Re:Teen Vol.1 - Actualité manga

Re:Teen Vol.1 : Critiques

Re:teen - Mayu no Naka de Mou Ichido 10-dai no Kimi to Au

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Avril 2018

Critique 2


Toujours dans une volonté de garnir son catalogue de titre court, mais de qualité, les éditions Doki Doki se sont intéressées à Re:teen, une série en trois tomes qui fut prépubliée dans le Dengeki Daioh des éditions ASCII Mediaworks. A l'origine de ce titre, Masanori Date au scénario et Yutaka Ohori au dessin. Tous deux nous étaient inconnus jusqu'à maintenant. Masanori Date n'a que deux mangas à son actif au Japon, mais Yutaka Ohori a une carrière un peu plus riche, le mangaka ayant travaillé sur des dérivés mangas des Chroniques d'Arslan et de Valvrave The Liberator.


Il y a 13 ans, un immense dôme s'est créé autour de la ville de Sumihama, à l'intérieur de laquelle il est désormais impossible d'entrer. Oro Gataka, jeune militaire, reçoit la mission de pénétrer le dôme, mais une fois à l'intérieur, il retrouve la taille de ses 11 ans. Et pour cause, il se retrouve 13 ans en arrière, à Sumihama, juste avant la formation du tome. A cette époque où certains drames s'étaient déroulés dans l'entourage du jeune homme, Oro va peut-être pouvoir changer le cours des événements...


C'est donc une intrigue de science-fiction mêlée à du voyage temporel qui nous attend avec Re:teen qui possède un pitch intéressant malgré un air de déjà vu. Un retour dans le temps pour changer le cours des événements, un dôme séparant une ville japonaise du reste du monde... Autant d'éléments scénaristiques qui ont déjà été exploités dans le manga et l'animation japonaise, mais qui peuvent être passionnants si bien exploités. Dans le cas de Re : teen, la seule inquiétude que l'on peut avoir vient de la courte durée de la série. En seulement trois tomes, les auteurs pourront-il assumer une telle intrigue ?


Ce premier tome va laisser ce questionnement garder son importance puisque dans sa globalité, il est difficile de dire qu'il aura fait avancer le scénario. En réalité, ce premier opus se redirige vers un autre aspect du récit, à savoir le passé d'Oro, sans trop se soucier du fameux dôme qui entoure Shirahama. Très résumé, ce premier opus narre les péripéties du protagoniste qui va chercher à changer le cours des événements par rapport à l'une de ses amies d'enfance : Kazuki.


Le titre vire alors à la comédie sentimentale, la demoiselle étant très amoureuse d'Oro, si bien qu'elle lui fait quelques avances en dépit de leur jeune âge. L'idée est tout de même plaisante, le titre pouvant finalement parler de l'enfance et des regrets, mais là est justement la limite de ce début de récit : les auteurs délaissent totalement le côté SF du titre pour aborder la relation entre Oro et Kazuki, ne laissant de la place pour rien d'autre. Le tout se laisse lire et ne manque pas d'intérêt, gardant même un certain côté psychologique étant donné que la conscience d'adulte d'Oro lui permet d'agir de manière plus mature que dans le passé, mais on se demande quand même quel sera l'enjeu final du titre auquel il ne reste que deux tomes.


Aussi, un point pourra déranger certains lecteurs : le côté particulièrement aguicheur autour de Kazuki qui reste une enfant de onze ans. Celle-ci accepte se montrer sa poitrine à Oro, est constamment présentée dans des petites tenues, les sous-entendus sexuels ne manquent pas entre elle et son ami... Difficile de toujours voir ça d'un très bon œil pour des enfants de cet âge, quand bien même Re:teen ne serait pas la première série à tomber dans ce piège, loin de là.


L'amour de Yutaka Ohori pour les jeunes filles est donc évident. Pourtant, son style graphique ne manque pas d'attrait. Son coup de crayon est d'une grande précision et ses personnages globalement très mignons. Certaines planches sont particulièrement réussies et s'apprécieraient davantage en couleur, preuve que l'auteur a un grand potentiel en termes de dessin.


