermination, le fait qu'il ne pense qu'à obtenir ce qu'il désire par-dessus tout sur le moment, sans calculs, en étant honnête avec lui-même.

Tout ceci contribue à rendre son parcours prenant dans ce premier volume calme, mais soigné... et les toutes dernières pages, cruelles, viennent donc piquer comme il se doit la curiosité du lecteur !

Côté édition, Ototo Manga livre à nouveau un très bon travail. On notera encore quelques discrètes coquilles dans les textes, mais en dehors de ça la traduction de Yoan Giraud reste très claire, avec des dialogues collant suffisamment bien aux différents caractères. Le papier souple et épais ainsi que l'impression faite chez Aubin sont excellents, et les quatre premières pages en couleurs sont appréciables.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

15.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction