Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 02 Octobre 2023
Chronique 2 :
Alors que Bojji et Ombre ont enfin regagné le château avec notamment d'émouvantes retrouvailles avec la reine Hiling, une bonne partie de la dramatique situation qui est en train de se jouer leur échappe encore: ils ignorent encore que le roi bosse a pris possession du corps de Daida tout comme ils ne connaissent pas l'identité exacte de leur possible ennemie Miranjo, et savent donc encore moins que celle-ci est désormais entre les mains du bandit Zokku, un homme fort peu scrupuleux. C'est dans ce contexte chaotique qu'après avoir recroisé la route de celui qui avait tenté de tuer le jeune prince avant d'être rongé par les remords, le binôme se retrouve ensuite nez-à-nez avec Apeas, gravement blessé par les bandits, ce dernier leur apprenant les récents événements et avouant pourquoi, malgré ses tiraillements, il veut rester fidèle à Miranjo qui représente beaucoup pour lui. Dans un climat tendu, où tous les tenants et aboutissants ne sont pas encore clairs pour eux, Bojji et ombre n'ont d'autre choix que de se diriger vers Zokku qui détient Miranjo. Ils ignorent encore que, dans le même temps, le redoutable Ouken, guidé par Miranjo, se dirige vers elle pour la libérer, après avoir échappé à Despa et au capitaine...
Entré depuis un bon moment dans une phase particulièrement prenante, Ranking of Kings s'offre un 9e tome qui poursuit le récit sans faillir, entre le souffle assez épique qui se fait actuellement sentir et les différents développements apportés à une galerie de personnages qui ne cesse d'être toujours nuancée. Ces deux facettes sont parfaitement représentées ici par deux longs passages cruciaux, dont le premier n'est autre que l'inévitable affrontement entre Bojji et Ouken. Derrière son dessin faussement simple et très fluide, Sosuke Toka propose ce qui est, à ce jour, l'un des duels les plus compliqués pour le jeune prince, si bien qu'il s'agit tout naturellement du combat idéal pour cerner plus que jamais tous les progrès qu'il a fait, toute la force qu'il a acquise. Une force de combat, bien sûr, puisque le jeune garçon, doté d'une sorte d'aura que plusieurs personnages ressentent bien, affiche toute sa détermination face à une adversaire qui dévoile petit à petit ses diverses capacités en semblant quasiment invincible. Mais aussi une force de coeur qui s'affirme encore et toujours, car si le jeune prince ne lâche rien, c'est avant tout parce qu'il veut protéger celles et ceux qui pourraient souffrir de la situation.
Quant à l'autre phase essentielle du volume, elle est à chercher du côté d'autres personnages: alors que Bebin part confronter le roi Bosse dans l'espoir de retrouver Daida, l'heure est venue pour le monarque, sous l'oeil de son fils prisonnier en lui, de révéler quel, est son but, quel est son plus profond désir, celui-ci étant profondément lié à Miranjo. En dévoilant alors enfin les détails de la relation entre cette dernière et le roi, l'auteur nous offre alors un flashback autour de l'enfance d'une Miranjo alors rayonnante, jusqu'à ce que tout bascule de façon particulièrement dure lors d'un conflit ayant impliqué son peuple pacifiste de Houma, les dieux, et le peuple de Gyakuza qui avait pour habitude, face aux vicissitudes du monde, de toujours mentir et se montrer cruel pour survivre. Sosuke Toka oppose avec force la bonté des uns à la cruauté des autres. Et tout en nous offrant alors les nuances que l'on espérait autour de Miranjo via les horreurs passées qu'elle a vécues dans son enfance, on se pose forcément une question: dans le fond, que peut-elle bien ressentir, derrière son visage sans expression dans le miroir, en voyant Bojji se battre avec bonté et être soutenu de façon infaillible par ombre et les autres ?
Ajoutons à ça les prémisses d'un développement sur Ouken et ses frères en fin de tome, et on obtient une lecture toujours aussi prenante et attachante. Non content de proposer un rythme assez intense et épique actuellement, le mangaka livre un nouveau lot d'informations qui sont toujours là pour nuancer comme il se doit des personnages qui, pour quasiment tous, ne sont jamais tous noirs ou tout blancs.
Chronique 1 :
Bojji et Ombre sont de retour au château, et y découvrent la situation chaotique. Après avoir croisé un Apeas mourant, ils font face à l'effroyable Ouken. Le combat entre lui et Bojji commence, mais le vaillant prince n'a pas idée de l'atout de ton adversaire : son immortalité. Et tandis que Miranjo, l'être du miroir, être présente, elle raconte ce qui les ont menés, elle et Bosse, a entreprendre un projet aussi insensé...
La grande bataille du château se poursuit et semble bien se diriger vers un point crucial. Le retour de Bojji en est la preuve, le garçonnet s'imposant comme un véritable sauveur pour les siens. Le petit protagoniste ne manque pas d'allure, et Sosuke Toka se plaît à le représenter comme un héros grand par sa bravoure, sa morale et ses talents.
Alors, son face-à-face avec Ouken, inévitable, vient constituer une grande partie d'un tome construit sur quelques rebondissements, mais surtout sur beaucoup de révélations. Mais avant d'entreprendre la mise au plat de quelques vérités, l'auteur offre un affrontement qui s'impose comme le plus risqué du jeune prince à l'heure actuelle. Son trait épuré et sa composition offrent toujours des moments d'un grand dynamisme, ce qui est d'autant plus satisfaisant quand ils mettent en scène Bojji dans ses performances comme ses retranchements. À côté, Sosuke Toka ne renonce pas aux moments plus décalés qu'il aime, ceux qui s'attachent à l'aspect parfois grotesque de l'univers, comme c'est le cas avec le personnage de Zokku qui n'inspire aucune empathie.
À côté, le mystère Miranjo nous est sans cesse rappelé. L'entité amène avec elle des révélations qui sont autant de développements de l'univers et de moyens d'ajouter de la profondeur à ce monde bien plus impitoyable qu'on pouvait le penser en ouvrant le premier volume. Son histoire demeure passionnante en plus d'ouvrir le champ des possibles pour l'avenir de l'œuvre. L'écriture a aussi pour elle sa justesse et ses nuances et sa dominante grise, loin d'une quelconque dichotomie morale.
Par de tels moments, on en attend forcément beaucoup du futur dixième volume. L'action est intense et la fin de l'ouvrage nous laisse sur un éventuel drame, tente que l'intrigue sans cesse enrichie ne cesse de nous captiver. Ranking of Kings reste un petit régal !