Pure Heart - Junjou Vol.1 - Actualité manga

Pure Heart - Junjou Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 18 Mars 2011

Tozaki est un journaliste free-lance qui se démène pour décrocher des interviews de représentants de nouvelles entreprises, pour son reportage sur le sujet. Et là, tout à fait par hasard, le jeune homme tombe nez à nez avec Kurata, un ancien camarade de classe au lycée qui ne le reconnait pas dans l’immédiat. Ce qui convient plutôt bien à Tozaki, étant donné que l’homme mature et sérieux en face de lui était son premier amour, qu’il n’a jamais oublié ... mais à qui il n’a jamais confié ses sentiments. Mais finalement, Kurata se rappelle de lui et ils passent la soirée ensemble, à évoquer en douceur le passé, les années lycées ... et leur relation. Provoquant et nonchalant, Kurata en vient à proposer à son compagnon d’un soir ... un coup d’un soir, justement. Histoire de se faire plaisir, parce qu’il est libre et qu’il n’a rien d’autre à faire. Tozaki n’ose pas vraiment refuser, encore conscient de la gêne qui l’habite face à Kurata mais également de l’envie qu’il a de connaitre cette expérience avant de l’oublier définitivement. Si tout pouvait être aussi simple, cependant, il n’y aurait pas d’histoire, et les deux jeunes gens vont se retrouver régulièrement pour échanger un moment charnel, sans le moindre sentiment apparent de la part de Kurata. Simplement comme exécutoire à la pression et la fatigue du travail, simplement comme ça, sans conséquences. Sauf que le sensible Tozaki tombe de nouveau sous le charme, totalement différent à présent, de Kurata. Son assurance, sa maturité et sa franchise le touchent et le séduisent une fois encore, tandis qu’il se plie aux exigences de son partenaire de lit.

Si l’on pourrait croire que tout va bien trop vite entre les deux jeunes gens, il n’en est finalement rien. Car l’auteur ne se cantonne pas à la romance lycéenne où les deux partis tombent dans l’homosexualité au premier regard et couche ensemble sans aucun problème après quelques pages de pseudo hésitation. Non, ici Tozaki est déjà de ce bord et Kurata est suffisamment travaillé au niveau de son caractère pour justifier la nonchalance qu’il a envers une telle relation. De plus, entre deux adultes plus matures et évolués que des adolescents, cela parait tout de suite plus normal et acceptable de se baser sur une relation qui n’a aucune finitude, qui existe simplement un soir après un verre ... ou deux. C’est quelque chose de plausible, de compréhensible et l’ensemble offre une base intéressante, où le sexe n’a rien de déplacé entre deux hommes ayant quittés l’enfance depuis quelques années déjà, et où les sentiments ne viennent qu’après. Malheureusement, seul Kurata parvient à se montrer pertinent, dans sa retenue et son empressement mêlés, dans son attitude presque tyrannique et la faiblesse qu’il cache habilement sous un couvert d’assurance et de charisme. Ainsi, Tozaki est un peu trop faiblard et soumis pour avoir un peu de relief, mais la fin du tome nous promet peut-être une remontée de ce personnage, pourtant principal. On attend rébellion, émotion et passion de sa part pour la suite. Notons que le petit bonus de fin est plutôt agréable pour ouvrir une fenêtre sur un personnage que l’on ne découvre finalement que peu, grâce à une narration qu’il exécute lui-même.

Enfin, les dessins s’adaptent assez bien avec l’histoire : les traits des personnages sont adultes quoiqu’un peu enfantins dans le cas de Tozaki, et malgré la beauté « bishonen » indispensable à nos protagonistes, il se dégage un certain intérêt des traits de leur visages, qui sont d’ailleurs tous bien différents. Pas trop pointus quoique proches de la perfection, les visages et les corps adoptent de bonnes proportions et positions dans la mise en page, peu dynamique conformément au rythme du récit. Enfin, les arrières plans sont un peu négligés mais la douceur des graphismes dans leur ensemble nous fait oublier ce détail. L’édition de Taïfu est correcte, malgré quelques pages un peu trop sombres. On note de plus avec plaisir que de nombreuses onomatopées sont traduites ET adaptées, ce qui permet une lisibilité plus fluide. Certaines, pourtant, échappent à la relecture et restent doublées, dans les deux langues. Une amélioration qu’on ne peut toutefois que féliciter et encourager, de la part de l’éditeur. En résumé, un premier tome qui éveille notre curiosité sur cette courte série mais qui ne révolutionne pas le genre, loin de là.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs