Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 24 Mai 2018
Critique 2
Subaru a pu déterminer l'origine de la malédiction : un chien appartenant à une troupe d'Ulgarm, des bêtes démoniaques. Son mauvais pressentiment le guide au village d'Alam où la troupe d'enfants a disparu. Subaru et Rem entrent alors en scène pour les sauver, mais ils devront faire face aux Ulgarm qui les attend dans les bois...
Avec ce quatrième tome, l'intrigue principale du second arc de Re:Zero touche à sa fin. Après trois tomes qui ont instauré le mystère tout en jouant avec l'ambiance conviviale du manoir Roswaal, ce dernier opus joue la carte d'une atmosphère totalement différente. L'heure est désormais à l'action et aux combats contre des bêtes monstrueuses, tandis que Rem est sur le point de s'illustrer et d'être développée.
Et c'est bel et bien la soubrette aux cheveux bleus qui est en avant dans ce quatrième opus, au point qu'elle en devienne même le personnage central de cette fin d'arc ! Subaru a beau être le centre de grands éclats héroïques, Rem captivent davantage le lecteur par l'illustration de son caractère et de sa détermination, et par le récit de son passé qui en fait un personnage réellement touchant. Un traitement qui amène une séquence finale émouvante, une séquence clef du second arc dont le mangaka, Makoto Fugetsu, semble si fier qu'il en a fait l'illustration de la couverture du volume, à juste titre.
Faire de Rem une alliée particulièrement puissante a aussi un impact sur les scènes d'action montrées dans cet ultime tome. Si Subaru mise sur la tactique, Rem apporte une dimension beaucoup plus violente aux séquences de combat, ce qui contraste habilement avec sa personnalité douce.
Une dimension appuyée par le trait du mangaka qui fait de bien belles choses dans ce quatrième volet, aussi bien dans la violence des affrontements que dans d'autres aspects de mise en scène particulièrement dense, par exemple la séquence clef du flashback de Rem et Ram. L'auteur aura montré un style particulièrement plaisant d'un bout à l'autre de l'histoire, un atout qui nous aura permis de rentrer comme il se doit dans ce second arc.
Du côté de l'intrigue, l'arc du Manoir Roswaal s'achève sans laisser de pistes inexploitées derrière lui. Il aura intelligemment introduit les membres du manoir et la nouvelle demeure de Subaru, en plus d'instaurer un mystère bien pensé dont il était prévisible d'entrevoir l'issue. Reste un deux-ex machina un peu facile pour conclure le tout, mais, globalement, les objectifs de ce second récit auront été remplis. En ressort même un personnage gagnant dans cette histoire, Rem, qui sera devenue importante aussi bien dans le cœur des lecteurs que dans celui du héros.
Enfin, il convient de noter que l'adaptation de ce second arc se sera montrée très fidèle au light-novel, avec un rythme un peu plus accéléré sur le dernier tome. Cela n'empêche pas au tout de rendre justice à l’œuvre originale signée Tappei Nagatsuki.
Le deuxième arc de Re:Zero se termine presque avec ce quatrième tome. Le récit de l'arc est fini, mais Makoto Fugetsu a eu droit à un cinquième volet pour narrer quelques histoires supplémentaires. C'est déjà ce qu'il propose en fin de tome avec deux récits bonus, l'un tournant autour d'un sympathique fan-service autour des héroïnes de l'arc, et le second beaucoup plus comique. On espère que ce recueil d'histoires supplémentaires apportera quelque chose aux personnages et ne se contentera pas de jouer la carte du fan-service facile.
Critique 1
Subaru sait désormais que l'être qui a véhiculé la malédiction n'est autre que le chiot du village, qui est en réalité une créature démoniaque... mais suite à cette découverte, pas le temps de traîner ! Le jeune homme comprend vite que le village est en grand danger, et quand Rem et lui arrivent sur place, ils ne peuvent que constater les dégâts : les enfants d'Alam ont été emmenés dans la forêt, où la barrière a été brisée, par les Ulgarm, créatures démoniaques à l'apparence canine. Pour les sauver, pas d'autre solution que de se précipiter dans la forêt ! Ils parviennent à retrouver les enfants affaiblis, mais toujours en vie. Seulement, en voulant protéger Rem d'une attaque des Ulgarm, Subaru se fait mordre par de nombreux démons, et s'évanouit en étant accablé de plusieurs malédictions mortelles... A son réveil, il est dans une chambre où Emilia l'a veillé. Et il ne tarde pas à apprendre par Béatrice qu'il n'a plus que 12 heures à vivre si tous les Ulgarm qui l'ont maudit ne sont pas tués d'ici là. Pire encore: Rem, se sentant coupable, a fait le choix de repartir seule dans la forêt afin d'éliminer à temps toutes les créatures... Accompagné d'une Ram en colère et extrêmement inquiète pour sa soeur adorée, Subaru parviendra-t-il à retrouver la soubrette... et à calmer ses ardeurs "ogrisées" ?
