Rakugo à la vie à la mort (le) Vol.5 - Manga

Rakugo à la vie à la mort (le) Vol.5 : Critiques

Shôwa Genroku Rakugo Shinjû

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 27 Avril 2023

Depuis son malaise et son hospitalisation, Yakuùo, conscient que le temps passe, qu'il vieillit et que ses forces commencent à le quitter, a pris une décision radicale: prendre sa retraite. Une décision lourde de conséquences pour un homme qui a consacré toute son existence à l'art du rakugo, et qui se sent vide sans celui-ci. Evidemment, cette décision meurtrit son entourage, en particulier Yotarô et Konatsu, d'autant plu que le jeune homme connaît désormais le secret qui lie véritablement Yakumo à Konatsu depuis tant d'années. Alors, Yotarô sera-t-il l'ultime étoile du rakugo de Shôwa ? Yakumo finira-t-il par remonter sur scène malgré tout, au moins une toute dernière fois ?

La vie est faite de hauts et de bas, et c'est une chose que Haruko Kumota va particulièrement bien utiliser au fil de ce cinquième et dernier volume double. Car si le temps passe et emporte avec lui bien des choses, il y a toujours des événements qui attendent les personnages. Certains sont heureux ou prometteurs, à l'image d'un heureux événement pour Yotarô et Konatsu, ou des perspectives d'avenir de Mangetsu en tant que rakugoka. Et d'autres, comme partout, sont moins heureux mais sont généralement dans la logique des choses. C'est là qu'intervient le rakugo, car ici, plus que jamais, la mangaka nous fait sentir à quel point cet art imprègne la vie de ses différents personnages, et tout ce que les différentes pièces de rakugo peuvent véhiculer d'émotions diverses selon les circonstances, aussi bien pour celui qui raconte que pour le public.

"La haine, l'amour, les larmes... L'être humain est envahi par ces sentiments. Il est accaparé par d'innombrables émotions. Comme le rakugo."

Le rakugo est également un véritable liant entre les personnages, et c'est aussi sur ce point que l'autrice brille tout au long de ce volume, en venant vraiment sublimer les différentes relations qui les unissent. Que ces relations soient passées, avec le souvenir des défunts qui perdure encore et toujours. Qu'elles viennent du présent, à l'image de la vie de couple de Yotarô et de Konatsu ou du lien plus franc entre la jeune femme et son père adoptif à l'heure où celui-ci vieillit de façon critique. Ou qu'elles soient tournées vers l'avenir, en particulier grâce à Shinnosuke et à Koyuki.

Portée notamment par un 16e et avant-dernier chapitre somptueux dans la façon dont il est mené, la grande fresque humaine et artistique de Kumota s'achève avec logique, beauté et émotion, en cristallisant bien le parcours de ses personnages, leur vie personnelle et autour du rakugo, et évidemment aussi le rakugo lui-même avec de superbes valeurs de transmission. Jusqu'au bout, la mangaka met parfaitement en lumière un art traditionnel et une époque révolue que certaines personnes s'appliquent encore à faire vivre avec passion, malgré l'époque qui change.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction