Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 11 Juillet 2011
RH+ pour Rhésus positif, la dénomination qui suit un groupe sanguin dans l’identification de celui-ci. On le comprend seulement à la lecture, puisque l’on découvre que tout ceci ne cache qu’une banale histoire de vampires. Très banale, l’histoire. On découvre donc deux jeunes collégiens ou lycéens, accompagnés d’un étudiant en face et supervisés par un dénommé Kiyoi. Les deux premiers, Nogami et Seto, sont très proches et partagent beaucoup de chose, dont une belle amitié. Le troisième, Masakazu, est un peu en retrait pendant la majeure partie de l’histoire et prend beaucoup moins d’importance que ses collègues. Tous vampires, ils agissent sous les ordres de Kiyoi qui lui-même et à la disposition d’un certain mister qui les enverrait régler des affaires que la police ne prendrait pas en charge. Justiciers de la nuit du haut de leur quatorze ans, Seto et Nogami se battent contre les méchants et grâce à leur statut de vampires, cela ne leur fait pas peur ! Le plus désolant est sans doute que l’histoire n’a rien de plus à raconter que cela. Le résumé est succinct, l’idée de base tout autant et l’on peinera à en décrire plus malgré les six chapitres composant ce premier tome. Ajoutons toutefois que tous les personnages ont droit à un développement particulier au sein d’au moins un chapitre, ce qui nous fait entrer dans une logique linéaire et ennuyeuse au possible, étant donné que l’on prévoit absolument tout, et notamment le manque désespérant d’action.
Le récit pourrait se vouloir léger, aérien et nostalgique il n’est que lourd, ennuyant et indigeste. On se fiche totalement de l’évolution de ces gentils vampires qui ne boivent du sang humain qu’une fois de temps en temps, ainsi que de leurs émotions qui ne sont de toute façon pas exprimées dans le manga. Il se dégage de la narration une sirupeuse odeur de bisounours qui rend tout le monde gentil, sauf les quelques méchants auxquels notre groupe s’oppose. C’est donc un univers très manichéen que l’on découvre, tout en ayant bien du mal à rentrer dans l’histoire, les personnages et leurs pensées. De plus, l’idée des petits chapitres qui pourraient tous se lire séparément plombe à elle seule le manga, qui n’a aucun fil conducteur intéressant, qui se perd dans des situations quotidiennes de tranche de vie dont on n’a rien à faire tant elle manque de profondeur, d’émotion ou d’humour. D’autant que tous les personnages ont l’air de porter sur leurs épaules toute la misère du monde tant ils sont las, peu souriants et sans relief. Il est alors laborieux d’achever la lecture, qui se fait avec difficulté. Il faut dire que rien que l’idée du vampirisme avait quelque chose d’assez mauvais ou peu judicieux, tant ce thème est exploité en long en large et en travers par tous les auteurs tentant de profiter de la mode très controversée d’un genre à part entière. Il manque toutefois, pour espérer se mesurer avec ce qu’on désigne parfois comme les références du genre, une dimension noire, sombre et glauque qui n’est absolument pas apportée, même par le chapitre centré sur Nogami et son admiratrice un peu folle. Rien, pas de réflexion profonde sur leur nature ni d’explications quant à leur vie actuelle. On arrive, c’est comme ça et il nous suffit de subir la narration, aussi ennuyante soit elle.
Niveau graphismes ce n’est pas mieux, avec des traits inexacts, brouillons et maladroits, sans aucune joie ni grands changements dans les expressions. De plus, les personnages ont un physique écrasés, de grandes oreilles, et très banal si bien qu’on ne les différencie pas bien les uns des autres. Les chibis ou autre complications de traits sont assez décevants, car utilisé comme solution de facilité pour ne pas creuser le physique ou les émotions. De même, les décors sont très peu présents et tout se joue sur les trames et autres effets de pagination, ce qui a le don de lasser un peu. Rien de particulier au niveau de l’édition, malgré un style un peu lourd qui assomme encore plus le lecteur dans sa découverte. Heureusement que la série ne compte que quatre tomes, bien que l’on se demande ce que l’auteur va pouvoir y dire ... A oublier, très certainement, tant on a du mal à identifier des qualités à ce début de manga. A part, peut être, le côté très calme que certains pourront éventuellement apprécier. Pour ce premier tome, en tout cas, la satisfaction n’est pas au rendez vous. A voir sur le suivant, qui sait !