Ce quatrième volume vient conclure le deuxième arc de Re:Zero, et pour cela, Tappei Nagatsuki et l'adaptatrice en manga Makoto Fugetsu choisissent une voie qui n'était jusque-là présente qu'en petite quantité dans la saga: l'action ! De ce côté-là, la mangaka parvient à assurer le spectacle, avec pas mal de variété dans la grandeur des cases, une bonne présence des décors de forêt et de nature quand il le faut afin de renforcer l'immersion, des designs réussis pour les imposants et dangereux Ulgarm, des encrages qui accentuent la tension apportée par le cadre sombre et par les bêtes... et une Rem encore plus impressionnante qu'auparavant sous sa forme ogrisée ! Face à Subaru et Ram, on retrouve une soubrette incontrôlable, proche de la folie destructrice, et Subaru devra ruser un peu pour trouver comment la calmer... quitte à exploiter d'une étonnante manière tout l'amour de Rem pour sa soeur. Qui plus est, la mangaka a le mérite d'écourter un peu certaines phases du "deuxième round" dans la forêt qui paraissaient un peu longuettes dans le roman.
Dans l'ensemble, c'est donc très prenant, d'autant que d'autres qualités sont là : les nouvelles piques bien senties de Ram envers Subaru qui amènent quelques notes d'humour, mais aussi une exploitation assez astucieuse de certains "détails qui n'en sont pas" : la clairvoyance et la magie de vent de Ram, la tactique de Subaru quand il essaie de dire qu'il est mort, l'utilisation de la noix de bokko donnée par les enfants... Ces éléments, déjà présents dans le roman, montrent quelque chose d'assez malin chez Subaru, qui compense toujours sa faiblesse par ses petites ruses et, surtout, son obstination. On regrette juste que les deux derniers cas évoqués (quand il essaie de dire qu'il est mort, et quand il utilise la noix) soient très expéditifs, au point de ne pas être très clairs quant à leur impact.
Cela dit, le principal intérêt du dernier acte très rythmé et intense de ce deuxième arc est à chercher encore ailleurs, puisque l'heure est venue d'éclairer sous un tout nouveau jour le personnage-clé du volume : Rem. Le lecteur a enfin l'occasion de découvrir les origines des deux jumelles, leur enfance difficile à cause de leur statut de parias, la manière dont elles se sont toujours considérées l'une et l'autre... L'ensemble a beau être présenté du point de vue de Rem, Ram y apparaît tout aussi attachante, de par les sacrifices qu'elle a faits pour sa petite soeur adorée. Et en plus de permettre de cerner beaucoup mieux ces deux jeunes filles de plus en plus attachantes, la gestion des choses devient ensuite assez maligne en présentant, brièvement, mais efficacement, certains événements qui ont eu lieu pendant cet arc, mais du point de vue de la soubrette aux cheveux bleus, permettant au déroulement du récit de gagner encore plus en cohérence, et de cerner le changement qui commence à s'opérer en Rem au contact de Subaru. Enfin, il y a une chose que Makoto parvient à mettre en valeur peut-être encore mieux que dans le light novel d'origine: le profond manque de confiance en elle de Rem, qui ne peut s'empêcher de se voir depuis toujours comme faible, inutile, simplement comme un substitut de mauvaise qualité de sa soeur. Sachant tout l'amour que se portent les deux soubrettes, le résultat parvient à être poignant, surtout grâce à certaines pages en particulier où l'on sent bien que Rem peut changer sa façon de voir les choses (à commencer par la page reprise pour servir de couverture à ce volume).
Au final, le deuxième arc de Re:Zero s'achève d'excellente manière, en confirmant tout le potentiel entrevu lors du premier arc. L'idée de la Mort réversible est intelligemment exploitée et se renouvelle bien en offrant d'autres possibilités, les avancées sont cohérentes, l'univers s'enrichir un peu plus et avec clarté sans rien brusquer, les principaux personnages de l'arc ont tous un bon rôle et se développent bien, et Subaru continue d'affirmer sa franchise ainsi que son obstination, et d'évoluer dans ses objectifs et dans son appréhension de ce monde et de son unique capacité.
Cela dit, l'histoire principale du deuxième arc a beau s'achever avec ce volume, celui-ci n'est pas le dernier de l'arc ! En effet, il reste un cinquième volume, qui sortira en France en mai, et qui proposera une histoire qui n'a pas été racontée dans le récit principal. Pour patienter, Fugetsu nous offre déjà un avant-goût à la fin de ce 4ème tome, via deux petites histoires spéciales de 11 et 24 pages. Au programme, une discussion entre les filles dans leur bain qui ravira les yeux des fans d'Emilia, Rem et Ram, sans pour autant en faire trop, pour un petit quota fan-service léger. Puis une sombre histoire de mayonnaise assez drôle, et qui pourrait être l'occasion pour Rem de mieux entamer sa prise de confiance en elle, sous la houlette de Subaru et Ram.
A part ça, l'édition proposée par Ototo reste toujours aussi agréable à prendre en mains, notamment avec ses 4 premières pages en couleurs qui font toujours plaisir.