L'édition de Doki Doki, elle, est fidèle à ce que propose l'éditeur en général. Le papier est de bonne facture, la présence de pages couleur est bienvenue, et la traduction signée Jean-benoît Silvestre est particulièrement vivante.


En définitive, ce premier tome de Re:teen déroute surtout par ses intentions qui s'opposent assez au pitch de base. Partant d'une histoire de science-fiction pour se diriger vers de la tranche de vie qui peine encore à exploiter ses thématiques, la série laisse le doute sur sa capacité à traiter convenablement le scénario pour aboutir à une conclusion correcte. La lecture reste toutefois plaisante, on jettera un œil aux deux derniers tomes avec une certaine curiosité.


Critique 1


Nouveau shônen des éditions Doki-Doki, Re:Teen vient s'inscrire dans la grande tradition des récits temporels. Prépubliée au Japon en 2015-2016 dans le magazine Dengeki Daioh d'ASCII Mediaworks, cette courte série est bouclée en 3 volumes, et nous permettra de découvrir les mangakas Masanori Date (scénario) et Yutaka Ôhori (dessin), deux auteurs qui semblent signer là leur première oeuvre de plusieurs chapitres.


Tout commence par l'immersion aux côtés d'un jeune homme qui semble avoir laissé derrière lui quelques regrets liés à son enfance, 13 ans auparavant. Aujourd'hui âgé de 24 ans, le lieutenant Oro Gataka s'apprête désormais à accomplir une mission capitale: parvenir à pénétrer le dôme de lumière qui, depuis 13 ans, plus précisément depuis le 21 octobre 2024, a inexplicablement recouvert sa ville natale, Sumihama. Le quasiment infranchissable "cocon de Sumihama", comme on l'appelle, repousse toute matière, sauf celles originaires de Sumihama, pour une raison inconnue, et toute communication avec l'intérieur de la cité est devenue impossible depuis tout ce temps, donc nul ne sait ce qui s'y passe. Etant lui-même originaire de la ville, le jeune homme devrait donc pouvoir y pénétrer en étant à bord d'un moyen de transport conçu exprès avec des matériaux originaires de Sumihama. Mais une fois à l'intérieur de la ville, que trouvera-t-il ? La réponse qui l'attend semble folle: il retrouve ses amis d'enfance restés jeunes, tels qu'il les avait laissés il y a 13 ans... et rajeunit lui-même en retrouvant son corps d'enfant ! Et pour cause: le voici de retour au 20 mars 2024, soit quelques mois avant l'apparition mystérieuse du dôme. Tout en s'interrogeant sur les raisons de ce phénomène, Oro voit ici l'occasion d'effacer ses regrets, tous liés à ses 4 amis d'enfance, qui ont tout connu un drame plus ou moins important les mois précédents l'apparition du dôme. Le voici donc décidé à sauver ses amis Kazuki, Utao et Taka... mais également son meilleur ami, simplement nommé Q, étrange petit garçon qui avait péri dans un incendie le lendemain, le 21 mars.


Pas question pour Masanori Date et Yutaka Ôhori de traîner, les deux auteurs posent aussi vite que bien les bases avec clarté, avant d'entrer très vite dans le vif du sujet et de poser les principaux mystères. Via une petite phrase dès les premières pages, les mangakas ne font pas vraiment de mystère quant à l'implication de l'énigmatique Q dans ce qui arrivera quelques mois plus tard à la ville, mais si le lecteur ne peut que tiquer sur ce bref passage, ce n'est évidemment pas le cas du héros... En tout cas, Q a au moins le mérite d'intriguer d'emblée, mais il n'est pas le seul élément à apporter du mystère. Comment et pourquoi est apparu ce dôme de lumière ? Quels sont ses liens avec les drames arrivés aux amis d'Oro peu de temps avant ? Par quel mystère a eu lieu ce voyage dans le temps ? Et si Oro parvient à percer le mystère du dôme voire à le faire disparaître, que se passera-t-il ? Restera-t-il enfant ? Ses amis d'enfance grandiront-ils subitement ? De par le statut du cocon de Sumihama, qui semble être une "enclave" restée dans le passé alors que le reste du monde a évolué de 13 ans, le scénario pourrait tout à fait se révéler assez surprenant plus tard.


Voici donc une double-quête pour notre héros qui a retrouvé le corps de ses 11 ans: percer le mystère du dôme, et éviter un avenir dramatique à ses amis d'enfance Q, Kazuki, Utao et Taka... Mais sur ce premier volume, au-delà des interrogations plutôt bien posées, les choses s'articulent surtout autour d'un personnage, la première demoiselle que notre héros va s'appliquer à sauver, qui est aussi celle s'affichant en couverture: Kazuki. En effet, l'essentiel du volume s'attarde sur elle et sur sa relation avec Oro. On pourra regretter un peu qu'Utao et Taka ne fassent qu'apparaître (Q est un cas à part), mais la série semblant vouée à suivre un déroulement assez linéaire (Oro devrait sûrement leur venir en aide dans les tomes suivants), nul doute qu'on pourra les découvrir un peu mieux plus tard. Et en attendant, on découvre en Kazuki une jeune fille plutôt fun, la petite rousse ayant un petit caractère bien à elle (plutôt typé tsundere), derrière lequel elle cache son grand amour pour notre héros. On pourra s'amuser volontiers de son côté assez précoce, qui amène de bonnes notes d'humour dès que ça entre en opposition avec le côté benêt d'Oro: il a beau avoir l'esprit d'un homme de 24 ans, il ne capte rien aux avances et à l'amour de son amie d'enfance. En revanche, le caractère de Kazuki amène également de très régulières notes un peu ecchi (Kazuki en bikini avec vues serrées, sous-entendus, plans culottes et nuisette...) qui sont certes très joliment dessinées, mais qui, à force, pourraient gêner un petit peu certains lecteurs, de par le jeune âge (11 ans) de la fillette. Heureusement les auteurs s'arrêtent très souvent quand il faut, et tout ceci a le mérite d'amener dans la série une ambiance plutôt légère et pas vraiment prise de tête, alors que l'histoire de fond possède pourtant des éléments assez sombres. Etonnant, donc, et dans l'ensemble plutôt réussi. Mais au-delà de l'humour et du côté légèrement ecchi qu'elle peut véhiculer, Kazuki a bien évidemment sa petite histoire, un contexte familial où elle ne se plait pas forcément et qu'Oro va essayer de changer. C'est très classique et vite passé en revue, mais l'essentiel est assuré: c'est divertissant. Mais disons clairement que le cas de Kazuki semble être le moins grave de tous parmi les drames futurs des amis d'enfance d'Oro, et on attend donc surtout de lire la suite pour voir ce que l'oeuvre a éventuellement sous le coude.


Petite anecdote: pour la date d'apparition du dôme, le scénariste a pris la date du 21 octobre, soit exactement la même date que celle où le Doc et Marty débarquent dans le futur dans le film culte Retour vers le futur II. Simple coïncidence, ou petit clin d'oeil à une autre oeuvre de voyage dans le temps ?


Sur ce premier volume, Re:Teen ne semble pas encore montrer tout son potentiel au vu de l'histoire avec Kazuki qui est assez convenue, mais le récit est limpide, plutôt joliment dessiné, pose quelques bases et mystères intéressants qui ne demandent qu'à décoller, et s'offre une ambiance étonnamment légère qui est assez séduisante. Affaire à suivre, donc !


Doki-Doki livre une jolie édition, avec notamment une première page en couleur. Le papier peut sembler un peu fin, mais il est bien souple, ne comporte aucun souci de transparence, et permet une impression de bonne qualité. Le travail de lettrage du Studio Charon est soigné, et il n'y a rien à redire concernant la traduction de Jean-Benoît Silvestre qui est très claire, assez vivante et dépourvue de couacs.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

12.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13.5 20
Note de la rédaction